L'enfant clown

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Il était un clown maquillé de blanc,
Aux bajoues pleines de bavures.
Il n'était pas un clown plein de peinture,
Qui porte des gants très amusants ;
Plutôt un Pierrot triste dans la lune
Qui s'éplorait et pleurait sur les gens,
Qui leur disait leur mauvaise fortune.

C'est moche à dire mais les gens aimaient
Qu'on leur apprenne comment être triste
Car dans le malheur, ils se complaisaient ;
Dans leur destin, ils étaient fatalistes.

Un jour arriva que Pierrot aime
Qu'il se trouve une femme, une crème
Qu'il use de son rein et de son aine
Pour faire un fils qui n'attisait sa haine.

L'enfant clown, comme son père était triste
Mais il ne fut pas autant fataliste
Que son père Pierrot, dedans la lune.
Il choisit la joie, arme de fortune
Qui permet d'affronter le quotidien
Morose et lassif de ce noir pays
Aux gens tristes, il faisait du bien :
"Si ça ne vas pas dans la vie, souris"
Clamait-il. Cette boule d'énergie
Brillait fort et faisait vite
Oublier le morne que l'on ne mérite.

Petit clown, de Pierrot tu es l'enfant
Mais tu traverse l'exil en chantant.
Mon petit clown, un jour tu vas mourir
Mais jamais tu ne t'arrêtes de rire.
Tu nous fais croire que nous sommes immortels,
Que malgré le ciel noir la vie est belle.
J'aimerais rester en ta compagnie,
Je vois que toi aussi, je vois que tu souris.

La vie est comme la fleur ;
Lorsqu'on la sent
Elle a très bonnes odeurs
Alors qu'elle nous arrose souvent.

09/19/2018

Dernière comptine et autres poèmes [Achevé]Where stories live. Discover now