- Tu crois que ça va rester longtemps ? Il demanda en se retournant.

Après le recto, j'avais maintenant tout le loisir d'admirer le verso. Il pointa du doigt la cicatrice qui barrait le dessous de son pectoral droit. Elle avait bien blanchi depuis les quatre derniers mois et même si elle était toujours en relief je ne doutais pas qu'elle finirait par s'estomper. Je pouffais de rire avant de lui répondre.

- Non mais c'est bien fait pour toi.

Il leva les yeux au ciel et rabattit la couverture sur ma tête d'un geste avant de glisser dans la salle de bain. Cette blessure, il la devait à son frère. Quand il a annoncé ma grossesse à ce dernier, le ton détaché qu'il a pris a simplement fait chauffer les nerfs de Tarik. Ils se chamaillait gentiment, en sachant que ce mot n'a aucun sens à leur yeux puisque leurs taquineries se passaient avec des coups de poings. Mais pour eux c'était normal et rien de méchant jusqu'à ce que Nabil s'emmêle les pieds et s'éclate sur la table basse du studio. Les deux frères m'avaient appeler en pensant qu'il allait mourir alors que le plus gros des dégâts étaient sur le t-shirt qui était déchiré plus que sur la peau du cadet où une simple goute de sang s'écoulait. Et depuis il trimballait cette marque en disant qu'elle lui donnait un air de bandit mais qu'elle barrait la perfection de son torse. Rien que ça.

J'entendais l'eau couler dans la pièce voisine mais je n'avais pas le courage de sortir mes fesses des draps, je comptais donc demandé à mes bouclettes préférées de m'amener le petit dej' au lit ou alors de me porter jusqu'à la cuisine. Je riait d'avance en imaginant sa tête lorsque je lui dirais mon caprice du matin et je savais déjà qu'il m'enverrait voir ailleurs. J'avais quand même envie de l'embêter parce qu'avec lui c'était facile, donc je restais dans le lit. Néanmoins je pris son oreiller pour l'ajouter au mien et me maintenir dans une position à demi assise. Je secouais mes jambes engourdies et zonais sur mon téléphone à travers les réseaux sociaux.

Quand la porte s'ouvrît pour laisser apparaître Nabil vêtu d'un short de sport en coton sans rien en haut, je me fis encore violence pour calmer mes ardeurs. J'émis un léger gémissement plaintif quand il se tourna à nouveau vers la glace et que j'apprécie les gouttelettes d'eau balayer son dos. Il se mit de profil et je le devinais en train de d'inspecter de haut en bas.

- Tu trouves pas que j'ai grossi ?

J'éclatais immédiatement de rire. Comme les moments de tristesse ou de colère, la joie et les rires étaient amplifié ce qui me fis monter les larmes au yeux. Il m'observa avec les sourcils froncés, ne comprenant pas pourquoi je riais autant. Une vraie gonzesse celui la. Quand je réussit à me calmer, il se regardait toujours dans le miroir une main sur son ventre. Et dire qu'il avait se genre de pensées alors qu'une minutes avant je fantasmais sur lui.

Je pris mon courage à deux mains pour me redresser un peu difficilement à cause de mon petit ventre. Une fois à genoux sur le matelas, j'avançais pour me retrouver derrière lui et entourer mes bras autour de sa poitrine.

- Mais non, tu es très bien, dis-je en embrassant son épaule.

- Mais non, regarde. On voit plus les abdos et mes bras sont devenu tout flasques.

Cette fois-ci je me retenais de rire pour ne pas le vexer en le voyant palper son biceps.

- De toute façon c'est de ta faute, dit-il.

Je détachais mes mains et me reculais pour qu'il puisse se tourner vers moi. Je gardais cependant le contact en posant mes mains sur ses hanches.

- Pardon ?

- Bah oui, tu m'as fait bouffer de la merde tout l'été avec tes envies bizarres la. Encore cette nuit j'me suis tapé un big mac, des frites et des bonbons à cause de toi !

Le ton de sa voix montrait qu'il ne rigolait plus et qu'il était parfaitement sérieux. La culpabilité que j'avais ressentie se matin remonta à la surface et je m'en voulais parce qu'en effet à cause de moi il ne se sentais plus aussi bien dans son corps qu'avant. Pour qu'il en fasse la réflexion c'est que ça le touchais vraiment. A cette pensée je sentais ma gorge se serrer et mes yeux commençaient à brûler. Foutues hormones !

- Non bébé, pleure pas !

- J'suis désolée.

Il enroula ses bras autour de moi pour me serrer contre lui et embrassait ma tempe à plusieurs reprises. Les larmes dévalaient maintenant mes joues et il resserra sa prise quand mon corps fut secoué par le premier sanglot.

- Arrête s'il te plaît, il chuchota. C'est pas grave, j'te jure. J'vais me remettre au sport et ça sera bon.

Je reniflais de manière pas du tout glamour et hochais la tête quand il me répéta que ce n'étais pas grave. Il pris mon visage entre ses mains et déposa furtivement ses lèvres sur les miennes. J'avais mes bras autour de sa nuque et les sienne sur ma taille pour m'embrasser le front. J'essuyais mes joues une dernière fois avant de relever la tête pour le regarder.

- Tu peux commencer maintenant à faire du sport tu sais, je reniflais encore.

- Ah oui ? Il sourit en coin ne se doutant pas de mes intentions.

Ses mains glissèrent sur mes hanches puis me fesses avant qu'il ne m'embrasse à nouveau. Je me détachais et hochait la tête comme une enfant pour répondre à sa question.

- Oui, dis-je d'une petite voix. Tu peux commencer par me porter jusqu'à la cuisine. J'ai faim.

Il perdit instantanément son sourire et leva les yeux aux ciel avant de glisser un de ses bras derrière mes genoux et de me faire basculer pour me porter.

- J'avais d'autres idées en tête mais on règlera ça quand on aura nourri mon fils.

- C'est peux être une fille.

Il me posa sur un tabouret face au bar qui séparait la cuisine du salon et mit la machine en route pour se faire son café ainsi que la bouilloire en marche. Il pouffa de rire, dos à moi en posant sa dosette de café.

- Non c'est pas possible, c'est un petit gars que t'as dans le bide. Point final.

Je levais les yeux au ciel et ne chercha pas à répliquer. Je pris un petit dej' de compétition et partie prendre ma douche. Nabil était sorti dans la mâtiné mais il était revenu pour midi et on avait passé l'après midi devant la télé.

En début de soirée, je préparais une pâte à crêpes quand j'entendais frapper à la porte puis trois voix d'homme. Heureusement qu'ils arrivaient à ce moment là puisque j'avais encore le temps de doubler voir tripler les doses pour en faire plus. Je n'en pas le temps de me déplacer qu'ils débarquèrent dans la cuisine en file indienne pour le saluer. Tarik, Sofiane et Casper. Je les voyais loucher sur la mixture que je remuais alors je les chassais pour qu'ils rejoignent Nabil dans le salon. Je savait pertinemment que c'était lui qu'ils étaient venu voir et pas moi, sauf peut être Sofiane mais je le mis dans le même sac que les deux autres et l'envoyais voir ailleurs.

D'une oreille j'écoutais leur conversation et remarquais qu'alors que mon meilleur ami et Lukas échangeaient avec Nabil, Tarik était silencieux. En lui jetant un regard je le voyais les sourcils froncés et la mâchoire serrée. Son petit frère du le remarquer aussi puisqu'il lui demanda de but en blanc ce qui lui arrivait. C'est Sofiane qui répondit à sa place puisque l'aînée n'avait pas l'air d'engager la discussion.

- On est allé faire les magasins à paname parce qu'on est les meilleurs tontons donc on voulait trouver des cadeaux pour notre neveu, il dit d'une traite.

- On s'est fait bousculé par une nana et elle l'a insulté. J'crois qu'il l'a mal pris, Casper enchaîna en éclatant de rire.

- Elle vous a insulter aussi c'te vielle meuf, hein, contra Tarik.

Comme ses trois compagnons étaient décidés à se moquer de lui, il marmonna pour finir par les insulter et me rejoignit en cuisine. Je lui donnais la mission de commencer à faire cuire les crêpes en évitant moi aussi de rire à sa mine renfrognée.

𝐍.𝐎.𝐒 | 𝙎𝙞𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙞𝙩𝙚́Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ