Ses enfant étant à l'école, elle me dit de faire un plaisir de bouger de chez elle, elle qui n'avait rien à faire de sa journée et qui commençait à s'ennuyer. Une fois l'appel coupé, j'enlève la tenu obligatoire et enfile les vêtements que je portais en arrivant, soit un jean boyfriend troué avec un débardeur en satin noir rentré dedans et des sandales plates. Je sors et croise certains de mes collègues avec lesquelles je prends quelques minutes pour discuter. Mon téléphone vibre alors je les salue et quitte l'hôpital, immédiatement je remarque mon amie garée de travers sur les places handicapées en train de m'attendre. J'ouvre côté passager et m'installe, tant pis pour ma voiture je viendrais en bus demain matin. Elle me fais la bise avant d'enclencher la marche arrière pendant que je m'attache. Je lui raconte les péripéties de ma journée durant le court trajet jusqu'à chez moi. Comme il est bientôt quinze heures et qu'elle n'a pas inscrit les jumeaux au périscolaire, elle me dépose simplement sans descendre en me disant qu'on se captait bientôt de toute façon. Je la remercie grandement et quitte son véhicule pour rentrer chez moi.

Une heure après, je suis sur mon canapé. Les pieds croisés sur la table basses, j'avale un paquet de chips comme goûter quand j'entends une clef se glisser dans ma serrure. Cependant, par habitude j'ai laissé la mienne derrière la porte donc la personne qui tente de rentrer chez moi ne parvient pas à tourner sa clef. Sachant qui se cache derrière, je ne me lève pas en espérant qu'il comprenne seul. Heureusement que j'ai pas choisi le plus con, la poignée se baisse pour ouvrir la porte qui grince doucement. Je tourne la tête et vois Nabil froncer les sourcils dans le vide avant de lui aussi me regarder.

- T'es déjà là ? Il demande.

- J'ai fais un malaise, ils m'ont renvoyé à la maison, je lui répond en fourrant une poignée de chips dans ma bouche.

Il baisse ses lunettes de soleil sur le bout de son nez pour me scruter et comme je ne comprends pas ce qu'il veut, je me reconcentre sur la télé-réalité pourrie sur laquelle je me suis arrêtée. Sans le voir, je l'entend se déchausser et se mettre à l'aise avant de me rejoindre et par là même occasion s'emparer de ma nourriture. Il se penche pour me faire un bisous mais alors qu'il avance son visage, je recule le miens.

- Je suis malade ducon. J'ai sûrement la grippe.

Il se repositionne correctement et fronce les sourcils, je me remet donc aussi dans ma position de départ et tente de reprendre le paquet mais sans bouger ni forcer, il le retiens d'une main. Je soupire et tente une dernière fois avant que sa deuxième main ne se pose dans ma nuque sur laquelle il fait pression. S'il le voulait il pourrait me broyer les cervicales mais il appuie juste assez pour m'entendre geindre et tourner mon visage vers lui.

- Petit un, tu parles autrement grosse folle. Deux, tu peux pas me dire que t'as fais un malaise comme si tu m'annonçais qu'il fait beau. Trois, j'emmerde ta grippe, si j'veux faire un bisous à ma meuf c'est pas elle qui va m'en empêcher.

Sans me laisser le temps de répondre, il maintient mon visage tel qu'il est et s'avance pour m'embrasser doucement avant de reculer. Il me lache enfin et s'enfonce dans le canapé en mangeant mes chips. Quand j'essaie de plonger ma main dedans, il la frappe comme une mère qui empêche son gosses de voler des bonbons.

- Non, dit-il. Pas temps que tu m'auras pas expliqué ton malaise.

- Mais j'viens de te dire que je suis malade, j'ai fait une chute de tension. C'est tout mongole.

- Et moi je t'ai dit de mieux parler.

Il pose le paquet sur la table et se jette sur moi. Je finis allongé avec son corps qui surplombe le miens, ne sachant pas ce qu'il me réserve, je me débat mais il attrape mes deux mains et coince mes jambes avec les siennes. Il me mord la joue comme un sauvage, sans vraiment me faire mal. Pour rentrer dans son jeu, je continue de me débattre en me plaignant qu'il me fait mal. Il remonte son visage face au mien et pince mon nez une première fois.

- Dis : « pardon ».

- Non.

Une deuxième fois.

- Dis : « pardon Nabil, t'es le meilleur ».

- Non.

Une troisième fois.

- Dis : « pardon Nabil, t'es le meilleur et le plus beau ».

Je secoue la tête pour lui dire non et monsieur soulève mon haut pour accéder à mes hanches nues qu'il mord à nouveau. Cette fois ci il me fait vraiment mal et par réflexe, je lache un cri et mon genou se lève. Je l'entend gémir, relâcher la pression qu'il maintenait sur mes poignets et s'écrouler sur moi. Son front contre mon ventre, je sens sa respiration lourde contre ma peau.

- Tu m'as castré putain.

Il tente de se redresser tant bien que mal pour finir assis et je suis le mouvement. Il a une main posé sur ses bijoux de familles et l'autre et sur son visage. Son pouce et son indexe appuient sur ses paupières closes. Je m'assois en tailleurs à côté de lui et attrape son visage entre mes mains, je me retiens de lui demande si ça va car il est évident que la réponse est non.

- Merde j'suis désolée, j'ai pas fais exprès, pardon.

Il ouvre un œil et me regarde bizarrement.

- La suite ?

Je pouffe de rire et embrasse sa joue.

- Pardon Nabil, t'es le meilleur et le plus beau.

Il balance sa tête vers l'arrière les yeux grand ouverts qui fixe le plafond cette fois.

- Tu m'as tué.

Je me redresse sur mes genoux et soulève mon haut pour pointer du doigt la trace qui est apparu sur ma peau.

- On est quitte, regarde ! J'ai tes vieux chicots imprimés maintenant.

Il pose sa main à plat sur mon visage et me repousse, je tombe à moitié par terre mais me retiens à son bras avant de chuter.

- Je t'ai dit de mieux parler grosse tête.

Je rigole et même si dans un premier temps j'ai dans l'idée de l'ignorer un peu, je change d'avis et me remet sur mes genoux pour être un peu plus haute que lui. J'entoure son cou avec mes bras et pose simplement mes lèvres sur les siennes avant de me dégager aussi rapidement.

- On fait la paix ? Je demande.

- J'sais pas, il laisse traîner sa voix.

Je repose chastement un bisous et lui redemande :

- Et maintenant ?

- J'sais toujours pas.

Un petit sourire moqueur apparaît sur sa bouche que je m'empresse d'effacer avec la mienne. Cette fois-ci, le baiser est un peu plus profond et passionné.

- T'es sur la bonne voie, dit-il quand je recule.

- Au risque de me répéter, j'ai la grippe.

- Au risque de me répéter, je l'emmerde.

Il me repousse sur le canapé en m'accompagnant, il a l'air d'aller beaucoup mieux sous la ceinture. Il m'entraîne dans une séance de baisers enflammés et étrangement je ne ressens plus du tout la fatigue de ce début de journée.


C'est bientôt la fin : après ce chapitre il y en a deux autres et un épilogue.

𝐍.𝐎.𝐒 | 𝙎𝙞𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙞𝙩𝙚́Where stories live. Discover now