Chapitre 15

Depuis le début
                                    

- Non mais ça va pas ? Nabil revient !

Je lui cours presque après jusque dans ma chambre où sur le pas de la porte il se retourne brusquement et me soulève contre lui. Sans délicatesse il se jette presque sur le lit à plat ventre, c'est mon dos qui rencontre le matelas en premier.

- Fais bisous, dit-il en plaçant sa tête face à la mienne.

Je secoue la tête négativement et tourne la tête quand il plonge lui même vers moi.

- Fais bisous, il répète. Ou j'en fais un de l'autre côté.

Je sors avec un gamin c'est pas possible... pour le satisfaire j'embrasse son menton mais il fronce les sourcils en se redressant un peu plus.

- J'suis un pd tu me fais un bisous la ? Il demande.

- Non mais t'es un enfant. Et pour les enfants les bisous sur la bouche c'est dégueu.

Il me prend par surprise en fondant lui même sur mes lèvres sans douceur, il réclame rapidement l'accès à ma langue et je suis étonnée de moi même de réussir à tenir le rythme effréné qu'il donne à ce baiser. Ses gestes sont limites brusques mais il ne me fait pas mal, au contraire je sens une douce chaleur se répandre dans mon ventre. Je gémis malgré moi quand il empoigne fermement ma cuisse de sa main libre, l'autre retenant son poids pour me pas qu'il m'écrase. D'instinct je noue mes jambes autour de son bassin et pose ma main dans sa nuque pour intensifié davantage notre échange. A bout de souffle il s'éloigne, je suis moi-même essoufflée et la vision de mon visage empourpré les lèvres entrouverte à la recherche d'air soit lui décrocher un sourire moqueur.

- Est-ce qu'un enfant fait ça ? Hum ? Dit-il.

Son sourire suffisant m'énerverait presque, je ne sais pas comment je parviens à le faire mais d'un coup de hanche, je bascule nos positions pour me retrouver sur lui. Cette fois-ci c'est moi qui l'embrasse en essayant d'apaiser le brasier qu'il a allumer mais c'est l'effet inverse qui se produit.

Rapidement son t-shirt voltige dans la pièce et ses mains parcourent chaque centimètre carré de ma peau. L'une des miennes tient toujours sa nuque pour ne pas qu'il s'éloigne et l'autre glisse sur ses omoplates puis plus bas dans son dos. Mes ongles s'enfoncent dans sa chair quand ses dents mordent ma lèvre inférieure en même temps que ses mains agrippe mes fesses.

L'excitation monte en flèche mais redescend brusquement lorsqu'une sonnerie nous interrompt. C'est l'occasion pour récupérer du souffle et les yeux se promène dans la pièce à la recherche du téléphone qui émet ce bruit que je connais autant que je haie. Nabil est prêt à repartir à l'assaut de ma bouche mais je trouve le fameux téléphone et le stoppe dans son élan.

- Attends, dis-je. C'est le téléphone d'astreinte.

Il n'en a rien à cirer et glisse ses lèvres dans mon cou alors que je tente de le repousser pour décrocher. J'y arrive mais des l'instant où je dis le premier mot, il y retourne. Je le sens s'attarder sur la marque qu'il a fait précédemment mais j'essaie de me concentrer sur ma conversation.

- Bonsoir Docteur, désolé de vous déranger mais une femme vient d'arriver presque à terme avec un saignement important. Le médecin de garde est déjà occupé alors il faudrait que vous veniez.

- D'accord, j'arrive.

Je coupe l'appel sans plus de cérémonie, de toute façon c'est pas comme si j'avais le choix d'y aller ou non. Nabil est toujours occupé à tenter de me distraire et c'est avec beaucoup de peine que je me dégage de ses bras, sa mine faussement triste me donne envie de retourner contre lui et le prendre dans mes bras mais le travail m'attend. Je me glisse dans la salle de bain et heureusement qu'on est en hiver, je peux mettre un col roulé sans que ça ne paraisse bizarre. Je m'habille très rapidement avec un jean et ce fameux col roulé gris, m'attache les cheveux et quitte rapidement la pièce. Plus vite je serais à l'hôpital, plus vite je reviendrai. Nabil a quitté la chambre et se trouve maintenant allongé dans le canapé en train de zapper les chaînes, je lui fais un rapide bisous quand il me dit de faire attention et je sors de mon appartement. J'enroule mon écharpe autour de mon cou en dévalant les escaliers, je trouve Sofiane et Akram assis sur les escaliers dehors, bande de fou.

- Tu décales ? Me demande mon meilleur ami.

- Ouais, l'hôpital a besoin de moi.

- Tu laisses ton gars tout seul ?

- C'est un grand garçon, il s'en sortira.

Je souris rapidement et me presse vers ma voiture que je ne prend pas le temps de faire chauffer, j'ai gardé mon blouson et mon écharpe donc je démarre instantanément.

Il a fallu cinq heures pour déclencher l'accouchement de cette femme qui s'est soldé en césarienne. Il est plus d'une heure du matin quand je quitte le centre hospitalier pour rentrer chez moi, je suis lessivée mais puise dans mes dernières forces pour rentrer chez moi. En traversant le parking je regarde mon téléphone et me rend compte que Samia, la femme de Sofiane a tenté de me joindre trois fois. Je ne suis pas particulièrement proche d'elle, mais c'est pas une méchante fille, on a juste des relations cordiales. C'est pourquoi je m'inquiète immédiatement et m'empresse de la rappeler en voyant que sa dernière tentative remonte à vingt minutes.

- Allo ?

- Samia ? C'est Amélia, t'as essayé de me joindre ?

- Ouais, soupire-t-elle. J'te dérange pas ?

- Non, je pars du boulot. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Sofiane vient de rentrer de chez toi, il m'a expliqué vite fait qu'il a passé la soirée avec Nabil, mais vu l'état dans lequel il est, préparé toi à trouve ton appart et ton mec dans un sale état.

- Comment ça ?

- C'est un abruti heureux ! Ils se sont torché la gueule Amélia. Je sais même pas comment Sofiane a pu rentrer à la maison en un seul morceau.

Je soupire et la remercie de m'avoir prévenu, vu mon état de fatigue après avoir enchaîné une journée classique et une garde exceptionnelle, je préfère me préparer psychologiquement en effet. Je sais que Nabil a aussi tendance à être un imbécile heureux quand il a de l'alcool dans le sang, et je sens que je vais difficilement supporter son état d'euphorie. Je prie presque pour qu'il se soit endormi le temps que j'arrive. Malheureusement pour moi, il est bel et bien éveillé lorsque j'entre chez moi dans la même position dans laquelle je l'ai laissé en partant. Je zieute l'appartement et finalement à part les cadavres de bouteille, de paquets de chips, de boîte de grec et les mégots dans le cendrier improvisé sur la table basse, tout semble allait bien.

Nabil sursaute quand je claque la porte et tourne son visage vers moi, la pièce est uniquement illuminée la lumière diffusée par l'écran de télé alors je ne vois pas bien son visage mis à part ses yeux qui peinent à tenir ouverts.

- T'as mis longtemps, dit-il.

Je suis dos à lui en train d'enlever mes chaussures, sa voix est rauque et me parvient comme un murmure. Je souris car malgré sa grande taille et sa carrure, son comportement me donne envie de toujours le câliner comme un bébé. Et ce soir ne déroge pas à la règle quand il tend ses bras vers moi pour m'inviter à me blottir contre lui.

- T'as été voir un autre gars, c'est ça ? Il demande.

- Ouais, je souris sans savoir s'il le voit vraiment. Il fait deux kilos neuf-cent et mesure quarante-six centimètres.

Il souris avec cette malice que je lui connaît maintenant si bien.

- Comme ma bi...

Je ne le laisse pas finir sa phrase et pose ma main sur sa bouche en riant. Il rigole aussi et attrape ma main qui l'empêche de parler pour déposer ses lèvres dans le creux de mon poignet.

- Allez vient, on va dormir.

- Au fait, il m'arrête. Je crois que ça y est, je me suis mis ton pote dans la poche, il ricane.

Je me lève un sourire au lèvres et lui tend les mains pour qu'il me suive. Je me rend compte que je me suis fait du souci pour rien ou que Samia a juste amplifier les choses, tout ce passe bien. Je pense que la fatigue joue beaucoup aussi. Je suis aussi contente que Sofiane et Nabil aient passé un moment ensemble et qu'ils s'entende bien. Étant donné qu'il fait parti du peu de famille qu'il me reste, c'est important qu'il le valide.

Je soupire d'aise quand mon dos rencontre le matelas de mon lit, Nabil (que j'ai aidé à se déshabiller quand même parce qu'il n'en était pas capable seul) vient nouer ses bras autour de moi et pose sa grosse tête pleine de cheveux sur ma poitrine. Il s'endort rapidement et je le suit tout aussi vite.

𝐍.𝐎.𝐒 | 𝙎𝙞𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙞𝙩𝙚́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant