Le genre humain ou De mundo in periculo

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Texte de mayou82

1ère époque: De mundo in periculo

Enfermé dans la salle, les volets clos, il reste silencieux. Ne pas faire de bruit, rester invisible. Il faut partir une fois de plus mais cette fois-ci, il s'y oppose. Marre de fuir.

La première fois, il était parti de lui même du Sud -Est. Il était devenu impossible d'y vivre entre les épisodes cévenols à répétition et la chaleur suffocante le reste du temps.

Il s'en foutait : il l'avait bien vendue sa belle maison. Y avait encore des idiots qui voulaient vivre dans le Sud à l'époque !

C'était fini maintenant, cette partie du pays était désertée de la plus grande majorité de sa population. Même la mer n'était plus une attraction suffisante : trop chaude, trop salée à force d'évaporation. Les habitants avaient migré vers le centre de la France en masse.

Et maintenant on voulait qu'ils montent plus haut encore. Et après ils iraient où ? En Angleterre ? Quelle ironie !

Il avait eu le temps d'y réfléchir et il en convenait.

Ils avaient profité de tout sans réfléchir. Avec excès. Lui comme les autres.

Sa magnifique maison qui brillait de toutes ses lumières, équipée de tous les derniers gadgets à la mode, dévoreurs de kilowatts d'électricité, chauffée à fond l'hiver car c'était sympa d'être habillé en short dans la maison quand il fait moins huit degrés dehors.

Pourquoi s'en serait-il offusqué ? Il avait l'argent pour payer, non ?

Et puis il n'était pas le seul à le faire ! Ça non et justement c'était bien le cœur du problème.

Tout le monde voulait vivre bien au chaud l'hiver, au frais l'été. Chacun possédait ordinateurs, tablettes, smartphones qui demandaient à être chargés très souvent et qu'on jetait très vite. Société de consommation par outrance. Grâce à internet, l'être humain découvrait qu'il pouvait tout avoir à disposition du moment qu'il payait. Qu'importe s'il fallait aller le chercher à l'autre bout de la planète !

Ils ne pouvaient même pas dire qu'ils ne savaient pas que c'était pas bon pour la planète .

Certains le disaient, pas trop fort au début. Mais sérieusement, il n'y avait que les écolos qui réagissaient !!!

Si cela avait été grave et important, tous les pays auraient réagi, non ? Les moyens pour alerter la population, ils les avaient, non ?

Les premières catastrophes dues au réchauffement climatique passaient sur les écrans en gros, version film d'action. Tout le monde regardait, plaignant les pauvres victimes quelques jours et puis on passait à autre chose. Chacun ses problèmes, hein !

Jusqu'au jour où cela avait commencé à devenir notre problème. Cela ne se passait plus dans des pays lointains mais aux portes de chez nous et de plus en plus régulièrement. Les écolos tentaient bien d'alerter un peu plus, d'ameuter la population mais les politiques traînaient des pattes.

Les chefs d'États se réunissaient tous ensemble, dépensant du fric, de la taxe carbone à tout va mais franchement il en sortait pas grand chose.

Mais le peuple, ou tout du moins ceux qui avaient encore les moyens ou l'envie de se renseigner avaient compris que cela ne s'arrêtait pas aux frontières de la France.

Toute la planète souffrait de la même maladie.

Et puis cette masse de population qui migrait, il fallait l'accueillir, la loger. Dans certains coins on les parquait comme les premiers migrants qui étaient arrivés des pays Africains au début des années 2000. Dire qu'il faisait parti de ceux qui voulaient les renvoyer chez eux !!

Lui, il avait arrêté d'acheter des maisons qui ne se revendaient plus.

Tant qu'il avait pu trouver régulièrement de l'essence, il avait souvent vécu dans sa bagnole. Quand l'essence était devenue une denrée trop rare, il avait erré sur les chemins, et dormi aux hasards des rencontres.

Depuis quelques semaines, il s'était groupé avec d'autres. Partager le peu de chacun en nourritures ou autres permettaient de survivre plus longtemps. Et puis certains avaient des connaissances et des idées germaient. Elles ne semblaient pas aberrantes. Il était question de rester par petits groupes, pour tenter de reconstruire quelque chose...

Si la nature leur donnait le temps...


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