Chapitre 1

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Le calme régnait dans le centre-ville d'Espiria, cette énorme métropole considérée jadis comme l'un des joyaux architecturaux du monde entier. Depuis, le temps avait fait ses œuvres. Les bâtiments historiques avaient laissé la place à des édifices plus fonctionnels, à l'aspect moins flamboyant, plus urbain. Ainsi, d'énormes tours en métal se dressaient un peu partout. Seul subsistait un édifice plus historique, bâti en pierres et décoré de multiples colonnes.
Il était un peu plus d'une heure du matin. La route aérienne n'était plus parcourue que par quelques aéroglisseurs qui passaient comme si de rien était au-dessus des têtes des très rares passants sur les trottoirs en béton. Trois ombres se dressaient sous l'énorme pont qui accueillait les rails du monorail faisant autrefois le tour de la ville. La respiration de ces trois personnes était haletante, hésitante et irrégulière, traduisant ainsi une certaine anxiété.
Ils observèrent le bâtiment en pierre qui se dressait fièrement juste face à eux. Celui-ci disposait d'une singulière porte d'entrée aux châssis de chêne, vestiges d'une ancienne époque. Les vitres étaient toutes teintées, comme pour préserver le secret qui entourait cet édifice.
Les trois personnes s'avancèrent au milieu de la route vide en tarmac. Les quelques lampes de rues éclairaient leurs visages. On pouvait distinguer deux jeunes filles : l'une portait une large chevelure rouge, et avait troqué ses habituels vêtements immaculés pour une tenue davantage appropriée à sa mission. L'autre fille se distinguait quant à elle par sa tresse bleutée qui se balançait tendrement derrière ses épaules au fur et à mesure qu'elle marchait. Le troisième membre de l'équipe était habillé d'une tenue très luxueuse, ce smoking noir, cette chemise blanche et cette cravate qu'il ne quittait jamais. Il avait les cheveux mi- longs et les yeux bleu azur, ce qui lui donnait un air assez ténébreux, surtout pour son relatif jeune âge.

- Nous y voilà... Je suis un peu inquiète, avoua la fille à la tresse.
- C'est toujours le cas lors de la première opération. C'est normal, tentait de rassurer la dame aux cheveux rouges.
- Mais, est-ce là la bonne solution ?
- Tu hésites Alys ? rabroua sa comparse, la dénommée Leora.
- Je ne sais pas...
- Ça suffit vous deux ! interrompit Adrian, le troisième de la bande. « Il est bien trop tard pour se raviser de toute façon. Vérifiez votre équipement et dépêchez-vous ! »

Dans leurs oreilles se faisait entendre une légère voix féminine.

- C'est bon ? Vous êtes prêts ?, s'exprima la voix à la radio.
- Oui, Abby... Tu as le plan du bâtiment ? Nous en aurons besoin, s'assura Adrian.
- Oui, je l'ai. Faites-moi confiance et tout se passera bien. Vérifiez votre dispositif, c'est le plus important. Souvenez-vous que vous ne pourrez l'activer que pendant deux minutes...

Chaque membre observa l'étrange appareil qu'il portait au bras gauche. Une sorte de montre, qui n'indiquait aucune heure. Simplement un cercle entouré d'un losange. Une lumière bleue fluorescente ressortait de ce dispositif. Puis quelques chiffres à la signification inconnue apparaissaient en trois dimensions durant quelques secondes. Ensemble, les membres de l'équipe éteignirent leurs appareils respectifs, et tournèrent leur regard vers leur objectif.

- Allez ! On y va ! lança Adrian.

Le cambriolage de la Maison du Trésor avait débuté.

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Les Alystes du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant