Avant d'entrer, il toqua par précaution afin de prévenir sa mère, et se faufila dans la pièce sans faire de bruit. Ça sentait le gel nettoyant des hôpitaux mais aussi l'amande, comme sa mère, ce qui le fit tout de suite se sentir un peu mieux. Il referma la porte derrière lui et sourit à sa mère qui avait relevé la tête en entendant du bruit.
— Salut maman !
Le jeune homme se hâta jusqu'au lit qui trônait au centre de la pièce et enlaça chaleureusement sa mère, sincèrement heureux de la voir. Il entreprit d'ouvrir légèrement la fenêtre pour aérer mais changea vite d'avis en sentant le froid mordant et les gouttes de pluie qui se répandirent dans la pièce.
— Quel temps..., elle rit en voyant son fils batailler avec la vitre.
Orion lui sourit et vint s'asseoir sur le fauteuil disposé près de son lit.
— Alors comment c'est ici ? La chambre est grande non ? Le personnel est sympa ?
— C'est pas si mal, le lit est plus confortable. Et oui tout le monde est très gentil ne t'en fais pas ! Toutes les infirmières qui s'occupent de moi sont adorables et prennent soin de moi. La seule chose qui me manque ici, c'est toi.
Elle sourit tendrement, ce qui eut pour effet d'illuminer la pièce entière. Même fatiguée et malade, sa mère était une femme magnifique d'une douceur extrême. Elle était son étoile, la lueur qui brillait à travers le ciel sombre qu'était son quotidien.
Orion se pencha vers elle pour embrasser sa joue comme il en avait l'habitude, elle lui manquait aussi énormément. Habby était atteinte d'une leucémie aiguë, les médecins l'avaient découvert suite à un malaise. Elle avait passé des examens à l'hôpital, confirmant l'avis médical et elle était restée là bas, se faisant installer dans une chambre. Alors qu'elle était arrivée pour ce qu'on croyait n'être qu'une simple anémie, Habby avait été diagnostiquée d'un cancer. Sohan avait vu son monde s'effondrer. Lui qui n'avait jamais été un garçon très heureux, faire face à un tel tour du destin le plongeait dans un abysse de chagrin.
Elle n'était restée qu'une journée dans l'hôpital de ville près de là où les Winslow habitaient avant d'être finalement admise dans un prestigieux établissement de la capitale qui possédait les équipements nécessaires pour l'accueillir.
Le père de Orion n'en menait pas large non plus et, bien que son fils n'avait jamais été très proche de lui, son état lui faisait de la peine. Il tentait de rentrer plus tôt du travail pour s'occuper de lui mais il finissait bien souvent par se morfondre enfermé dans sa chambre. Il lui arrivait même parfois de l'entendre pleurer le soir, quand il pensait sûrement que son fils dormait paisiblement.
— Je commence la chimiothérapie la semaine prochaine, tu devras t'habituer à me voir sans cheveux.
Orion la regarda tristement de ses yeux brillants et caressa ses longs cheveux noirs dont il avait hérité les boucles. Il espérait de tout son cœur que sa mère survivrait et il en était même persuadé : c'était une battante et il ne laissera aucun médecin ni infirmière la laisser partir.
— Ce n'est pas grave maman, tu seras toujours la plus belle à mes yeux.
— Quel charmeur !, rit-elle doucement en lui offrant un sourire magnifique, ce fameux sourire contagieux qui soulageait le cœur de tous ceux qui avaient la chance de l'apercevoir. Malgré cela, Orion fut incapable de sourire, et il eut un mal fou à contenir ses larmes. Si sa mère le remarqua, elle ne fit aucun commentaire.
Le brun passa l'après-midi avec sa mère. Tandis que l'adolescent racontait l'actualité dans son école, Habby commentait et lui posait de nombreuses questions en riant, intéressée par la vie de son fils.
Quand il la vit bailler une première fois, Orion embrassa le front de sa mère et rassembla ses affaires afin de la laisser se reposer. Il vit que sa mère regrettait d'avoir laissé transparaître sa fatigue, mais elle n'avait pas la force de batailler avec lui. Orion était têtu, il la forcerait à dormir et elle était incapable de résister à son fils.
— Je reviens bientôt maman, repose toi bien.
— Tu me manques déjà.
Elle lui adressa un sourire tendre en prononçant ces paroles et son fils passa la porte qu'il referma doucement derrière lui. Quand il fut sûr que le couloir était toujours désert, il se laissa glisser sur le sol et enfouit son visage entre ses genoux pour étouffer ses sanglots. Orion se demandait comment il ferait si sa mère venait à partir. Si son étoile cessait de briller, alors il n'aurait plus aucune lumière à laquelle se raccrocher. Le brun était horrifié de penser à ça, mais il ne pouvait s'en empêcher. Il resta comme ça une bonne dizaine de minutes, la tête enfoncée contre ses genoux et les larmes humidifiant son pantalon, avant de se calmer et de balayer le couloir de ses yeux brumeux. Un groupe d'infirmières passa devant lui en gloussant, sans même le remarquer, et il se contenta de les regarder s'éloigner et disparaître dans une chambre au fond.
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When The Stars Go Down
RomanceDu plus loin qu'il se souvienne, il s'était toujours demandé quelle vie menait-on là-haut, à des années-lumière de tous les problèmes qui déchiraient la terre. Lorsque sa mère est diagnostiquée d'une leucémie foudroyante, Orion, adolescent renfer...
Partie 1 - Chapitre 1
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