La tyrannie des salles de classes.

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Un brouhaha de joie occupait la salle, des cries ici, et des rires par-là, c'est dans cet horrible vacarme, que le professeur de Mathématique fit son entrée en scène. Il leva la main gauche, d'un air menaçant et satisfait puis en laissa tomber les copies du dernier contrôle. Les élèves s'échangèrent des sourires de connivences. A travers la symbiose de leurs esprits se nichait une peur commune et silencieuse, le petit fil fragile auquel s'attacher désormais toute leurs vies pouvait se rompre en un instant.

Monsieur Puer, avec ses manières de rat, s'élança a l'aide de grandes foulées pour distribuer les contrôles. 

" Zéro, quatre, trois !" 

Ces exclamations, retentirent comme des balles de pistolets, la dernière goutte d'eau sur la dernière flamme d'espoir.

Les quelques bons élèves, honteux de leurs bonheurs égoïstes,  s'efforçaient de rester impassible. Pour les cas les plus désespérés, Puer avait des façons bien à lui, il s'abstenait de commentaire, et rendait la copie avec un regard oscillant entre condescendance et pitié. Il semblait vouloir donner raison au célèbre dicton, "Le silence est le meilleur des mépris".

Mais derrière cette moindre once d'humanité se cachait en fait un sadisme paroxystique, dont témoignaient les nombreuses remarques inscrites sur les copies "Inquiétant, honteux, n'importe quoi" Après quelques coups de stylos rouges, ces feuilles n'étaient plus de simples évaluations, mais les porteuses  d'une haine machiavélique. 

Lorsque  par moments, il encourageait les élèves, la fausseté du ton qu'il prenait rendait les mots lourds et tombants. Toujours pousser par son propre ego et son désir pathologique d'être aimé, la conviction de parole, du moins celle des plus élogieuses, reposait dans les profondeurs de l'inconnu. 

Ce n'était pas un monstre mais un enfant, qui à défaut d'intelligence et de maturité, était incapable de gentillesse. 



"Hahahaha !!"

En voyant son 0,5/20, Solenne eu un rire aigu. Le comique des expressions qui se dessinèrent sur son visage entraîna une vague d'esclaffements, aussitôt réprimée par l'Instituteur

" Je ne savais pas que l'échec scolaire était si drôle"

Cette remarque pleine d'animosité chargea la classe d'une forme de froideur, et Patricia, toujours aussi enjouée commit la maladresse de la blague malvenu.

"Comme beaucoup de choses".

Vient ensuite un combat de regard, Puer prit un air ostensiblement sévère et dur, que sa très faible corpulence aplanit et ridiculisa presque, Patricia fut harassé et pataude mais elle n'en démordit pas.

Alors, avec un léger rictus de mépris, Monsieur, redressa ses trois doigts crochus

" Trois, Patricia, vous me recopierez, trois fois les règles de Vie de classes et si vous continuez je vous envoie chez le Proviseur"

A ses mots, la volonté de calme du prof se retourna, elle s'était échappée dans le visage heureux des adolescent, qui se remirent à ricaner.




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⏰ Last updated: Apr 18, 2019 ⏰

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