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 Les plus jeunes femmes de chambre ainsi que son épouse Oën qui, se trouvait dans le jardin au moment des premières explosions, s'élancèrent munies de lampes à lucioles rouges, vers les escaliers vertigineux de la grande bâtisse.

Les yeux de la jeune Varinöe observaient déjà le plafond, lorsque la porte de sa chambre claqua contre le mur et que les servantes s'engouffrèrent dans celle-ci.

La jeune elfe dont les iris étaient aussi rouges que des fleurs d'hibiscus, venait de faire un cauchemar où lors d'un bal de sa Majesté ses larmes se transformaient en flammes embrasant le corps de son bien-aimé et de tous ses êtres chers, qui mouraient dans d'atroces souffrances. 

Les mains des bonnes la sortirent brusquement du lit mais elle ne réagit pas car elle essayait encore de se remémorer l'étrange visage, mi-elfe mi-animal qui au milieu des flammes, riait de son malheur.

Tout être humain le sait et les elfes ne dérogeaient pas à la règle, il est impossible de se souvenir parfaitement d'un visage que l'on a jamais vu dans la réalité.

Les mouvements brusques traduisaient l'angoisse des servantes qui l'habillaient et enveloppaient dans un grand baluchon, ses objets précieux. Varinöe finit par perdre patience et refusa de se faire brosser sa longue chevelure marron. Les bruits alentour la rendait aussi de plus en plus nerveuse.

- Nous n'avons pas le temps ! Où est ma mère ?

- Princesse, votre mère et votre grand-mère sont sûrement déjà dans les écuries !

Elles descendirent les escaliers en colimaçon de la demeure tandis que sa jeune cousine, sa chevelure rousse au vent, était traînée de force par deux gardes, hors de sa chambre.

- LÂCHEZ-MOI ! LÂCHEZ-MOI !

Bientôt, les quatre elfes féminins de la demeure furent réunis devant les écuries familiales où l'on préparait précipitamment les chevaux et les okapis.

- Tout.. Tout va bien se passer les arbres rois nous protègent affirma Varine, la noble épouse du Cèdre d'or.

Elle serra sa fille de toutes ses forces.

- Je n'ai pas peur mère, rétorqua celle-ci s'écartant vivement de sa génitrice, qui ne pouvait cacher ses tremblements.

- Pourquoi est-elle sortie avec ces jupons et ce manteau !? Tes cheveux ne sont même pas brossés ! Ne pouviez-vous pas faire preuve d'un peu plus de décence pour votre  jeune maîtresse !?

Les servantes baissèrent honteusement la tête tandis que la Cèdre d'or examinait sa nièce :

- Quant à toi petite renarde sauvage ! Ne t'avise pas de te comporter comme une idiote sinon nous te laisserons sur la route !

- Varine...soupira la patriarche au visage marqué par la vieillesse.

- Quoi Mère !? Je ne peux pas toute ma vie porter le fardeau de ma défunte sœur ! Ce n'est pas de ma faute si sa fille est maudite !

- Maîtresse tout est prêt, voici vos capes pour vous dissimuler dans l'obscurité.

Varinöe jeta un coup œil sur sa cousine, Adélaïde, qui souriait discrètement. Elle semblait se délecter de cette situation infernale dans laquelle se retrouvait toute la famille.

Après avoir aidé les trois princesses à monter sur leur monture, Otlun et le reste des gardes grimpèrent sur les leurs et chevauchèrent au-devant d'elle dans la direction opposée au palais royal, vers les hautes collines du royaume de l'extrême ouest.

Chroniques de la guerre entre le renard et le Bois d'orWhere stories live. Discover now