Par un temps de neige

La route

    Bip bip. Il est dix heures du matin, et son téléphone vient de sonner. Il est appelé en renfort à l'hôpital St Thomas. Il sort de son lit, ses pieds touchent le sol froid et un frisson lui parcours le corps. Il enfile une veste et se dirige dans la cuisine. Il allume sa cafetière et va dans la salle de bain enfiler sa tenue de médecin. Il se coiffe en disposant un peu de gel ici et là sur ses cheveux en pagaille et se lave les dents. Il prend son sac, met ses chaussures, prend sa tasse à café et sort de chez lui. Le froid le surprend et les flocons de neiges chatouiller son visage. Il s'installe dans sa voiture, prend une dernière gorgée de son café avant de démarrer et de se rendre au travail.
Bip bip " Allô? Oui j'y suis bientôt je suis bloqué sur Tower Bridge, je sais pas ce qui s'passe mais ça bouchonne. Oui je sais. D'accord je vais essayer de faire au plus vite." Il raccrocha et soupira. Cela faisait maintenant plus d'un quart d'heure qu'il était bloqué sur le pont. Il alluma la radio "la neige ne s'arrêtera pas de tomber d'ici demain soir, les routes seront encore plus couvertes de verglas, rouler prudemment est donc fortement conseillé. Les températures minimales iront jusqu'au moins dix degrés le matin et les maximales à six degrés. Nous vous souhaitons une agréable journée. Merci Sam pour la mét..." Il changea de station radio voulant écouter de la musique "wake me up before you go go don't leave me hanging on like a yo-yo I don't want to miss it when you hit that high wake mysgsuksosl......." Il sursauta et coupa la radio. Le réseau devait être mauvais. Il n'y avait eu aucune amélioration sur le pont et il était toujours bloqué. Il aperçu de la fumée devant lui. Elle devait provenir du bout du pont puisqu'elle paraissait assez loin. Il ne s'inquiéta pas plus que ça. Il vit passer plusieurs personnes qui couraient. Sûrement des coureurs. Puis comme une vague émergeante, une orde d'hommes, de femmes et d'enfants courant comme si le diable était à leurs trousses passa à côté de sa voiture. Il décida de sortir voir ce qui ce passait. Un homme passa près de lui, il le stoppa "Excusez moi, mais pouvez vous me dire ce qui s'passe ?"  L'homme le regarda effaré et se débarrassa de la main qui le retenait. "Ne perdez pas de temps à poser des questions. Juste, courez !" Et il reparti dans sa course folle imité par d'autres personnes. C'est alors qu'il aperçu des gens qui paraissaient très malades d'apparence. Il les observa et il fût alors pris de tremblements. Ce n'était pas le froid, mais la peur. Une de ces personnes venait de se jeter littéralement sur une fillette et lui a fait la peau sans laisser le temps à la pauvre fille de faire ne serait-ce qu'un geste pour se défendre. Il commença à suivre la foule et courir dans la parfaite direction opposée de l'endroit où il devait se rendre. Il dépassa beaucoup de voitures et de personnes. "S'il vous plaît, s'il vous plaît aidez moi ! Ma sœur est coincée à l'intérieur!" Un garçon d'une vingtaine d'années venait de l'interpeller lui implorant de l'aider à sortir une petite fille d'une voiture. "La portière est bloquée ?" "Non la voiture est fermée, elle peut seulement l'ouvrir de l'intérieur mais elle ne peut pas bouger elle a trop peur !" Il regarda derrière lui. Les personnes malades ne devaient pas être loin, mais il décida d'aider ce grand frère et sa petite sœur. Il s'approcha de la vitre et toqua doucement. "Tu peux m'entendre n'est-ce pas ?" Il s'adressa à la fillette. Celle-ci acquiesça d'un coup de tête. "Bien, écoute moi, tu n'as rien à craindre, ton frère est là et tu vas rentrer avec lui d'accord ?" Un hurlement se fit entendre non loin de leur position. "Écoute moi, il faut tout de même se dépêcher d'accord ? Tu vois le petit bouton sur la portière? Il faut que tu appuies dessus et tu pourras rejoindre ton frère. Tu as compris? Il se tourna vers son frère Comment elle s'appelle ?" "Grace." Il reporta son attention sur la fille. Celle-ci n'avait pas bougé. Elle pleurait. Il regarda autour de lui. L'heure était grave, les malades se rapprochaient à toute vitesse. "Écoute Grace! Fais ce que le monsieur t'as dis ! Tu vas pouvoir sortir et on ira t'acheter un doudou ! Mais dépêche toi Grace, on est pressé !" Grace se décida enfin à bouger. Elle repéra le fameux bouton et appuya dessus. Son frère se jeta sur la portière et l'ouvrit vite. Il prit sa sœur dans ses bras et se tourna vers l'homme qui les avaient aidé. "Merci, merci beaucoup!"  Un autre hurlement se fit entendre. "Pas le temps de remercier il faut courir !" Il n'a pas eu besoin de le redire deux fois que le duo était déjà parti en courant, rattrapant la foule. Il les suivis et aperçu de loin que la petite fille, Grace était seule début a côté d'un corps inerte. Elle pleurait et criait. Une jeune femme, terrorisée, regardait la scène. Il accéléra alors le pas mais fût devancé par un autre homme qui souleva Grace et courut avec elle. "Adam, Adam !" Elle criait le nom de son frère. Celui-ci était toujours inerte mais fût soudain pris de convulsions et se redressa d'un geste en poussant d'ignobles grognements. La jeune femme qui avait observé la scène ne bronchait toujours pas. Adam s'attaqua à quelqu'un qui passa trop près de lui. La femme hurla attirant l'attention du monstre qui avait remplacé le jeune frère de Grace. S'en était trop pour le médecin. Aider quelqu'un qui quelques minutes plus tard devient une de ces personnes malades qui s'en prennent aux gens. Il courut alors vers la femme, lui prenant le poignet et l'entraînant dans sa course folle. Il compris que les gens se dirigeaient vers le supermarché en face d'eux. Il suivit alors la foule et réussit à entrer sain et sauf dans le magasin. Il tenait toujours la femme par le poignet. Il entendit quelqu'un crier qu'il fallait fermer les portes, le bruit de la grille, les cris, les pleurs des gens enfermés dehors. Il essaya de faire abstraction de ça et se concentra sur la femme qu'il venait d'aider. Il regarda son visage couvert de larmes. Il l'a dévisagea. Elle était brune, les cheveux attachés en queue de cheval, grande et mince, habillée de façon décontracter, une valise à la main et un sac à main dans l'autre. Il essaya de la calmer. "Ça va aller maintenant vous êtes en sécurité. Comment vous appelez vous ?" Elle leva des yeux apeurés vers lui. "Lua, je m'appelle Lua." Il lui sourit et posa une main sur ces épaules. "Moi c'est Eunji."