Prologue

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(Mot de l'auteur : Hot Delirium est un délire de l'auteur, je n'ai pour l'instant pas vraiment prévu de suite. Donc, considérez-le comme un petit bonus, une parenthèse, un truc drôle à se mettre sous la dent. NE PAS LIRE SI VOUS N'AVEZ PAS LU HOT GUN, sinon vous vous spoilez la fin du précédent tome)


Marley

L'Indienne pousse un cri, un son qui semble lui sortir du fond des entrailles. Je l'avais jamais vue avoir la moindre expression, toujours aussi impassible qu'un caillou, mais maintenant, on dirait que toute la douleur du monde s'est greffée sur ses traits. Elle chope ma main et la serre si violemment que je crains qu'elle ne me brise les phalanges. Elle est plus costaud qu'elle n'en a l'air et je manque de vomir à mon tour tout un flot de jurons et de couinements de douleur.

Au hurlement de l'Indienne, Johnny panique et donne une brutale embardée qui manque de nous faire basculer dans le fossé. Il essaie de lorgner sur le siège arrière tout en manœuvrant la voiture et braille :

— Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'elle a ? Putain, parle-moi !

— Ferme-la alors ! Il se passe quoi à ton avis ? Ta meuf est en train d'accoucher au pire moment de la Création !

Il grogne de plus belle.

— Sérieux, tu peux pas te retenir, l'Indienne ? Serre les jambes !

Ses deux billes noires ressemblent à des canons de fusil lorsqu'elle les pose sur ma carcasse et des rides profondes transforment son visage en un masque de mort-vivant. D'ailleurs, elle a un petit air assez cocasse du pasteur zombie qui nous a mariés pour le meilleur et pour le pire avec la hippie cinq ans plus tôt. Là, on est pas loin du pire et le meilleur commence vraiment à me manquer...

— T'en es où ? je demande à l'Indienne.

Elle me fixe comme si j'étais débile.

— OK, je vais jeter un coup d'œil, me descends pas.

L'indienne tient un flingue sur sa poitrine et, connaissant la minette, capable de trancher des carotides, m'exploser le crâne doit pas l'émouvoir des masses.

Je commence à soulever l'ourlet de sa robe quand la main de John me tombe dessus. Il presse mon épaule, le pouce en appui sur un endroit qui fait sacrément mal. La voiture zigzag sur la route.

— Tu la touches pas !

— Et je m'y prends comment alors ?

— Il est hors de question que tu foutes au monde mon gamin ! Pas question ! T'entends ?

Je lève les yeux au ciel.

— Et tu proposes quoi ? Je la laisse se démerder toute seule ? Note que ça me dérange pas plus que ça, hein ? Le sang et les trucs pas ragoûtants qui vont lui sortir du bide, ça m'enchante pas.

— Fermez-la ! nous crie Cheyenne, avant de pousser un nouveau hurlement qui contracte l'ensemble de son corps, et nous avec.

Un cri qui n'a rien d'humain, plutôt un mixte entre une armée de goules géantes et un ours furax. Elle prend de nouveau ma main pour une boule antistress qu'elle presse à loisir, puis respire par à-coups.

John finit par me rendre ma liberté, m'octroyant au passage un bel hématome sur l'épaule. J'avais bien besoin de ça.

— Je peux regarder maintenant ? je demande avant que l'indienne ou son mec tente de me buter.

Johnny jure, accélère, traçant sur la longue route paumée au milieu de la forêt, les phares de la bagnole illuminant le bitume.

Je retrousse la robe de Cheyenne sur ses cuisses tout en guignant vers le pare-brise arrière – on a gagné du terrain, mais ils sont toujours là – je pose ensuite les yeux sur l'entrejambe de l'Indienne.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 30, 2019 ⏰

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