At the right moment

Chapitre 1

Lorsque Jake était encore un enfant, alors qu'il vivait avec sa mère et son père dans leur petite maison délabrée, le garçon rêvait. Il s'imaginait devenir chevalier, magicien, tout pour le sortir de son ennui quotidien. Il s'échappait de cette minuscule prison qu'était Cardiff à ses yeux.

Sa mère lui disais souvent : << Jake ne fais confiance à personne. >> Le petit garçon levait les yeux pour la regarder, mais il ne voyait qu'un fantôme. Les joues creusées et les yeux vide de sa mère ne lui transmettait que de l'effroi.

Son père était toujours en train de travailler à l'usine. << Se tuer à la tâche. >> Disait-il sans cesse. Au fil des années, il rentrait de plus en plus tard, et bien souvent, avec une odeur acide qui le rendait violent et que Jake détestait.

En grandissant Jake perdit son sourire et son innocence. Il vendit ses jouets contre quelques pièces, et il se mis à voler dans les magasins. Jake devînt un garçon taciturne et rusé. Il perdit aussi tout espoir.

A quoi bon s'accrocher à ce sentiment inutile ? Il était insignifiant au yeux de la société, il était pauvre et sans pouvoir. C'est ce que sa mère lui répétait sans cesse, alors que ces mains crochues s'agrippaient à son visage. << Nous ne somme que du bétail.>>Alors Jake s'endurcit, et il appris à survivre dans les bas fonds de Cardiff.

Pendant le dur hiver 1925 son père perdit la vie. Ce n'était pas la fatigue ou l'alcool qui l'avais emporté, mais un accident à l'usine de métallurgie. La compagnie ne daigna même pas leur fournir des explications, ou des excuses. On se contenta d'acheter leur silence avec de l'argent.

Sa mère éplorée par le deuil et la solitude, n'hésita pas un instant avant d'accepter. Jake et elle purent vivre quelques mois dans un confort relatif.

Mais rien ne dure éternellement et sa mère dût trouver du travail pour compenser leur manque d'argent. Elle travaillais chaque soir au bar de la ville. Sa mère revenait souvent avec des bleu mais Jake avais appris à ne pas poser de questions.

Quelques années plus tard, Jake avais désormais vingts cinq ans, et était orphelin. Il travaillais comme son vieux père, à l'usine de métallurgie de Cardiff. Le jeune homme vivait dans le même taudis que lorsqu'il était enfant.

Les rues pavés, recouvertes de boue et des détritus. Les maisons en pierre, toute collées les une aux autres. Sa propre maison était rongé par l'humidité et les rats. Mais le loyer rentrait dans son maigre budget.

Jake avait bien grandi depuis son enfance. Et les journées passées à l'usine avait endurci et musclé son corps. Il paraissait impressionnant avec sa grande taille, et ses muscles développés. Il portait presque toujours son uniforme d'usine. Jake avait très peu de vêtements et ne possédait qu'unseul costume en tweed, acheter à l'occasion d'une fête de travailil y a quelques années qu'il gardait pour des occasions spéciales.

Son visage ovale était attirant, maispar de nombreux égards, trop austère et menaçant. Ses yeux enamandes étaient cernés de fatigue, et les prunelles vertesautrefois pleine de vie, avaient perdus leur éclat. Son nez étaitdroit et fin.

Ses lèvres étaient fine, et toujoursfigé dans une moue lugubre. Son menton était marqué d'une légèrefossette, presque imperceptible. Ses cheveux noirs et bouclésétaient gominés sur le côté, il ne prêtait pas beaucoupd'importance à sa coiffure.