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Assise sur la falaise, j'ai une magnifique vue sur la mer et la plage qui s'étendent devant moi. Le bruit que produisent les vagues en venant s'écraser sur la plage m'apaise. Habituellement, j'emmène un livre, mais aujourd'hui j'ai tout simplement oublié. Ce n'est pas si mal tout compte fait de regarder la mer. Je regarde le soleil qui est déjà en train de se coucher à l'horizon. Il doit être environ huit heures déjà et ça va bientôt faire quatre heures que je suis ici, pourtant je ne ressens pas le besoin de quitter cet endroit. Demain, c'est la rentrée et ça ne m'enchante pas du tout. Mis à part ma sœur, Alix, je ne connaîtrai personne notre lycée.

Nous avons emménagé au début de l'été avec ma famille et j'ai passé la grande majorité du temps ici à lire et à dessiner tandis que ma sœur a fait connaissance avec les voisins de notre âge. Ça ne me dérangeais pas trop au début de ne connaître personne, mais maintenant que je me rend compte de la situation dans la quelle je suis, je dois avouer que je suis stressée.

Je regarde l'heure sur mon téléphone et je remarque que j'ai deux appels manqués de ma mère et trois messages de sa part me demandant de revenir à la maison. Alors que je commençais à rassembler mes affaires dans mon sac, je reçois un appel d'Alix.

«Cynthia? Où es tu?

—J'arrive..... J'étais à la falaise

J'entends ma soeur répéter ce que je viens de dire, à ma mère et je ne peux m'empêcher de me mordre la lèvre inférieure en imaginant la réaction de mes parents quand je vais arriver à la maison.

«Sérieusement, reviens vite s'il te plait, dit-elle beaucoup plus doucement qu'au début de son appel.

—Promis je suis en route.

—Parfait.

—À toute de suite»

J'adore Alix, mais cette obsession qu'elle a de toujours s'inquiéter pour moi me contrarie.

Je prend mon sac sur mon épaule et je me dirige vers mon vélo que j'avais caché derrière un buisson près de la rue principale. Je suis déjà en retard et je le sais, mais si je pouvais éviter la réaction écolos de mes parents cela m'arrangerait beaucoup.

Alors que je commence à m'engouffrer dans la petite forêt qui sépare la falaise de la rue, j'entends des voix d'adolescents. Par un réflexe idiot, je me cache derrière un tronc plus épais que mon corps pour attendre qu'ils partent. Au lieu de partir plus loin, je les vois se diriger vers l'aire dégagée de la falaise où j'étais il y a quelques minutes. J'ignorais que je n'étais pas la seule à connaître cet endroit.

Je les suivis discrètement et me cachai derrière un autre arbre pour voir ce qu'ils faisaient. Depuis le temps que je viens ici, je n'ai jamais vu personne, donc les voir m'intrigue.

Sur l'aire dégagée, je peut compter trois garçons et trois filles. Alors qu'ils s'asseyaient tous dans l'herbe, une des filles s'agenouille près d'un tas de ronces. Elle les dégage délicatement d'un geste de la main pour laisser place à une petite croix en pierre grise.

Au moment où la fille qui a déterré la croix se relève pour aller rejoindre le groupe, un autre garçon se joint à eux. Il s'apprêtait à s'installer près d'eux quand il se relève vivement. Il ramasse ce qui me semble être un crayon et plus précisément un des miens.

Quand je le remarque j'ai un mouvement de recul qui fit malencontreusement bouger les feuilles autour de moi ce qui attira l'attention du brun tenant mon crayon. Je met ma main sur ma bouche pour empêcher un cris de surprise. Il vient braquer son regard brun presque rouge dans le mien et fronce les sourcils en fonçant dans ma direction.

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