- Qu'elle était la tienne ? S'intéressa Mike.

Zeik eut un nouveau sourire, amusé.

De son sac de sport, il sortit son ballon de basket personnel, cadeau de son ancienne équipe. Il regarda chaque signature faite au marqueur, chaque petit mot laissé. Il s'arrêta sur l'un d'eux.

Le regard figé, un peu perdu dans le vide, il le montra aux deux autres.

- Zeik, c'est très beau tous ces petits signes, mais je n'y comprends rien.

- Nous ne parlons pas japonais, tu te souviens ?

- Pardon.

Il ramena le ballon à lui, le fit rebondir plusieurs fois sur le sol, avant de le reprendre pleinement en main. Il regarda encore une fois le signe qui l'intéressait.

- J'étais surnommé le voleur.

- Le voleur ? Sympa le surnom.

Mike eu un ricanement plus moqueur qu'amusé.

- Il m'allait bien.

- Pourquoi un tel surnom du coup ? Demanda Mike.

Zeik lui lança son ballon.

- Vas-y attaque.

- Quoi ?

Mike regarda le ballon, releva des yeux presque inquiets vers le japonais.

- Je ne sais pas joueur au basket

- Essaie quand même.

L'adolescent prit une position vaguement ressemblante à celle que des joueurs confirmés pouvaient prendre. Il fit rebondir le ballon. Au moins il arrivait à dribbler, de manière assez respectable.

- Viens Mike.

- Attend, laisse-moi me familiariser avec cette chose.

Il continuait de faire rebondir le ballon du mieux qu'il pouvait.

Il tenta un pas.

Le ballon ne lui appartenait déjà plus. Il se retourna pour le voir dans les mains du japonais.

- Mon ancien coach nous a appris à toujours analyser nos adversaires et à le faire vite. Cela nous a tous aidé à nous améliorer dans nos spécialités. Lorsque je suis sur un terrain, je suis un bon observateur, d'après mon coach en tout cas. A force, je suis devenu doué pour intercepter le ballon, le voler à mes adversaires et le donner à mon équipe. Et il y a aussi des manières de marquer que je préfère à d'autre.

- D'où le surnom de « voleur », résuma Sâme.

Mike resta les mains en l'air, sans comprendre ce qu'il venait de lui arriver. Il regarda encore une fois le ballon. Il était bien dans les mains de Zeik non dans les siennes.

- Oui, je comprends.

Il lâcha enfin sa position, pour prendre Sâme dans ses bras. C'était à ses yeux, mieux qu'un ballon de basket.

- Le basket ce n'est pas forcément mon truc, j'ai d'autre préférence.

Un sourire amusé, il déposa un baisé sur la joue de sa copine. Un autre, et un troisième, jusqu'à trouver ses lèvres. Zeik préféra détourner les yeux plutôt que de les regarder.

Il observa son ballon, et joua avec lui. Comme disais Mike, « chacun ses préférences ».

- Zeik, quel que soit l'établissement où tu te trouves, il est interdit de joueur au basket dans les couloirs !

Le garçon ne put s'empêcher de sursauter.

Au premier mot il avait reconnu la voix de celle qui venait de lui faire peur.

- Oka-san. (maman)

Sa mère, revêtue de sa veste de professeur d'anglais, tendit une main vers lui.

- J'espérais que tu perdrais cette mauvaise habitude en arrivant ici, vu qu'il n'y a plus ton équipe. Apparemment non. Ton ballon.

- Oka-san !

- Ne discute pas ! Aujourd'hui c'est moi qui te fais la remarque. J'espère que d'autre n'auront pas besoin de le faire au cours de l'année. Ton ballon ! Je te le rendrais plus tard.

D'un geste agacé, et d'une seule main, il lui lança son ballon. Autant il l'aimait en tant que mère, autant en tant que professeur, c'était une autre affaire.

Il attrapa ses sacs et commença à s'éloigner.

- Zeik !

Il se retourna à peine vers sa mère.

- E e ? (Oui)

- Des filles de premières te cherchaient. Elles font parties du club de rédaction du journal du lycée, si j'ai bien compris. Elles voulaient te parler.

- J'irais les voir.

Zeik avait répondu en pensant l'inverse de ce qu'il disait. Il avait tout sauf envie de rencontrer le club du journal du lycée.

- C'est vrai ! Où avais-je la tête.

Sâme se libéra de l'étreinte de Mike.

- Elles m'en ont parlé ce matin.

Elle prit Zeik part le bras et le tira dans le couloir.

- Il nous reste du temps avant le prochain cours. Viens je vais te mener à elles.

Zeik n'avait visiblement pas le choix. Il était obligé de suivre une Sâme de nouveau tout excitée.

Un jour ils comprendrontWhere stories live. Discover now