Eorlindel

Chapitre 0

Notre planète, telle que nous la connaissons aujourd'hui, n'est pas le fruit du hasard. En effet, les humains ont une longue histoire, mais leur origine n'est pas celle décrite dans les grands livres. En fait, il y a tout de même quelque chose de semblable -les humains ont bien un lien avec les australopithèques. Ils en sont des descendants, mais viennent aussi de la race des elfes.

Les australopithèques étaient des êtres primitifs, avec une espérance de vie extrêmement faible. Ils étaient incapables de parler ni d'imaginer au delà de ce dont ils avaient besoin pour survivre. A l'inverse, les elfes sont très intelligents, et possèdent un savoir inimaginable dans tous les domaines. Que ce soit en médecine, en géologie, en écologie, ou même en magie. Ce savoir est scellé, par magie, dans un collier, le "Savoir des Elfes".

Vers l'an 12 043 de l'ère elfique, soit l'an 3507 avant J-C, un elfe à l'imagination débordante, et assez fou, qui avait mené bien des expériences sur divers espèces animales, notamment sur l'australopithèque, réussit à faire ce qu'il souhaitait le plus au monde : lui donner une intelligence suffisante à pour qu'il puisse vivre en société et prospérer de façon semblable à celle des elfes. Il donna l'intelligence à l'une d'entre eux, puis à d'autres.

20 ans plus tard, elle donna naissance au premier humain pur, qui tenait son intelligence "suffisante" des gênes de ses parents.

Vers l'an 3400 avant J-C, il y avait déjà plusieurs centaines d'humains, vivant dans des maisons en bois et peaux de bêtes...

"C'est l'anniversaire de la princesse !

- Hourra !"

Birmandalf s'avance sur la scène, avec sa femme, la reine Gilrandil.

"Mes bien chers frères, voilà maintenant 781 ans que je suis le roi des elfes, ayant épousé ma bien aimée Gilrandil.(on devient roi en épousant la princesse, et un fils de roi peut devenir roi seulement s'il n'a pas de sœur).
Mais aujourd'hui est un jour plus important encore. C'est le jour où ma fille, Eorlindel, fête ses 700 ans. Elle doit maintenant, selon la tradition, se trouver un époux, qui deviendra alors mon successeur."

La princesse s'avance alors pour prendre la parole, son père reculant :

"Peuple des elfes, je suis ici pour fêter ce jour qui est aussi important pour vous que pour moi. En effet, il y a quelques années, je me souviens encore il y a vingt ans..."

"Gilrandil !

- Plaît-il ?

- Ma chère épouse, l'heure est grave. Notre fille refuse toujours de prendre ses responsabilités. Elle est à nouveau introuvable...

- Et bien. j'espère qu'elle sera prête le moment venu..."

Birmandalf la regarde, puis baisse les yeux, et enfin les relève en essayant de sourire.

Pendant ce temps, dans la forêt :

"C'est dur d'être la princesse des elfes... pourquoi suis-je obligée de faire toutes ces manières, puisque tout le monde s'en fiche ?

- Cela fait partie des traditions elfiques depuis feu votre arrière grand-père, Eorlindel. On ne peut changer aussi facilement plusieurs millénaires d'habitudes. Et cela dit, lorsque vous aurez atteint la majorité, dans 20 ans déjà, vous devrez remplir votre rôle et assurer la protection de votre savoir."

Elle regarde son ami, un olivier parlant, d'environ 3700 ans -le dernier de son espèce, aussi le plus coriace- qui lui dit encore :

"J'ai horreur de vous voir triste comme ça, Eorlindel. S'il était possible que je vous voie sourire tous les jours, je serais l'arbre le plus heureux du monde !

- Olivier... dit-elle en s'asseyant contre un rocher mousseux. Si c'était aussi simple..."

Elle lève la main vers le ciel, comme pour attraper les nuages."

En se relevant lentement, elle regarde en direction de son compagnon, puis essaye de sourire, mais ne réussit à faire qu'une grimace.

"Eh bien... Au moins, vous êtes bien la fille de votre père ! Aucun doute là-dessus."

Ils se mirent alors à rire de plus belle.

"Et me voici aujourd'hui devant vous, prête à prendre mes responsabilités. Je promets de veiller sur le "Savoir des Elfes" jusqu'à ce que je sois remplacée à mon tour. Sur ce, que la fête commence !

- Hourra ! Longue vie à Eorlindel !"

Tous les elfes se mettent alors à trinquer, à manger des plats meilleurs les uns que les autres, et danser, chanter des chansons joyeuses.

Quelques heures plus tard, alors que l'ambiance est à son paroxysme, un grand bruit retentit. Une grande ombre se met à recouvrir les lieux : de la fumée noire et épaisse est en train d'envahir le ciel. Elving est de retour. Il s'est décidé à passer à l'attaque, après plusieurs années d'absence...

"Bande d'incompétents. Votre magie est donc bien inutile ! dit-il en sortant de cette masse de cendres en suspension dans l'air. Vous ne pouvez rien faire contre moi, maintenant ! Vous êtes tous impuissants face à la magie que j'ai acquérie !"

Il se met alors à lancer des flammes dans tous les sens, brûlant arbres et plantes, et même certains groupes d'elfes.

Cette attaque survenant au pire des moments imaginables, les elfes se retrouvent au dépourvu, incapables de défendre quoi que ce soit. Malgré cela, l'armée elfique, toujours au qui-vive, prend la famille royale et l'amène dans la caverne enchantée.

Après quelques heures, les bruits de bataille s'arrêtent enfin. Birmandalf se lève, et sort, pour constater l'horreur, qu'il ne peut pas regarder plus longtemps? Des larmes coulent le long de ses joues, choses qu'Eorlindel n'avait encore jamais vue.

"Nous sommes perdus... Tout est fini. Elving, dans sa rage, a tout détruit, et a anéanti notre peuple. Nous trois sommes les derniers elfes.

- Birmandalf... tu ne vas quand même pas...

- Si. Je n'ai pas le choix. C'est le seul moyen, coupe-t-il.

- De quoi parlez-vous ? s'inquiète Eorlindel.

- Depuis la nuit des temps, la priorité des elfes est celle de la princesse, c'est-à-dire préserver le "Savoir des Elfes" à tout prix, car c'est la chose la plus importante. Pour cela, étant donné le fait que tu es maintenant responsable de cette mission, tu possède le collier. Seule toi peux donc le protéger, et tant que tu vivras, personne ne pourra s'en emparer. Je dois donc te sceller pour le préserver jusqu'au jour où quelqu'un sera digne de te protéger. Et pour préserver la race humaine, avant qu'Elving ne la découvre, je vais devoir aussi le sceller." 

Note : Posséder, en elfique, signifie que seule la personne qui possède l'objet en question, peut s'en servir. C'est une magie absolue, que rien ne peut altérer, exceptée la personne concernée. En effet, si un objet est possédé par une personne, les personnes reconnu dignes de l'utiliser par le possesseur, pourront alors l'utiliser. Dans le cas de la mort du possesseur, chaque objet se trouve possédé par la personne qui était la plus reconnue pour cet objet, ou l'objet est détruit si une telle personne n'existe pas.