-Ah euh... ouais ouais vas-y entre

Ok alors là je suis carrément gêné, pourquoi j'ai eut une idée perverse comme ça moi ? Peut-être parce que ça fait un moment que je n'ai pas eut un moment intime avec quelqu'un, ou alors c'est la fatigue, ouais disons que c'est la fatigue c'est mieux. J'enleva rapidement cette idée de ma tête et regarda le grec qui me fixait déjà.

-Tu fermes pas la porte de chez toi ?

-Hein quoi ? Euh si si

Je me tourna pour fermer la porte et soupira, ok ça va aller faut pas que je sois gêné juste pour une idée que j'ai eu. Je regarda mes jambes et remercia actuellement de tout mon coeur mes parents pour n'être pas très grande et que ce sweat m'arrive mi-cuisses.

Je pris quelques secondes pour soupirer un bon coup et être prête à de nouveau l'affronter vue que le grec avait disparu du couloir de l'entrée pour aller je ne sais où.

Lorsque j'arriva dans le salon Ken été déjà assis sur le canapé le plaid sur ses jambes, tirant une tafe sur sa cigarette.

-Ça va t'es posé ?

Il tourna vivement la tête vers moi et ses yeux analysèrent mon corps de haut en bas. Quelques secondes après il remonta ses yeux sur mon visage et  me fit un petit sourire avant de répondre.

-J'avais pas vue, sympa ton pyjama et sinon ouais j'me suis mis bien sans toi désolé

-T'inquiète je suis habitué avec toi et les gars, vous faites comme chez vous partout où vous allez

Il ricana tandis que je repris.

-Et pour mon pyjama j'écrivais sur mon balcon avant que t'arrives

Il acquiesça silencieusement sans répondre sachant que j'ai tendance à toujours écrire avec un sweat trop grand pour moi, cette habitude est assez bizarre mais bon. Il me fit signe de me joindre à ses côtés sur le canapé ce que je fis sans hésitations. Une fois une partie du plaid sur mes genoux il passa un bras autour de mes épaules tandis que je me colla à lui pour m'en servir d'oreiller.

-T'endors pas dit-il doucement après avoir laissé la fumée de sa cigarette quitter sa bouche

-T'inquiète

Je me releva un peu pour attraper mon carnet mon stylo sur la table basse et me cala de nouveau contre le grec tout en écrivant.

-J'peux lire ? me questionna t-il

-Si de base j'écris à côté de toi considère que tu as assez de ma confiance pour pouvoir lire ce que j'écris

-Lourd dit-il alors que je pus entendre à sa voix qu'il devait être en train de sourire, ce qui provoque un rictus sur mes lèvres

Couplet écrit à l'instant : J'vis avec cette boule au ventre qu'il faut que j'évacue
Et si je doute rappelle moi tout ce qu'on a vaincu
Mais un jour ces promesses deviennent des ratures
L'amour nous aveugle et au final on s'voit plus
Ce qu'on avait tant redouté arrive
Sans le vouloir on fait tout pour que nos peurs se réalisent
On m'a dit c'est la vie, on connait pas son destin
Mais moi j'ai foi en son scénariste
Et on regarde le vide du haut de la falaise
T'écoutes plus ton coeur peur qui te mène à ta perte
Et moi je voulais pas être de ces gens qui blessent
Ce qui paye c'est le courage pas la gentillesse
Et quand il en va de ta vie oui tu deviens téméraire
Eh ne m'accuse pas j'ai pas inventé les règles
Cet amour contraint de l'enterrer ouais
Car tes cauchemars ont fini par hanter mes rêves
(Peur - Vin's ft. Sylver)

-C'est beau... chuchota le grec, sûrement par peur de me déranger

-Merci dis-je doucement

-Parle moi lâcha t-il après quelques minutes de blanc tandis que j'avais continuer à raturer

-Parler de quoi ?

Il prit des mains mon carnet une fois que j'eu finis d'écrire ma phrase et attrapa mon stylo au passage, il posa le tout sur le rebord du canapé, je me releva de son torse tandis qu'il me tourna pour que je sois face à lui.

-Regarde moi dit-il alors que j'avais la tête baissée

Lorsque je releva la tête vers lui il me fit un petit sourire pour me rassurer.

-Je peux te comprendre, tu le sais, je t'ai toujours comprise, on s'est toujours compris alors parle moi, sérieusement, j'aime pas te voir murer dans ton silence et écrire pour soit disant aller mieux

-Tu fais pareil je te ferais dire

-Oui mais moi j'ai le droit dit-il un sourire taquin collé sur sa gueule

Je croisa les bras sur mon torse pour montrer mon mécontentement qu'il comprit rapidement puisque son sourire débile quitta ses lèvres pour reprendre son air sérieux.

-Je sais que je fais pareille, mais au fond de moi je sais que ce n'est pas une solution de toujours écrire, des fois il faut parler, et toi aussi tu le sais, alors dis moi ce qui va pas

J'acquiesça ses dires ce qui le fit sourire fièrement, il sait qu'il va réussir à me faire parler. Mais sa phrase tourna en rond dans ma tête "ce n'est pas une solution de toujours écrire" il a raison, je le sais ça, mais ma peur d'emmerder les gens me bloque toujours et m'empêche d'oser parler de mes problèmes ou de ce que je ressens, c'est cette même peur qui m'a empêché de me livrer sur mon EP, je pensais que les gens écoutaient de la musique pour se détendre, pas entendre le malheur des gens malgré que personnellement j'apprécie les sons avec une histoire, un fond triste. Mais je ne sais pas pourquoi dans ma tête, les gens n'en voudraient pas, pas venant de moi en tout cas. Et quand mon EP est sortit on me l'a presque reproché de ne pas vraiment mettre confier c'est en partie ça qui m'a motivé à me confier sur cet album, peut-être trop tôt à mon goût, mais la musique se jette aussi vite qu'elle s'écoute alors si je ne veux pas passer aux oubliettes je me dois de sortir ce projet maintenant et non dans un an ou deux comme je l'aurais préféré je pense. Même si au final peut-être que je serai jamais prête à parler de mon père et de certains sujets sensibles pour moi à mon public, après tout, on ne fait jamais un deuil, que ce soit de quelqu'un, d'une relation, d'une sensation ou autre, on s'habitue seulement à vivre avec ce vide.

-Tu penses trop, parle moi au lieu de te triturer l'esprit

Je soupira doucement, il a raison, et ça m'énerve presque de voir qu'il me connaît quasiment par coeur.

Foutu reflet de mon âme.

LyhanaTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon