- Ce n'est que le début, chuchota-t-il d'une voix rauque.

Tara avait l'impression que son cœur allait bondir hors de sa poitrine. Elle se pinça les lèvres nerveusement en baissant le regard sur le tajine.

- Est-ce que la visite de ton frère t'a fait plaisir ?

- Énormément, je suis vraiment heureuse de l'avoir retrouvé dans de meilleurs circonstances.

Tara faisait référence au désastre de sa dernière visite. Elle revoyait encore le visage adoucit de son frère lorsqu'il avait serré la main de Mohammed. Les deux hommes avaient fait du chemin dans leur relation et Tara ne pouvait que s'en réjouir.

- Le bébé est prévu pour le mois d'août, Klaus est complètement fou.

À peine eut-elle le temps de réaliser ce qu'elle venait de dire qu'elle baissa une seconde le regard sur la table. Les quelques regards qu'il avait posé sur le ventre de Meredyce avaient été un déchirement pour elle.

- Je suis désolé je...

- Non, ne le soit pas, coupa-t-il non sans lui cacher sa tristesse ; Ce qui m'inquiète, ce sont surtout les regards que tu lui portais.

Tara se redressa, les mains moites.

- Probablement le regard d'une tante qui a hâte de voir son neveu ou sa nièce, argua Tara d'une voix qui trahissait sa nervosité.

Impassible, il inspira bruyamment.

- Si je ne peux pas te donner d'enfant, que deviendras-tu ? Demanda-t-il si vite qu'elle cilla.

Son sang se figea.

Son regard était fissuré d'amertume et de culpabilité mêlée.

- Nous adopterons, conclut-elle en attrapant son verre de jus d'orange pour humecter sa gorge sèche.

- Tu es sûre de ce que tu avances Tara ? S'enquit-il en plissant ses yeux comme deux fentes impénétrables ; Essuyer les critiques, devoir te confronter à ne jamais avoir la chance de porter un enfant ?

- Je m'en moque Mohammed, déclara-t-elle avec une fermeté qui la surpris elle-même ; Nous pouvons tout affronter ensemble du moment que nous sommes ensemble.

Il se leva d'un bond ce qui la fit sursauter. Il s'agenouilla près d'elle et lui prit la main. Dans cet instant surréaliste, elle hoqueta lorsqu'il porta sa main contre sa bouche. Et au fond de ses prunelles elle remarqua une pointe d'angoisse y naître.

- Alors deviens ma femme habibti.

Tara ouvrit la bouche en grand sans qu'aucun son ne la traverse. Son cœur battait à la chamade, son ventre papillonnait. Dans la lumière des hauts lustres en cristaux, une bague scintillait sous ses yeux embués de larmes.

- Mohammed je...

- Je t'aime comme je n'ai jamais aimé auparavant ni même parents on eu le droit de recevoir autant d'amour que j'en ai pour toi.

Il marqua un pause dans laquelle les muscles féroces de ses mâchoires se mirent à tressauter.

- Je veux que tu deviennes ma femme Tara.

Tara sentit les larmes ruisseler sur ses joues, incapable de prononcer un mot tant l'émotion était en train de la balayer.

- Oui...je veux mais je...ne suis pas de sang ro...

- Plus un mot, chuchota-t-il d'une voix vibrante d'émotions ; Tu n'as pas besoin d'être un sang royal pour que je puisse t'épouser. Je veux juste t'entendre me dire oui.

- Oh oui ! S'écria-t-elle dont les trémolos de sa voix l'empêchaient d'avoir une voix claire.

Elle se laissa choir par terre pour enlacer cet homme qu'elle aimait tant. Il la serra dans ses bras...si fort que son souffle se coupa.

- Je t'aime habiba, chuchota-t-il d'une voix rauque.

- Moi aussi, dit-elle la gorge serrée ; Je ne regrette rien Mohammed.

Il prit son visage entre ses mains et l'embrassa avec urgence. Ses lèvres dévoraient littéralement les siennes. Lovée contre lui, écoutant les battements de son cœur qu'elle était parvenu à atteindre, Tara posa sa main sur son torse les yeux fermés. D'une main possessive il lui prit le poignet pour y glisser la bague au doigt.

- C'était à ma mère, expliqua Mohammed en la voyant rougir de cette timidité qui faisait sa force.

Le visage humide, les lèvres gonflées, c'était la plus belle femme que dieu lui ai permis de voir. Elle regardait la bague scintiller comme si elle en voyait une pour la première fois de sa vie. Saisie de petits hoquets adorables, elle se lova de nouveau contre lui en cachant son visage au creux de son épaule.

- C'est le plus beau jour de ma vie.

Envahie par des émotions indicibles elle ferma les yeux plus fort et eut peur de les rouvrir pour réaliser que ce n'était qu'un rêve. Elle sentit ses lèvres tracer un sillon de baiser dans son cou pour remonter à la base de sa mâchoire. Complètement bouleversée par ses caresses langoureuses elle se laissa envahir par un tumulte d'émotions.

Il la souleva dans ses bras, le regard ancré dans le sien. Plus rien ne comptait que cet instant magique dans lequel Mohammed gravissait les marches pour l'emmener dans sa suite là où elle avait l'impression que c'était son refuge, son éternel repos...

Il la déposa sur le lit, sans jamais la quitter des yeux dans lesquels reflétait un lueur qui se traduisait en une promesse.

Celle de l'infini...

La promesse du désertWhere stories live. Discover now