Chapitre 45

Depuis le début
                                    

- N'ai pas peur Tara...

- Je n'ai pas peur, seulement je te trouve trop nerveux.

- Je ne suis pas nerveux, je suis agacé, rectifia l'homme en l'entraînant gentiment dans le couloir.

- Pourquoi tiens-tu à ce que je vienne à cette conférence ?

- Tu resteras avec l'un de mes gardes dans une autre salle, expliqua-t-il en l'aidant à monter dans la voiture ; Rassure-toi je n'avais pas l'intention de t'exposer à la presse.

Il consulta sa montre tandis que la voiture s'engageait vers les grilles.

- Je t'ai préparé une surprise et nous irons après la conférence.

Tara sentit son sang s'échauffer dans ses veines. Elle sentait son cœur battre contre ses tempes. Il erra son regard sur elle comme une caresse puis l'embrassa langoureusement. Sa main se referma sur son visage. Son souffle était chaud.

- Tu es d'accord ?

Elle hocha de la tête pour toute réponse. Il se remit droit sur le siège et lui prit la main.

- Tu es magnifique dans cette robe, murmura t-il une lueur indéchiffrable dans le regard.

- Merci Mohammed.

- Je sais à quel point c'est difficile pour toi, je peux le sentir, le voir dans ton regard.

Tara n'éprouva pas le besoin de lui cacher plus longtemps ses craintes...au contraire elle voulait qu'il les devine.

- C'est difficile parce que j'ignore où je vais avec toi, avoua-t-elle en se mordillant la lèvre.

Son regard devint sombre mais étrangement doux.

- Moi je sais, déclara-t-il d'une voix de gorge ; Je te demanderais tout simplement de me faire confiance.

- C'est ce que je fais depuis le début, lui rappela-t-elle avec un fugace sourire en coin.

Il lui rendit son sourire et posa un baiser sur son front. Timidement elle rompit l'espace et posa sa tête au creux de son épaule.

- Habibti ! Ne tremble pas...

Il parsema son visage de baisers comme s'ils étaient ensemble depuis des années. Si seulement elle pouvait lui dire qu'elle tremblait pour lui...

La voiture déboucha dans la ville quelques minutes plus tard. Une masse de journalistes était campé devant la tour.

- Il faut passer par derrière, ordonna-t-il en resserrant son étreinte.

- Impossible votre majesté, les trois passages sont bloqués.

Il jura entre ses dents en posant son regard sur elle. Tara conclut qu'elle devrait sortir de la voiture devant tout ces photographes. Elle s'agita nerveusement sur le siège avant d'être plongée dans le noir.

- Je vais te guider habibti...

Soudain des questions assourdissantes retentirent dans ses oreilles. Elle pouvait sentir sur elle les flashs des photographes. Fermement agrippée à la taille par deux mains fortes, Tara ne voyait que ses pieds pour s'aider à avancer.

Toutes les questions étaient posées en Arabe, difficile pour Tara de déceler quelques brides pour les comprendre. Seul la voix de Mohammed lui parvint ruisselante de colère.

Au moment où elle crut mourir asphyxiée par l'épaisse veste de Mohammed, elle put enfin reprendre son air.

- Tout va bien ? Demanda-t-il en examinant son visage.

Les joues en feu, elle vacilla en acquiesçant.

- Sulal, emmène-là se rafraîchir je vais me dépêcher.

Le garde s'exécuta la seconde suivante. Tara avait l'impression de suffoquer. Elle chercha son regard désespérément alors qu'il parlait à une femme vêtue d'un élégant tailleur. Celle-ci exécuta une révérence puis se dirigea vers elle.

Alors son cœur se gonfla...

Il n'avait pas oublié sa peur des hommes.

- Venez mademoiselle, s'exclama celle-ci en posant sa main dans son dos.

Elle posa une dernière fois son regard sur lui avant que les portes ne se referment sur elle.

Mohammed observa les portes se refermer sur la jeune femme et inspira imperceptiblement. Aziz, le regard marqué d'inquiétude déclara ;

- Votre majesté,

- Je sais Aziz, coupa-t-il en le fixant droit dans les yeux ; En la cachant sous ma veste je viens de tendre une perche aux journalistes.

- Que vous arrive-t-il ? Demanda Aziz en marchant à ses côtés ; Vous semblez tellement attachée à elle.

- C'est le cas, affirma-t-il en s'arrêtant devant la porte ; C'est le cas de Aziz, elle est différente, elle me regarde comme un homme et non comme quelqu'un d'important.

Il déglutit sous le regard compatissant de son plus fidèle ami. Lui aussi avait beaucoup de mal à comprendre ce qu'il lui arrivait. Lui qui pendant longtemps avait fait passer son devoir au-dessus des sentiments.

- Je crois que....j'ai plus besoin d'elle qu'elle a besoin de moi, confia-t-il d'une voix emplie d'une souffrance intérieure.

Aziz inclina sa tête en signe de respect. Cette confidence qui venait de lui coûter dans sa fierté resterait secrète, il avait confiance en lui. Mais au fond, Mohammed avait eu besoin de le dire pour le réaliser.

- Finissons-en Aziz, décréta Mohammed en se frottant la barbe.

En effet, il voulait en finir au plus vite et emmener Tara loin d'ici, au milieu du désert, dans cette tente que la jeune femme convoitait secrètement. Ils seraient seuls, loin de tout. Mohammed se jura alors de la faire sienne définitivement.

La promesse du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant