Depuis son accident de voiture il avait une peur atroce d'être celui qui mettrait un terme à lignée. Chaque royaume à ses malédictions, lui avait dit son père.

Mohammed exhala un soupir tremblant et s'adjura au calme. De l'autre côté de cette cloison il y avait une femme qui le regardait comme un homme et non comme un roi. Il n'avait pas le droit de lui faire subir ses humeurs. Il se passa une main sur le visage puis quitta la salle de bains pour la rejoindre. Un désir aussi puissant qu'incoercible l'envahit alors lorsqu'il la vit étendue dans son lit, cependant nerveuse. Elle riva son regard au sien et Mohammed sentit ce désir puissant ravager son intérieur à une vitesse qui l'immobilisa. Sa bouche entrouverte révélait ses petites dents parfaites et blanches. Elle avait remonté les draps jusqu'à son menton. Armé de toute sa volonté, il réprima son désir inépuisable... presque douloureux et s'allongea près d'elle.

- J'ai l'impression que je t'ai contrarié, lâcha-t-elle d'une voix si nerveuse que son désir prit le pas sur sa volonté.

Il se pencha pour capturer ses lèvres. Luttant contre l'envie de l'embrasser avec toute la force qu'il voulait y mettre Mohammed se détacha d'elle la respiration erratique.

- Je ne suis pas contrarié, la rassura-t-il en déposant un chaste baiser sur ses lèvres entrouvertes.

Tara avait l'impression d'être en feu. C'était la première fois qu'elle voyait son corps musclé de si près. Tout en relief ses muscles paraissaient irréels et pourtant, lorsqu'il leva son bras pour rehausser l'oreiller elle sentit son pouls s'affoler.

- Tu...es gigantesque.

Il interrompit son geste pour lui jeter un regard amusé.

- Dois-je me sentir offensé ?

- Non, au contraire, bafouilla-t-elle en rougissant jusqu'au front ; Je comprends mieux pourquoi on te surnomme le guerrier du désert aride.

Une expression étonnée passa sur son visage.

- Où avez-vous entendu ça mademoiselle Kreighton ? Demanda-t-il vivement intéressé.

- Anaya n'a pas réussi à tenir sa langue.

Il fit mine d'en être mécontent mais son léger sourire rehaussant ses lèvres suffit à le trahir.

- Le guerrier du désert aride, répéta l'homme en levant un sourcil.

- Ne fait pas comme si tu étais étonné, lança-t-elle en fermant le poing sur le drap.

- Je le suis, affirma-t-il d'une voix rauque.

Le cœur battant à tout rompre elle ne put s'empêcher de détailler son corps athlétique et ses bras musclés.

- Vous n'êtes pas un guerrier alors ? Osa-t-elle demander en sachant pertinemment que cette fois-ci....il serait offensé.

Ses yeux noirs s'illuminèrent l'instant suivant. Son regard devint subitement possessif et froid.

- Si...j'en suis un, affirma-t-il fièrement.

- Et que font les guerriers ? Demanda-t-elle en se pinçant la lèvre.

- Ils se battent pour leur pays, commença-t-il en prenant une voix faussement dangereuse ; Ils se battent pour leur honneur.

Il marqua une pause, une flamme jaillissante au fond des yeux.

- Ils enlèvent les jolies femmes aussi, chuchota-t-il avec un sourire en coin.

Tara poussa un hoquet qu'il étouffa d'un baiser.

- Je croyais que ce genre de pratiques n'existaient plus ? C'est bien ce que vous m'aviez dit votre majesté ?

Prenant un contrit, il fit claquer sa langue avant de lui répondre.

- J'ai peut-être menti, hasarda ce dernier en plissant ses yeux comme deux fentes insondables.

Tara fit mine de prendre peur car au fond, il n'en était rien.

- Ne t'inquiète pas, chuchota-t-il d'une voix rauque tout en reprenant son sérieux ; Personne ne viendra te kidnapper.

- Parce que tu l'as déjà fait ? Se risqua de demander Tara le cœur battant.

Elle vit ses mâchoires tressauter, son regard était profond et sa bouche se trouvait au-dessus de la sienne.

- Subtilement je crois, chuchota-t-il d'une voix de gorge.

Un frisson remonta le long de son échine lorsqu'il posa sa bouche sur la sienne une fraction de seconde. Ce fut à cet instant qu'elle réalisa qu'elle était à l'autre bout du monde dans le lit d'un souverain.

- Il est temps de dormir Tara, conclut-il comme elle étouffait un bâillement.

Il se retourna pour éteindre la lumière. Plongée dans l'obscurité elle pouvait néanmoins remercier la lune d'être aussi vive de sa couleur pâle. Elle put apercevoir Mohammed et ne put s'empêcher de se demander s'il n'était pas frustré. Combien de temps encore patienterait-il ? Combien temps lui restait-il avec lui avant qu'il ne mette un terme à cette histoire quasiment impossible ? En colère contre elle-même, Tara exhala un soupir tremblant et tenta de résister aux larmes de désespoir qui menaçaient de tomber.

Mais alors qu'elle s'apprêtait à lui tourner le dos, il passa son bras autour de sa taille pour la ramener contre son épaule. Comme un étau impossible à délier il la tenait fermement contre lui et passa sa large main sur son visage. Elle pouvait la sentir trembler comme s'il luttait pour ne pas la toucher. Tara osa poser sa main sur son torse tiède et il se risqua à son tour de glisser sa main au creux de ses reins. Tara le laissa faire sans éprouver de craintes.

Et c'est ainsi qu'ils plongèrent dans un profond sommeil, enlacés l'un contre l'autre, offrant à Tara l'évidence que tôt ou tard, elle serait à lui corps et âme.

La promesse du désertWhere stories live. Discover now