Le regard perdu au loin dans cette infinité, Aicha cherchait un sens à sa vie. La chaleur singulière de ce jour et le ciel assez recouvert la rendait encore plus mélancolique. Elle ne savait pourquoi en elle ressurgissaient autant de peines. Ce paysage splendide était aujourd'hui témoin dune histoire si différente de celle qu'il avait observé, dans son sage mutisme, il y a de cela longtemps. . Elle sentait qu'il fallait prendre une décision et cela maintenant. Pourquoi ? Elle ne pouvait vraiment le dire. Peut être qu'après avoir vécu le pire dans sa vie elle voulait faire face et prendre sa vie en main. Elle n'avait osé le faire qu'une seule fois et cela lui avait coûté son cur. Mais elle ne voulait plus de cette hypocrisie. Plus jamais de mensonges, lui murmuraient les vagues venant du loin s'écraser à ses pieds.
Elle était venu en vacances avec son fiancé Djibi pour qu'ils puissent faire plus ample connaissance, accompagnée bien sûre de sa meilleure amie qui était en compagnie de son mari et de son père. Ce dernier avait pris l'Avion la veille pour une urgence au travail et eux devaient rentrer ce jour même. Elle était donc censée s'amuser, déstresser, et retourner le cur léger chez elle, mais tout ce que ce voyage avait fait naître en elle, c'était des incertitudes et des interrogations. Comment pourrait-elle épouser un homme aussi froid? Cet homme pensait que le romantisme, la tendresse et la galanterie étaient des futilités. Ce quelle avait tant bien que mal accepté, mais son futur mari était un robot insensible à son environnement et qui n'était satisfait que par son travail. Tout autour de lui devait être comme lui le voulait. Tout le monde devait obéir à ses ordre. Tous devaient se plier à ses règles pour ne pas le plonger dans une colère noire. Elle n'avait droit qu'à quelques cadeaux qu'il ne lui offrait pas pour la rendre heureuse car vous savez, un présent aussi insignifiant qu'il soit lorsqu'il va d'un cur à un autre il devient inestimable. Il le faisait plutôt pour prouver à tous qu'il avait les moyens et peut être gagner quelques points auprès de sa mère. Quand elle y repensait les vacances qu'elle venait de passer étaient cauchemardesques. Le couple de mariés était là, main dans la main, se regardant dans le blanc des yeux comme pour se promettre un amour éternel. Alors qu'elle n'était presque jamais avec lui. Celui-ci était au téléphone pour le boulot et les rares moments où ils étaient ensembles ils n'avaient rien à se dire. Pour des futurs mariés, ça craignait.
C'était Djibi qui avait proposé ces vacances et qu'elle ne fut sa surprise quand elle se rendit compte qu'en réalité c'était un voyage daffaire déguisé en voyage romantique pour impressionner sa mère. Bien entendu, sa meilleure amie et son mari étaient surtout là pour les "surveiller" mais finalement c'étaient eux qui en avaient profité. Ramatoulaye disait qu'elle navait pas besoin de les surveiller car d'après elle Djibi était trop coincé.
Elle était tellement plongée dans ses pensées qu'elle n'avait pas senti la présence de sa meilleure amie à ses côtés et ne sen rendit compte que lorsqu'elle appela de sa douce voix son nom. Elle la regardait, elle avait tellement de chance d'avoir trouvé en elle la confidente, la conseillère, la sœur qu'elle avait toujours voulu avoir. Elle retourna son attention sur la mer, avant que les larmes qu'elle retenait de toutes ses forces ne la trahissent et dessinent leur voie sur ce visage brisé de douleur.
« il faut partir la voiture est prête ma chérie. C'est le moment »
Elle sentait la finalité dans la voix de son amie comme si c'était le moment de faire un choix.
« Que dois-je faire ? Rama dis-moi ce que je dois faire. Je n'en peux plus. Je ne veux vraiment pas de cette vie. » Sa voix était enrouée. Plus les mots s'échappaient de sa bouche moins elle avait de force de retenir ses larmes
« Alors ne la choisis pas. Ne change pas pour plaire à quiconque. Ne te laisse pas manipuler. Tes erreurs ne doivent pas te mener vers d'autres mais t'en prévenir. Ecoute ton cœur »
Elle n'en pouvait plus. Elle ne put retenir ses larmes. Et comme la bonne amie qu'elle est, Rama lui prêta son épaule pour la consoler. Comment faire confiance à ce cœur qui l'a mené droit devant une impasse ? Elle ne le savait guère mais une chose était sûre il fallait mettre fin à cette mascarade. Elle prit le peu de courage qu'il lui restait et rangea ses bagages dans la voiture et avec ses amis se dirigèrent vers le port pour faire face à son destin.
Elle regardait le paysage vert se dessiner, l'air désolé quand son téléphone sonna.
« Allô»
« Vous revenez bien aujourdhui ? » dit sa mère sans préambule
« Oui. Nous sommes sur le chemin vers le port. Où est bébé Ahmed? tu me le passes stp ? »
« Pourquoi faire? Il est bien tu vas juste l'irriter»
« Passe-moi mon fils maman. »
Elle lâcha une profonde inspiration et lui passa son fils
-Allô mon bébé comment ça va
Ses yeux s'illuminèrent dès qu'il reconnut sa voix. C'était le silence complet il ne disait rien et écoutait religieusement la voix de sa maman. Et quand sa grand mère le sépara du téléphone il se mit à crier d'une manière quil n'avait jamais faite auparavant. Le cœur lourd elle le passa à sa nounou et reprit sa conversation avec sa fille.
« Maman, il faudra qu'on parle sérieusement à mon retour. »
« De quoi exactement. »
« De choses importantes tu le sauras bientôt. »
« Bien termina-elle ; A demain alors. »
« A demain » répondit-elle
Mais le cœur de la mère qu'elle était sentait que quelque chose nallait pas. Elle avait alors gardé le combiné quelques secondes près de son oreille et c'est là qu'elle l'avait entendu murmurer, « je t'aime maman. ». Puis, le son du combiné qui marquait la fin de leur conversation.
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Dans l'ombre du passé
浪漫Le regard perdu au loin , Aicha cherchait un sens à sa vie. La chaleur singulière de ce jour et le ciel assez recouvert la rendait encore plus mélancolique. Elle ne savait pourquoi en elle ressurgissait autant de peines. Ce paysage splendide était a...
