Le Réveil des Éléments

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Bonjour à tous et à toutes... Aujourd'hui débute ma nouvelle aventure, ma dose de créativité. Après un premier roman, je décide de me replonger dans l'écriture. Je vous invite à aimer le chapitre s'il vous a plu et à commenter (toute critique constructive est bonne à prendre). Cela dit, je vous souhaite une bonne lecture.

❄️❄️❄️

T

elles des flammes bleues sorties tout droit de l'enfer, elles m'enveloppent et remplissent mon âme de lumière. Plus de douleur ni de pronostic vital engagé. Je suis celle que j'ai toujours été et je savoure cette sensation de délivrance. Mes doigts caressent cette neige émanant de mon corps. Au-dessus des règles de la réalité, je crée mon propre monde. Fidèles à leur habitude, les trois hommes me dévisagent avec joie et fascination. Je suis la source de leur fierté et l'envie me prend alors de courir et de me jeter dans leurs bras. Ce manque permanent que je ressens semble être loin à présent. "Sil-vous plaît, trouvez-moi ! Réunissez nos âmes et emportez-moi ». Des larmes coulent sur mes joues. Je souhaiterais rentrer à la maison à présent. Et comme à chaque fois que le mensonge doit reprendre sa place dans ma vie, je contemple, impuissante, cette scène se brouiller jusqu'à ne devenir qu'un immense gouffre noir.


— Azélie ! Que fais-tu ?

Ce réveil humain me ramène vite à la réalité. Le cœur lourd, il ne me reste que des bribes de mon rêve. Chaque matin, je caresse la délicieuse idée de me souvenir, de mettre des mots sur ces phrases obscures et de trouver un sens à mes nuits agitées. Cette courte sieste n'a eu, pour ainsi dire, rien de reposant. Troublée et encore un peu dans les choux, je n'ai que le temps de fermer mon carnet grand ouvert sur ma poitrine avant que ma mère ne pénètre dans mon antre.

— Peut-on savoir ce que tu trafiquais ? Je t'ai appelée cinq fois.

— Je fumais un joint.

Comme je m'y attendais, ses yeux furieux balaient ma chambre du regard et, bien évidemment, ne trouvent rien d'alarmant.

— Je t'interdis de fumer ! As-tu pensé à tes poumons, es-tu inconsciente à ce point ?

— Respire, je ne fume pas. C'était simplement une plaisanterie.

Ma mère souffle d'agacement et me toise sévèrement du regard.

— Garde tes plaisanteries de mauvais goût pour toi dans ce cas.

Agacée par son manque de confiance et son sérieux, je bascule en arrière sur mon lit et fixe le plafond de ma chambre. Autant ne plus rien dire. Je ne compte pas croupir ici le reste de ma vie pour une simple provocation.

— Sébastien est en bas. Tâche de te montrer plus aimable.

À ces mots, elle tourne les talons et quitte ma chambre. Génial, il ne manquait plus que lui. Lorsque je l'ai rencontré au lycée l'année dernière, il était pour moi le fruit interdit. Le beau garçon mystérieux et amateur de sensations fortes. Je le voyais comme mon double. Ma paire. Le lycée était mon échappatoire et j'avais tendance à trouver tout le monde parfait. Ce n'était pas de la naïveté, juste une vivacité débordante. J'avais ordonné que personne ne soit mis au courant de ma maladie. Le corps enseignant possédait l'information et c'était amplement suffisant. Les élèves me trouvaient cool. J'étais la fille sportive avec un emploi du temps aménagé. Mes séances quotidiennes de kinésithérapie respiratoire doublées de mes nombreux autres traitements me faisaient rater le lycée une à deux fois par semaine. Je ne voulais de la pitié de personne. J'avais besoin d'un lieu neutre. De plus, étant très vague sur le sujet de mes nombreuses absences, mes camarades m'inventaient des vies, curieux de savoir ce que je faisais. Et moi, je m'amusais à entretenir le mystère. Un jour, Sébastien m'avait abordée. Son père lui offrait un saut en élastique et Sébastien m'avait proposé de l'accompagner. J'avais répondu sans l'ombre d'une hésitation. Je voulais ressentir quelque chose de puissant et je savais au fond de moi que ce saut me donnerait l'impression de vivre. J'avais été coupée dans ma rêverie par les lèvres de Sébastien plaquées sur les miennes. Ce chaste baiser était mon premier. Je ne m'étais pas sentie à l'aise, mais j'avais mis ça sur le compte de la surprise. Pendant sept jours, Sébastien ne m'avait pas quitté d'une semelle. Il affirmait m'aimer, vouloir construire un avenir avec moi. Ma mère l'adorait et l'adore toujours aujourd'hui. Le garçon mystérieux pour lequel j'avais pensé avoir eu des sentiments se transformait en guimauve surprotecteur. Si bien que j'avais catégoriquement refusé de lui avouer ma maladie. J'avais peur que si par malheur il l'apprenait, il devienne imbuvable. Ma très chère mère ne me soutenait pas dans ce mensonge qui l'indignait au plus haut point.

Le Réveil des ÉlémentsWhere stories live. Discover now