Chapitre 2

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Chapitre 2 : Moudjitaba

Il est huit heures tapante quand je pénètre dans les locaux de Import-export fabric, pour ne voir presque personne, je reste là plantée dans mon ensemble waax pantalon-gilet et chemise blanche à l'intérieur, cappuccino à la main ; je me suis fait mal aux pieds en faisant mon sport et je ne vois nulle part où m'assoir alors que je porte de hauts talons noirs Prada puisque même celle ou celui qui doit être à l'accueil n'est pas là.

C'est un des agents de sécurité qui m'indique la salle d'attente où je m'installe en attendant que Mr le directeur lui-même daigne se pointer, je me rappelle de notre entrevue d'hier, j'aurais dû me douter qu'il ne viendrait pas à l'heure today puisqu'il n'était pas venu à l'heure hier.

Un dimanche matin, on s'était donné rendez-vous à 10h et après dix minutes, il n'était toujours pas là, je me levais pour partir quand je le vis arriver. Je ne l'avais jamais vu au paravent mais un être aussi insolent que lui ne pouvais aller qu'avec une tête pareille, au fait, il s'appelle Mouhamed Moudjitaba Diallo. En mode décontract polo-bermuda-tong en plus et comme je le sentais je me serais ridiculisée si j'étais venue en mode professionnelle, j'avais opté pour une combinaison mi-cuisse kaki plus des sandales plats rouges Pierre Hardy et une sacoche bleu Judith Leiber, pas de maquillage et mes éternels lunettes, pas de macbook, pas de documents, rien.

On ne dirait pas que nous étions là pour le boulot.

-Bonjour m'avait-il lancé en s'asseyant.
-Où étiez-vous jusqu'à cette heure ?

-ça ne vous regarde pas.

-Je n'ai pas de temps à perdre et..........

-Donc commençons me coupe-t-il

-Je vous écoute je lui dis

-C'est vous qui avez une proposition à me faire

-J'ai déjà expliqué aux deux personnes que vous m'avez envoyé le tout et j'ose espérer qu'elles vous ont tout relaté.

-Même les insultes.

-je ne peux pas y revenir, si vous avez des questions ou quelques zones d'ombre là oui je continue sans relever son commentaire.

-Pas besoin vos écrits sont clairs et détaillés, je l'admets et en lisant on peut à peu près connaître le résultat.

-Donc vous admettrez avec moi que vos deux employées sont totalement in qualifiées.

Il sourit, au passage il a une jolie petite bouille.

-Me demandez-vous de les renvoyer ? dit-il en haussant un sourcil.

-Pour ce qui est de l'informaticienne oui, c'est avec elle que je dois travailler la majeure partie du temps et celle que j'ai vu, nous ne pouvons pas respirer le même air.

-Bien. Parlons du contrat.

-Pour ça, je n'ai qu'une seule chose à dire surtout si vous voulez parler du chiffre d'affaires, c'est irréversible, je n'y changerai pas un iota

-Ohh calmos je voulais juste dire que j'étais ok.

-Donc je n'ai plus rien à faire ici dis-je en me levant. Ce n'était même pas nécessaire ce rendez-vous, vous auriez pu me le dire au téléphone.

-Prenez vous en qu'à vous-même, je ne vous ai pas demandé de me raccrocher au nez. Vous avez toujours l'habitude de travailler les dimanches matins ?

Je souris

-ça ne vous regarde pas.

Je m'étais déjà retournée quand je l'entendis me dire
-Je sens que ça va etre une partie de plaisir que de travailler avec vous.

The bestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant