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Marwa tapotait longuement sur les touches de son ordinateur portable afin de libérer en elle ce qu'elle ressentait depuis quelques temps maintenant.
Son mari dont elle n'avait pas eu de nouvelle de la journée étant toujours coincé au travail, l'inquiétait énormément. Leur relation n'était plus aussi fusionnelle que par le passé malheureusement. Fayçal est passé du petit gamin de cité en proie à l'amour au véritable requin des affaires. Il a repris l'entreprise de son oncle défunt, n'ayant pas de fils c'était le seul héritier. Aujourd'hui elle occupe ses pensées principalement en travaillant dans la boutique qu'elle tient, ses études ont payé car elle a sa propre marque de vêtement qui fait fureur en Europe depuis peu. Son rêve se réalisait petit à petit mais la distance qu'emploie Fayçal à son égard lui enlève une partie de ce même rêve. Plus jeune elle souhaitait trouver un mari digne de ce nom et en plus avoir un travail méritant, elle a eu ces deux choses mais pas en même temps. Depuis que Fayçal est à la tête des affaires il passe plus de temps avec sa secrétaire que sa femme, au grand désarroi de celle-ci. Leur sentiments l'un pour l'autre s'estompent doucement mais sûrement laissant place à l'attachement et l'habitude.

En parlant de celui-ci, c'est aux alentours d'une heure du matin qu'il daigne enfin faire acte de présence.

– Tu a été retenu aussi tard au boulot ? Fit remarquer Marwa avec un goût amer en s'imaginant plusieurs scénarios digne d'un film.

Ne commence pas s'il te plaît. Répond-t-il en défaisant sa cravate d'un geste leste.

– Rassure toi, je n'allais pas te faire toute une scène. Je préfère largement rester silencieuse et agir avec précaution.

– Tu sais très bien que si je travaille autant c'est uniquement pour toi.

– Alors là je t'interdis de me fait croire que si tu restes aussi tard le soir au travail c'est pour moi. Je ne dépend pas de toi financièrement alors tu n'as aucunement besoin de t'arracher au charbon pour cette raison.

– Je ne parlait pas financièrement, c'est pour que tu sois fière de ton mari que j'agis ainsi.

– Bien sûr.. souffle-t-elle d'un ton ironique. Quand j'ai accepté de devenir ta femme tu étais loin d'être un homme d'affaires redoutable comme aujourd'hui, mais je t'ai tout de même présenté à mon entourage comme étant l'homme avec qui je partagerai ma vie indéfiniment et en plus de ça fièrement. Là, je regrette plus ce que tu es devenu que ce que tu étais avant. L'argent ne fait pas tout et le statue encore moins.

Elle quitta la chambre sur ces mots et parti se coucher dans la chambre d'ami. La situation n'était plus possible et elle se sentait de plus en plus mal à l'aise dans cette maison. Elle a l'impression de n'être qu'une inconnue pour son propre mari avec qui elle a pourtant tous partagés.



Marwa prépara un sac d'affaires pour aller rendre une petite visite à une amie de longue date qu'elle n'avait pas eu l'occasion de revoir depuis longtemps.
Elle et Fayçal avaient déménagé en Italie, à Milan plus précisément. l'Italie faisait rêver Marwa depuis toujours et c'était inimaginable pour elle que Fayçal lui offre une vie de rêve dans une très belle maison dans ce pays qu'elle aimait tant.

Son amie habitait elle aussi en Italie et dans la même ville mais le travail les empêche de se voir régulièrement. Mais Marwa avait besoin de passer un petit peu de temps loin du domicile où réside son mari, elle avait besoin de se sentir autrement que triste et seule.
Certes ses sentiments disparaissaient peu à peu, mais ça lui faisait du mal car elle n'en avait pas envi, même si la situation est complexe elle ne désirait pas sacrifier ces années de mariage juste à cause d'une mauvaise passe.
Car oui, pour elle c'était juste une mauvaise passe qu'ils allaient affronter à deux comme ils avaient toujours su le faire.



Fayçal lui travaillait d'arrache pied sur ses dossiers. Il aimait toujours Marwa ou du moins il se le répétait inlassablement mais ils n'avaient plus rien à partager et son métier l'empêcher de profiter pleinement d'elle.

– Monsieur, avez vous besoin du moindre de mes services ? Demanda sa secrétaire en l'épiant de haut en bas.

– Non Mélina, je n'ai pas besoin de vous pour le moment sinon je vous l'aurez fait savoir. Lui répondit-il en cherchant dans l'immense bibliothèque installée à côté de son vaste bureau.

– Vous en êtes sûr ? Même une petite tâche quelconque ? Je suis entièrement disponible pour vous et vous le savez.

– Bon, dîtes-moi ce que vous voulez réellement je n'ai pas de temps à perdre. Dit-il en se retournant vers la blonde en face de lui.

Elle s'approcha d'une démarche sensuelle n'oubliant pas de rouler des hanches et posa ses mains manucurés sur le torse du bel Apollon.

– Vous savez exactement ce que je désire alors pourquoi prendre la peine de parler.

Elle glissa son doigt sur ses lèvres et s'apprêta à l'embrasser mais il l'a repoussa.

– Et moi vous savez ce que j'ai autour de l'annulaire alors ne faite pas l'innocente et sortez d'ici immédiatement. Ordonna-t-il de sa voix grave et légèrement cassée.

– Enfin voyons, combien d'hommes mariés se prêtent aux jeux des maîtresses et trompent leur femme ? Au moins des milliers, vous ne serez qu'un de plus parmi tant d'autres. Et puis.. ça restera entre nous. Elle déposa ses lèvres sur celles de Fayçal et glissa ses mains autour du cou de celui-ci d'un geste rapide.

Il l'a repoussa aussitôt et l'a tira brusquement vers la sortie avant de claquer la porte brutalement.
Ses nerfs sont certes mis à rudes épreuves à cause des rapports qu'il entretient avec sa femme et les quelques mois d'abstinence qu'il supporte mais il ne saurait la tromper. Et ça pour n'importe quelle raison quelconque. Il rangea ses quelques dossiers rapidement et s'affaissa dans son siège en soufflant exaspéré.










Un fois qu'il eût passé le pas de la porte de chez eux c'est avec déception qu'il découvrit que sa femme était absente. Il était rentré tôt dans l'après-midi pour arranger leur problème mais la maison était vide.
Il monta en espérant une dernière fois qu'elle dorme mais non. Elle était belle et bien partie il ne sait pas où.
Il alla dans la cuisine pour grignoter mais il découvrit un mot sur la table. Il plissa les yeux et fronça les sourcils devant l'écriture raffinée de sa femme.

Elle dit dedans qu'elle s'absenterait quelques jours ayant besoin de prendre l'air ne supportant plus les tensions à la maison.
Une profonde déception le prit et une énorme tristesse l'envahit. Une boule se forma dans son estomac. Il aimait peut-être toujours Marwa mais était-ce amical ou plus ? Il sait très bien que les choses ont changé et que c'est principalement de sa faute, mais ainsi va la vie et peut-être ne sont-ils pas fait l'un pour l'autre.















《 Troublante Attirance 》 [Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant