Tant que je puisse toujours rêver

J'envie le chat

Me voila assise sur le même fauteuil. Mais pas n'importe lequel, le vert, en laine, celui à côté du tableau avec tous les visages des résidents. Celui qui est tellement mou que j'ai l'impression qu'il va m'engloutir comme une tempête happe le bateau parti trop tôt ou trop tard du port. Qu'il est agréable de se laisser aller dans ce siège, fermer les yeux et écouter les déambulations des infirmières et personnels de santé. Je commençais à m'assoupir quand l'heure du goûter sonna. Le goûter représente le moment de la journée à se pas rater. Tout le monde s'activent pour occuper les meilleurs places au réfectoire. Les meilleures sont celles qui sont les plus proches des portes qui amènent à la cuisine. Plus tu es proche, plus tu as le choix dans les gâteaux, yaourts et chocolats "lindt". Lorsque nous fêtons l'anniversaire d'un résident, l'équipe de santé achète toujours un boîte de chocolat "Lindt". Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée. Peut-être de Sonia, la cuisinière, préfère cette marque plutôt qu'une autre. En tout cas, j'ai remarqué, que lorsqu'elle ramène la boîte, il manque toujours un des chocolat du milieu, celui avec la noisette. Souvent, quand elle nous rejoint en salle en nous présentant la boîte bleuté, elle termine de mâcher sa friandise. Croyant que personne ne la voit. Qu'est-ce qu'elle peut être naïve Sonia. Aujourd'hui, nous avons pour le goûter du pain avec de la confiture et café. Heureusement qu'il y a le café, sinon, je me croirais à l'école élémentaire. Surtout quand j'entends de la part du personnel : On met sa serviette autours de son col... On fait attention avec la confiture... Gildas s'il te plait, rapproche toi de la table , tu en mets sur ton pantalon. Je fais comme tout le monde, avec un gestuel  rythmés, quotidiens : je prends du pain, 2 tartines, de la confiture, abricot, je tartine, je les pose les face de moi, je prends la carafe de café, je me sert un verre et enfin je peux déguster. Pendant que mon goûter se prépare, j'en profite pour écouter les conversations de Sonia et de ses collègues. Sonia, elle aime le bio. Elle ne jure que pour ça. Pourtant, j'aimerais lui rappeler que le chocolatier "Lindt" est loin de faire du chocolat biologique, ni même équitable. Je garde cette remarque en mémoire et n'hésiterais pas à le lui sortir quand l'occasion viendra. Sonia pense que nous faire manger des aliments de bonne qualité ne pourra que nous aider dans notre épanouissement intellectuel. Sonia, ma pauvre Sonia, nous sommes des handicapés... Que vient faire l'intellectuel dans ce cas bien précis. Que tu es drôle et tes collègues qui n'osent pas te contredire et que acquiesce comme le ferait des paroissiens devant leur saint père. Nous sommes des handicapés, toi, aussi ma voisine de gauche qui regarde jalousement le chat qui mange ses croquette non bio. Evidemment. Et surtout toi, mon voisin de droite, toi qui me fixe toute la journée et qui à toute heure vient te faufiler dans les quelques centimètre de vide périphérique à mon corps. Qu'est-ce que tu as à me coller de la sorte ?  - Ah oui, aujourd'hui, je me suis balader dehors, je t'ai encore chercher mais je ne t'ai toujours pas trouver. Peut-être demain. Hein Hélène ? Peut-être demain ? Oui, oui, c'est ca peut-être demain. Crétin. Qu'est-ce qu'il aurait besoin de manger du bio ce mec. C'est fou ce qu'il est con. Dès fois, il me fait rire. Il parle, il parle, il parle tout le temps et pour ne rien dire en plus. Je ne sais pas ce qu'il me trouve mais il me suis. Mec, je ne me suis pas épiler les jambes, ni les aisselles depuis 5 ans, imagine dans quel état ca doit être ? Arrête dont de fantasmer. - Non mais vraiment cette couleur te sied à ravir, j'ai comme l'impression que tu ressembles à moi quand j'étais plus jeune. Qu'il est con. J'aime bien cette pièce. Elle est chaude et je m'y sens bien. Les tables étaient parfaitement alignées en une seule et même rangé. Nous étions assis sur des chaises en bois avec des petits cousins de couleurs flashies. Bien que je n'aurais jamais acheté ces accessoires pour mon propre conforts, les trouvant trop quiche, je les trouve parfait dans l'ambiance. Souvent, les résidents utilisent la même chaises. Dès fois, les femmes de ménages les bougent de place pour passer l'aspirateur et la serpillière, lorsque arrive l'heure du repas, personne n'est dupe et tout le monde retrouve celle qui leurs est attribué. Il est même arrivé d'un cousin était tellement sale qu'il fallut le laver et de ce fait, la propriétaire autoproclamée ne voulut pas manger. Ni même s'asseoir sur une autre chaise. Il fallut lancer une machine en urgence et lui garder une part de côté pour quand l'objet tant convoité reviendrait propre comme un sous neuf. Uniquement pour un repas, parce que je la voie la Martine à manger comme un gros porc. Elle en met autant par terre que dans sa bouche. Tu m'étonne que le chat vient toujours la voir. En plus, elle ose se vanter que le chat la préfère à nous. Tu m'étonnes grosse dégeu, tu le nourri comme s'il était boulimique. Il ne vivra pas longtemps ce chat. D'ailleurs vu le nombre de photo des anciens chats de la résidence, il doit y avoir une rotation plus rapide que la moyenne. J'ai cru comprendre que l'ancien était écrasé par Fabrice l'éducateur spécialisé. Il était tellement désolé que la semaine d'après, il a ramené un siamois à 200 balles. Pour le peu qu'il va vivre, il ferait mieux de ramener un chat de la SPA ou un chat de gouttière. Pas seulement à cause de la Martine qui les engraisse mais aussi les autres, ceux qui les serrent tellement fort que les os de ces pauvres bêtes craquent et se déboîtent. Mais conte tenu de toutes les caresses et les marques d'affections qu'ils peuvent leur donner, ces masochistes continuent à les fréquenter. J'aimerais bien le caresser ce beau siamois mais jamais ma main n'a voulu se pencher pour effleurer ces poiles couleur miel. D'un côté, il ne vient pas souvent me voir. Il n'a que quelques jours que j'ai commencé à m'intéresser à lui. Ce chat est vraiment la marcotte de la résidence. Il peut se balader partout, je ne suis même pas sûre qu'il se rend compte de la chance qu'il a. Même la directrice le laisse pioncer sur la chaise réserver aux visiteurs. Il y a seulement dans la cuisine qu'il ne promène pas sa patte, Sonia la cuisinière y vaille au grain. Tant que la cuisine sera son domaine, il ne pourra passer la porte. Pourtant, il arrive que ce charlatant  s'installe à quelques centimètres du domaine attendant que Sonia tourne la tête pour se faufiler parmi les casseroles et les couverts. Elle n'est pas dupe la Sonia, un duel de regards s'enclenche entre la baronne et le pacha. Ce combat ne dure pas plus de quelques seconds mais en tant que spectatrice, il me semblent que cette confrontation dure des heures au vu des gouttelettes de sueurs dégoulinant le front de la chef tellement elle concentre ses forces pour tenir tête au chat. A chaque tentative, le minou se taille. Il se remet sur ses pattes, fait quelques pas vers la bais vitré, blasé, d'avoir autant attendu pour un résultat aussi médiocre. Enfin, cela ne l'empêche pas de retenter plusieurs jours plus tard. On dit que la mémoire d'un poisson rouge ne dure que 2 second, est-ce que même pour celle d'un chat ? Soit son disque dure interne ne peut amagaziner qu'une semaine d'information soit, il est très persévérant. Il me rappelait le Skar le chat de ma jeunesse. A chaque fois que mes parents laissait du beurre sur la table sans surveillance, tu pouvais être certaine que Skar se retrouverait sur la table à la lécher avec engouement, laissant derrière lui des traces forts reconnaissable de son passage. A chaque fois mon père lui donnait la raclé du siècle malgré ma mère qui le poursuivait en lui rappelant que si un chat n'était pas pris sur le fait, la punition ne savait à rien et que son obsession de frapper le chat était la preuve d'une pathologie psychique qu'il était temps de soigner. N'empêche, cette violence n'empêchait pas notre chat de recommencer le lendemain.

Quel privilège, il a ce chat de pouvoir se promener en toute liberté.  Pour moi, ce n'est pas le cas.