Il attrapa le papier et le sentit en approchant son visage fin de lui, il l'huma longtemps et plus le temps passait, plus la tristesse se peignait sur lui comme une peinture, il me fait pitié. Il me confia la gorge nouée:

<< Cette feuille me fait penser à mon père...

-Pourquoi? le questionnai-je réellement inquiète de sa santé mentale.

-J'ai un passé difficile, je... non en fait non je suis méchant je peux pas, reprit Ezequiel.

-Raconte, insistai-je en posant doucement ma main sur son avant-bras musclé pour le mettre en confiance.

-Non, maintenant ferme ta gueule t'es moche,>> dit-il en retirant violemment ma main le ton déstabilisé de sa voix contredisait ses gestes radicaux et sûrs.

Je fixai encore quelques secondes ses iris bleutés en espérant qu'il s'excuse mais il ne s'excusa pas, il me regardait aussi le visage fermé et je me défendit contrariée en lui disant:

<< Est-ce que je te dis quelque chose moi pour ton anneau coincé entre tes narines? On dirait une vache.

Il partit d'un rire faux, il commençait à monter en pression, son visage devint rouge de colère et sa mâchoire saillante se contracta, dans ses yeux des vagues indomptables se déchaînaient au milieu d'une tempête. Il  me jaugea de la tête aux pieds comme pour voir si j'étais apte à me faire frapper ou non. Je déglutis mon sang battait dans mes tempes, ce garçon savait me faire sortir de mes gonds, je savais tout de même que je n'étais pas de taille à l'affronter, je croisais les doigts pour que je n'ai pas à le faire, heureusement non car aucun coup ne partit. Il expira lentement et je le toisai pour me donner l'air d'avoir du caractère, il dit:

<<Tu connais pas ma vie, OK?

-Si tu veux, rétorquai-je amusée.

-Enchanté de te rencontrer moi c'est Ezequiel-Bridger Broone, le vétéran du redoublement, le Bad Boy de ces dames pour cette année de terminale. Je vais coucher avec plus des trois quarts d'entre vous pour vous jeter ensuite comme les chaussettes sales que je jette tous les soirs dans les quatre coins de ma chambre, se présenta Ezequiel avec un sourire en coin ravageur qui creusait ses fossettes, il était tellement hypnotisant que je n'ai pas saisi la moitié de ce qu'il a dit.

-Enchanté moi c'est...commençai-je.

-Ta gueule on s'en fout je vais t'appeler gibier, me coupa-t-il.

-Pourquoi?

-Hein hein tu verras, rigola-t-il mauvais, il reprit plus bas, je vais faire un pari avec mes potes sur toi je suis sûr que je te baise avant une semaine.

-Quoi?

-Laisse-tomber,>> souffla-t-il exaspéré.

Ce type est vraiment bizarre, il change d'humeur toutes les cinq secondes, un moment il est gentil, puis méchant, puis grossier, puis j'ai l'impression qu'il me manipule, il est quadripolaire. J'ai envie d'apprendre à le connaitre, je suis sûre que c'est une bonne personne au fond. Je me concentrai ensuite sur ma feuille vierge en méditant sur le sens de ma vie, je me demande vraiment pourquoi j'ai pas fait un CAP coiffure ça me saoule depuis un an la filière S avec deux de moyenne. Je regardai alors le garçon à ma gauche, il aiguisait des lames de couteaux et jouait avec des sachets pleins de poudre blanche, de la farine sans doute, il est tellement mystérieux. La sonnerie retentit mais tous restèrent à leur place car, par malheur, je suis dans une classe d'élèves sérieux et obéissants. Soudain Ezequiel rangea ses affaires dans son sac à dos et se leva de sa chaise, je le regardai traversai la salle ébahie, je l'admire de faire ça, sans m'en rendre compte je rangeai mes affaires en vitesse et le rejoignit dans sa quête de la liberté, la professeure nous interpella:

The bad boy and the cruche bad girl Where stories live. Discover now