Nous restâmes donc quelques minutes assises au milieu du couloir avant de nous redresser afin de continuer notre évasion. Je ne savais pas combien de temps nous allions encore mettre avant de retrouver enfin la lumière du jour mais j'avais vraiment hâte. Pour tuer le temps je décidais d'engager la conversation avec Cally qui paraissait franchement préoccupé.

- Comment ça se fait que tu sois seul ?

- Je ne voulais pas perdre de temps alors j'ai accouru ici sans prévenir la meute, dit-il sans lâcher le couloir du regard.

Cela me faisait un bien fou d'entendre à nouveau sa voix. J'avais l'impression d'être en sécurité désormais avec lui à mes côtés.

- Comment va Cléo ? et Kaï ? Mes parents ? Et Clarisse et Stan ?

Cally sembla tiquer en entendant ce dernier prénom, ce qui me fit sourire. Il était affreusement jaloux, peut-être même plus que moi à vrai dire. Malgré tout il fallait que je sache.

- Hum... Cléo va bien mais tu lui manques, pour ta famille ils vont bien en somme mais je t'expliquerais une fois au calme et sortis d'affaire et pour tes « amis » je les ai ramenés à l'aéroport le lendemain de ta disparition. je n'avais pas besoin de ces deux-là dans mes pattes.

Il avait énoncé ça d'une seule traite sans reprendre son souffle une seule fois. Bizarrement je ne me sentais pas tellement rassurée par ces petites révélations. Je ne savais pas ce qu'il voulait m'expliquer à propos de ma famille mais cela ne sentais pas bon.

Soudain quelque chose me frappa.

- Cally, et les autres loups enfermés ici ? On ne peut pas les laisser, ils vont se faire torturer ! m'exclamais-je rattrapée par la dure réalité de la situation.

- Je vous dépose à la maison pour que vous soyez en sécurité et je reviens ici avec la meute pour les libérer.

- On ne peut pas les laisser... Essayais-je de protester.

- Ce n'est pas discutable Cassiopée.

Si j'avais pu traîner des pieds pour montrer mon mécontentement je l'aurais fait, mais dans le cas présent je n'aurais fait que retarder notre avancée. Et puis de toute manière ce n'est pas comme si nous pouvions discuter les décisions du grand Cally.

J'étais en train de marmonner dans ma barbe quand Callypsow s'arrêta net me faisant trébucher contre lui. Je levais les yeux vers son visage pour l'observer et ce que j'y vis ne me plût pas du tout. Ses yeux étaient de nouveau rouges et il semblait en colère, prêt à démembrer quiconque oserais s'approcher.

- Qu'y a-t-il ?

- Ils arrivent, dit-il une pointe d'inquiétude dans la voix.

Il nous poussa Maya et moi derrière lui et nous demanda de rester en retrait. Nous l'écoutâmes sans même chercher à discuter. Bientôt nous entendîmes des cris provenant de l'autre bout du couloir et une dizaine de vampires déboulèrent en trombe vers nous, tous crocs dehors. Cally les accueillit avec un grognement menaçant qui me fit dresser les poils de la nuque. Personnellement cela aurait suffi à me faire faire demi-tour sans demander mon reste parce qu'à ce moment-là ce n'était plus mon Cally, il faisait froid dans le dos. Tout dans son attitude faisait penser à un prédateur s'apprêtant à fondre sur sa proie sans la moindre hésitation.

Les vampires courraient toujours dans notre direction, brandissant des poignards et hurlant des mots dans une langue étrange que je ne compris pas. Finalement Callypsow commença à s'avancer vers eux, lentement. Son regard pénétrant ne lâchait pas ses adversaires, il semblait d'ailleurs les analyser tour à tour, les sondant pour déterminer leur faiblesse. Au départ je n'avais pas remarqué que Cally tenait dans chacune de ses mains une dague. Les manches étaient noirs avec des pierres précieuses dorées incrustées dedans. Les lames quand à elles étaient de couleur noires elles aussi. Elles étaient droites et tranchantes. Il n'y avait d'arme à feu dans aucun des camps ce qui était selon moi bon signe. C'était plus facile de tirer un coup en traitre avec ce type d'arme.

Instinct de domination ( Terminée )Where stories live. Discover now