- Je suis vraiment désolée Cassy, tu sais pour l'autre soir...

- Ne t'en fais pas Cléo, ça va, je gère. Dis-je en lui souriant. Et puis ça m'a fait beaucoup de bien de te parler de tout ça, je me sens moins seule.

Elle me regarda un instant avec ses yeux de chien battu avant de détourner le regard. Soudain je repensais à quelque chose.

- Au fait tu étais sortie sur la terrasse avec qui ? dis-je un sourire espiègle sur le visage.

- Cassiopée... tu ne changeras donc jamais ! tu ne peux pas t'empêcher de fourrer ton nez partout ma parole.

- Aloooors ! c'était avec ce beau Ethan je parie ?! Vous vous êtes embrassés ? c'était comment ?

- Stop Cassy ! elle leva ses yeux au ciel. On a juste discuté, rien d'autre.

- Mouai c'est ça !

Comme à chaque fois que j'entame une conversation qui ne lui plait pas, elle sortit ses écouteurs et ne fit plus attention à moi. Je rigolais intérieurement, cette fille était unique.

Le reste de l'après-midi défila à une vitesse effarante. Le soleil commençait à se coucher et Cléo et moi nous dirigeâmes vers l'arrêt de bus. Elle n'avait pas encore ouvert la bouche et je jouais sur mon Smartphone pour passer le temps.

- Ça te dirait de venir passer la soirée à la maison ? me questionna Cléo. Ça pourrait être l'occasion de mettre les choses à plat avec Cally et ça nous changerais les idées à tous.

- Pourquoi pas, répondis-je, mais je ne sais pas si mon père sera d'accord tu sais, j'ai déjà eu du mal à le convaincre pour la fête de vendredi...

- Tu peux toujours essayer, en tout cas tiens moi au courant.

Le bus venait d'arriver et nous montâmes à l'intérieur. A ma grande surprise Jayden et Eliott, les amis de Cléo, vinrent s'installer juste derrière nous et nous parlèrent pendant le trajet. Ils m'avaient expliqué que s'ils ne voulaient pas se mêler à moi avant, c'était pour préserver leur secret. D'un côté je les comprenais. Depuis notre arrivée en ville ils devaient faire attention à tous leurs faits et gestes pour ne pas éveiller les soupçons. Je réalisais alors pourquoi les habitants éprouvaient une telle animosité envers ma famille. À cause de nous, ils devaient vivre cachés, nous avions chamboulé leur mode de vie. Nous discutions tous les quatre quand le bus freina violemment avant de se stopper net. Tout le monde avait était secoué et nous cherchions la cause de cet arrêt si brutal. Mes yeux se posèrent sur le chauffeur qui sorti rapidement du bus. Peut-être était-il malade ?

Je compris que quelque chose clochait quand les élèves présents se mirent à descendre à leur tour. Je regardais Cléo des yeux interrogateurs et elle me fit signe de suivre le mouvement, elle ne semblait pas comprendre elle non plus. Nous étions arrêtés sur la grande place de la ville, il y avait une foule compacte qui se dressait devant nous, certaines personnes hurlaient des insultes avec des yeux emplis de haine, je regardais Cléo complètement perdue. Elle me prit par le bras et m'entraina près de la terrasse de l'un des restaurants. Elle grimpa sur l'une des tables, je fis de même. Au milieu de la foule se dressait le loup noir tout crocs dehors et couchait devant lui... Le loup marron qui m'avait mordu... ou plutôt la louve, Queen. Mon sang ne fit qu'un tour, tous les souvenirs me revinrent en mémoire et Davana commença à s'agiter, folle de rage. Cléo passa l'un de ses bras autour de mes épaules signe que je devais me calmer.

- Observe bien Cassy, dit-elle simplement.

Je jetais un nouveau coup d'œil au centre de la place, la louve chocolat n'avait toujours pas bougé et je ne percevais pas sa cage thoracique se lever ou se baisser... elle était morte. Cette révélation me fit un choc et je me rendis compte qu'entre souhaiter la mort de quelqu'un et voir le fait accompli il y avait un énorme fossé ! Je sentis mon repas du midi remonter, et je descendis de la table en vitesse pour me jeter sur une poubelle. Je vous passerais les détails de ce qu'il s'est produit ensuite, c'est assez... dégoûtant. Quand j'eu fini ma petite affaire je me redressais et regardais Cléo qui fixait toujours la scène, son visage ne laissant filtrer aucune émotion. Je dus prendre mon courage à deux mains pour remonter sur la table.

Instinct de domination ( Terminée )Where stories live. Discover now