Chapitre 1: Complice de magouille

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Trois jours ont passé depuis l'affaire de la boite de nuit, entre temps rien de spécial, on a dormi à l'hôtel et là c'est le soir. Je suis assise sur te rebord de la fenêtre. Il me reste un peu de drogue et on va bientôt être à cours d'argent pour payer l'hôtel. Je sors pendant que Davis est sous la douche. Je dois trouver quelqu'un à qui refiler la came. Dehors La nuit est sur le point de tomber, la ville fourmille toujours autant mais c'est une autre catégorie de gens qui commence à sortir. Je marche les mains dans les poches de mon blouson. Il y a dans le nord de San Francisco une sorte de maison close, déguisée en bar avec l'étage des chambres d'hôtel que l'on peut louer mais celles-ci sont toutes occupées par des prostituées qui t'emmènent dans leur chambre dès que tu paye la somme. La devanture est un peu sale, délabrée, je regarde les néons et entre. Légalement je suis pas clean, j'ai un revolver dans mon soutien-gorge et de la cocaïne dans la doublure de ma veste. Personne ne remarque ma présence, je sais exactement où je vais. Je me dirige vers l'accueil où un homme barbu me regarde.
—La chambre de Mimie est louée ?
—Pas encore.
Il me tend une clef vintage.
—38, tu verra avec elle pour le prix.
Je prend la clef et je monte à l'étage. J'aperçois une fille brune typée asiatique dans l'ouverture d'une porte, à peine habillée qui dit au revoir à un homme d'une cinquantaine d'années. Cet endroit est tellement glauque, comme la dernière fois que j'étais venue. J'avais 20 ans et j'étais perdue, pas les moyens de me payer des études, pas encore de contacts avec des fournisseurs. Je suis venue ici dans le but d'y travailler. Argent facile, ça fait envie aux jeunes filles perdues. Mimie m'a dissuadée de rester ici et elle m'a convaincue que la vie ce n'étais pas d'écarter les jambes pour gagner son pain. J'avance dans les couloirs la tête pleins de souvenirs plus ou moins agréables. Chambre 38, avec une porte de chêne vernie sur laquelle une petite plaque dorée est vissée. Je toque et la voix douçâtre mais roque à cause de la cigarette de Mimie me dis d'entrer. J'ouvre, elle est allongée en petite tenue sur le lit et ses yeux s'ouvrent grands quand elle me reconnaît. Je n'arrive pas à lui donner un âge, la trentaine peut-être ? Elle a des cheveux blonds peroxydés attachés en chignon, les yeux trop maquillés et la bouche qui a subit une injection de botox. Elle saute du lit et me prend par les mains en refermant la porte derrière moi.
—Alyss ? C'est bien toi ? Que je suis contente de te voir !!
—Moi aussi Mimie.
—J'imagine que tu ne viens pas louer mes services n'est-ce pas ?
—Exact, j'ai un petit paquet de blanche que moi et je me demandais si tu n'avais pas des copines qui en ont besoin ?
Elle me regarde.
—Si, j'en ai deux ou trois qui en cherchais justement. Tu tombe à pic.
Je lui tend le paquet et elle enfile un peignoir avant de sortir. Elle revient quelques minutes plus tard avec du liquide en main. Elle me montre les billets que je prend avec le sourire.
—Elles connaissent le prix.
—Elle ont dit qu'elle était bonne.
—Elle l'est, je suis une dealeuse de qualité.
Je serre Mimie dans mes bras.
—Bonne chance ma belle et encore merci pour ton aide.
Elle sourît et je sort sous son regard désespéré. Elle qui voulait me mettre sur le bon chemin, si je me suis éloignée de la prostitution je me suis lancée dans la drogue. Je n'ai aucune certitude mais je pense finir mes jours en prison. Je sort de l'hôtel aux prostituées qui rient fort et font picoler les clients. Je regarde le ciel assombri. Ici les lumières de la ville sont trop présentes, on ne voit pas les étoiles. Ici se sont des lumières artificielles qui éclairent les visages maquillées des jeunes femmes et les rides creusées de tristesse des plus âgées. Pourtant je sais qu'il y a des endroits où c'est la beauté du monde qui éclaire les âmes, même les plus sombres. J'avance dans cette nuit comme coupée du monde, le bruit semble dérisoire, je touche du bout des doigts l'instant comme on dit. L'instant où tout s'arrête. Je monte dans l'hôtel et j'aperçois Davis qui est en train de fumer une cigarette sur le rebord de la fenêtre. Il est torse nu et Il a éteins toutes les lumières. Je m'approche et je m'assois face à lui sur l'encadrement de la fenêtre et je regarde la ville à ces côtés. Il me tend la cigarette que je refuse, Il La finit et je lui tend les billets récoltés. Davis les regarde incompréhensif.
—Il me restais un peu de coke.
Il sourit et partage l'argent en deux et me tend ma part.
—Ça ne nous fera pas vivre bien longtemps mais bon...
Il regarde le ciel et je suis sûre qu'il pense à la même chose que moi. Que ce ciel manque cruellement d'étoiles et qu'ils devraient éteindre les lumières de la ville histoires que les enfants nés à San Fran puissent contempler les plus belles choses en ce monde. Il me sourit.
—Je vais dormir.
Je le regarde enlever son pantalon avant de s'installer dans le lit les bras derrière la tête. Il continue à regarder le plafond. Je pense qu'il s'imagine une voie lactée au milieu de ce plafond blanc. J'enlève mes chaussures et mon blouson et je détache mes cheveux avant de me glisser dans le lit à ses côtés et de me mettre dans la même position que lui. J'imagine à mon tour une galaxie brillante et superbe aux millions d'étoiles.
—Tu sais je connais un gars... Pour l'argent...
—Quoi ?
Il me regarde de côté puis Il secoue légèrement La tête.
—Rien oublies.
Je n'insiste pas et je me contente de lui tourner le dos la tête sur mon oreiller. Je regarde ma bague avec le "search the white coat" gravé en lettres italiques.
—Bonne nuit Alyss.
—Bonne nuit Davis.
Je m'endors doucement
J'ouvre les yeux car la luminosité matinale agresse mes yeux. Je relève le buste et je remarque que Davis n'est plus à côté de moi. Je lève les yeux et son manteau n'est plus sur le fauteuil. Aucune trace de ses autres vêtements. Je tente de le joindre par message mais Il ne répond pas. Je laisse mon portable et je me change en vitesse avant de sortir. Dans la rue j'entend une femme dire à son mari.
—Tu as entendu parler de ce braquage de banque ce matin ?
Braquage de banque ? Il m'a dit hier... Qu'il connaissait quelqu'un... Je me met à courir, Il me faut un véhicule. Je m'arrête devant un garage et je demande une moto rapide. Il me montre une BMW noire d'occasion. Je lui achète avec toutes les économies et un casque en prime. J'enfourche la moto. Bon j'ai mon permis mais ça doit bien faire deux ans que je suis pas montée sur une moto. J'allume le moteur qui hurle, j'enfile le casque. Le vendeur me fait remarquer que je n'ai pas de protections. Je dit que je m'en fiche et je démarre en trombe. Je sort sur le périphérique où les embouteillages sont un problème pour les voitures de police mais pas pour une moto qui passé entre les voitures. Si j'étais Davis après avoir braqué une banque je retournerai à Washington mettre mon argent en lieu sûr. Je me souviens alors que l'Audi n'avait plus beaucoup de carburant la dernière fois. J'espère qu'il s'est arrêté prendre du carburant putain... Je vais encore plus vite et je vois soudain une Audi noire qui roule aussi vite que moi un peu plus loin. J'accélère au maximum de la capacité de la moto et je fais un dérapage contrôlé devant l'Audi ce qui oblige Davis à freiner brutalement devant moi. La route est peu fréquentée, heureusement d'ailleurs. Je descend de la moto et je pose mon casque que la selle. Il me voit et Il ouvre la portière avant de se diriger vers moi. Je le regarde.
—Tu m'as dit de chercher le manteau blanc alors c'est ce que j'ai fait... Tu es un vrai lapin... Tu m'abandonne comme ça avec seulement quelques indices et rien de plus... Comment tu veux que je...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase car il me serre contre lui. J'avoue j'ai un peu envie de chialer mais après je vais passer pour une pleurnicharde. Il me sourit et me fait un shampoing avec sa main.
—J'ai ramassé un joli petit pactole qui dépasse le million pour nous deux.
Je souris à mon tour. Ok, ce n'est peut-être pas une vie de rêve qui m'attend mais c'est une vie accompagnée du lapin blanc alors ça va. Davis se débrouille pour revendre nos véhicules et de les remplacer par un vieux 4x4. Il a pour projet d'aller dans le désert quelques temps, avec moi bien entendu, histoire d'observer un peu les étoiles et la nature sauvage. On s'est arrêté dans un magasin de camping où Davis a acheté des sacs de couchage et tout le reste. J'ouvre la portière du 4x4 et je monte. Davis monte de son côté et met son manteau sur son siège avant d'allumer une cigarette.
—C'est quand tu veux.
—Come on !
Il démarre le moteur et on commence à rouler. Il fait chaud et je vais finir inévitablement en soutien-gorge. Il continue à fumer cigarette sur cigarette. Je prend le paquet au moment où il veut en prendre une nouvelle et lève les bras pour l'empêcher de le choper. Il me tiens les bras en riant pour m'empêcher de bouger et Il approche ma main qui tient le paquet de sa bouche pour délicatement prendre une cigarette entre ses lèvres. Tout ça en tenant le volant de sa main libre. Je soupire et m'assois en tailleur sur mon siège en avançant la lèvre inférieure ce qui lui donne un aspect boudeur. Il me regarde alors qu'il s'apprêtait à allumer sa cigarette et soupire avant de remettre la cigarette dans son paquet. Je sourit et lui colle un bisou sonore sur la joue. Le désert c'est pas la porte à côté alors forcément à un moment je me sens fatiguée. Je force mes yeux à rester ouverts mais c'est peine perdue.
—Dors Alyss, ne te forces pas je ne vais pas lâcher le volant.
Je lui jette un dernier regard et lui sourît et je me roule en boule contre la vitre avant de sombrer dans le sommeil. Je rêve d'un lapin, d'un lapin blanc, je suis habillée en bleu avec un style douteux, tablier blanc et bas à rayures. Je m'avance dans une forêt de champignons et j'aperçois Mimie assise sur un champignon en train de faire le tapin auprès des insectes. J'ai pourtant pas consommé de drogue. J'aperçois un Davis avec des oreilles de lapin et son manteau blanc. Je lui fait une révérence.
—Vous savez où se trouve le bar à chicha sir Hill ?
—Allez ma jolie réveilles toi on est arrivés.
J'ouvre les yeux dans la réalité et c'est le vrai Davis sans oreilles de lapin qui me tiens dans ses bras au milieu du désert américain. Il me dépose doucement au sol et je regarde les étendues rocheuses et sèches face à moi. Une sorte de petit village se trouve à environ 1km de là.
—Pas degueu le coin !
Davis ris et étend les sacs de couchage dans le coffre du 4x4.
—Comme ca on sera à la belle étoile mais tu ne râlera pas que des bêtes te montent dessus la nuit !
Je le regarde. J'aurai jamais râlé moi. Il sourit et soudain se penche vers moi avec un sourire coquin et me chuchote à l'oreille.
—Crois moi Il n'y a pas que les insectes qui ont envie de te monter dessus.
Je rougis, inévitablement avant de tendre la main pour lui en coller une, Il prend la main et me faut basculer pour me prendre sur ses épaules. Je proteste et me débat autant que possible, c'est à dire pas beaucoup. Il rit et fait mine de me jeter.
—J'avais promis de t'engrosser alors tu vas y passer !
Je rit à mon tour tendis que le soir tombe sur les plaines asséchés par le vent. Il me fait tomber avec une relative douceur au sol, sur le sable et Il continue à rire jusqu'à s'apercevoir que je le regarde intensément. Il rougis légèrement et se relève.
—Sorry beauty.
Je le regarde et me lève aussi. Je fais des pinces avec des fleurs et je me les attachent dans les cheveux avec allégresse. Davis est en train de faire un feu et sort un énorme paquet de marshmallows. Je sursaute et je me jette sur lui pour lui prendre. Il lève les bras pour que je ne puisse pas le lui prendre. Il rit et moi je m'agace parce que j'en veux.
—Calme, on va les faire griller avant tu veux.
On aura beau dire ce qui est en train de se passer est tout particulièrement gênant, Il me regarde de temps en temps ce qui a La particularité de me gêner à l'extrême. Je suis tellement tendue que je suppose que l'on pourrai faire un arc avec mon corps

The White Coat StoryWhere stories live. Discover now