Chapitre un

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« Je déteste ça ». C'était tout ce que j'arrivais à penser, alors que je avançais vers l’immense et intimidant bâtiment. Cette école était environ dix fois plus grande que celle de ma ville natale, et cela m’inquiétait. Dans mon ancienne ville, j’avais à supporter cinq personnes dans ma classe. Bien sûr, ils me détestaient tous et me persécutaient tous les jours… Mais c’était supportable. Rien que d’imaginer ce qui pouvait m’attendre dans cette école m’horripilait. Cependant, j’avais un plan : j’allais me fondre dans le paysage et espérer que tout le monde oublie ma pathétique existence.

En traversant le hall bondé, je maudis silencieusement mon père de nous avoir fait quitter notre ville tranquille du Michigan, pour s’installer à l’autre bout du pays, à San Diego. Il avait prétendu vouloir « changer d’air », mais en réalité, les gens commençaient simplement à se poser des questions sur les hématomes qui recouvraient mon corps. Mon père était tout de même futé : il avait appris à me frapper seulement aux endroits qui pourraient ensuite être cachés par un pull. Ce n’était donc plus vraiment un problème. La goutte de trop, ce fut lorsque le vendeur d’alcool de la ville arrêta du jour au lendemain de lui vendre sa bière, étant donné qu’il avait saccagé le quartier la veille, totalement bourré. Je me souviens clairement de cette nuit-là. Il était rentré à la maison en colère. Très en colère.

« Fait gaffe ! », Me lança un type lorsque je le bousculai accidentellement sur ma route.

« Désolé », J'ai murmuré en retour, avec mon habituelle voix faible, avant de reprendre mon chemin.

Lorsque la sonnerie retentit dans l’école, je me figeai aussitôt, réalisant que je n’avais aucune idée d’où j’allais. Je regardai mon emploi du temps pour tenter de le décoder. Quoi ? Quel étage ? Salle… 2 ? Je jetai un coup d’œil désespéré autours de moi, mais il n’y avait plus personne. Je reportai mon regard sur l’emploi du temps, et une minute plus tard, mon décodage fut interrompu, mon emploi du temps m’étant arraché des mains.

« Hey ! », Lançai-je par reflexe avant d’observer le voleur d’emploi du temps.

Un type aux airs d’hispaniques, et me dépassant d'une tête, était dressé sur un skateboard, se balançant de droite à gauche sur ce dernier, tout en analysant mon bout de papier. Il semblait être le genre de personne que ma mère me déconseillait de fréquenter. Il avait quelques piercings, et portait des vêtements un peu larges. Un peu comme un mélange entre un punk et un gangster.

« T’es au premier étage, salle 3. », M’informa-t-il en me tendant mon emploi du temps.

« Hm, merci », Lui répondis-je.

« Je vais t’y emmener ! », Continua-t-il d'un ton excité. « Mon nom, c’est Mike, alias le rappeur extraordinaire et certainement la meilleure personne que tu puisses rencontrer. »

Son attitude prétentieuse semblait surjouée, et je me sentis aussitôt en confiance aux côté de cet inconnu.

« Je m’appelle Kellin », Lançai-je en le suivant.

« T’es nouveau, c’est ça ?, » Me demanda-t-il lorsque nous arrivions devant les escaliers. Il sauta de son skateboard, et nous grimpâmes les marches quatre à quatre.

« Ouep. » Ce fut tout ce que je lui répondis. A vrai dire, je n’étais pas du genre bavard. Du moins, pas avec les personnes que je venais de rencontrer.

« T’as quel âge ? » 

« 16 ans. », Répondis-je, et il s’arrêta près d’une porte fermée.

« Sérieux ? Dingue, moi aussi ! Tape m'en cinq ! », S'exclama-t-il avant de tendre sa main en l’air. J’hésitai un instant avant de taper maladroitement dans la main de cet étrange garçon.

It's Harder Breathing Next To You (Boyxboy) - TraductionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant