UNSTEADY // Nekfeu

• Chapitre 8 •

     "Lisana?" Je sortis de mes pensées douloureuse en me retournant vers cette voie qui m'appelait. Il était là, devant moi , m'observant dans les moindres détails. Il s'approcha jusqu'à moi et d'un mouvement de pouce, essuya les larmes qui n'avaient cessé de couler de mes misérables yeux.

     "Ken..." Je soufflais en tournant la tête pour fuir son regard pesant. "Arrête de me suivre où que j'aille"

      Son visage inquiet laissa place à un petit sourire en coin si insolant.

     "Je ne te suis pas, je ne faisais que me promener, tous comme toi" Dit-il en me fixant toujours aussi intensément. "Pourquoi tu pleure?" Continuait-il

     "Je ne pleure pas, c'est à cause du froid" Je me refermais aussitôt, ne voulant pas m'exprimer sur mon passé.

     "Tu pleure à cause d'un banc?" Se moquait-il en le désignant d'un mouvement de tête.

     "Ce banc fait partie de mon histoire." Je fis en l'observant. Mais ma gorge nouée m'empêchait d'articuler correctement et je retournais mon visage vers le siens.

     "Je veux savoir, j'aimerais mieux te comprendre" Il attrapa ma main et me fis signe de m'installer sur le banc juste devant nous, ce que je fis aussitôt et je restais assise, le regard observant le petit parc où s'était déroulé ma tendre enfance. Et bêtement, je cédais.

     "Je venais ici pratiquement tous les jours avant et après l'école, c'est ici que ma mère m'emmenait, je jouais tous les jours ici avec mes amis. C'est ici aussi que j'ai appris à faire du vélo avec mon père, c'est aussi ici que j'ai embrassé mon premier amoureux quand j'avais cinq ans, je me souviens, c'était derrière l'arbre là-bas." Je pointais du bout du doigt l'arbre où le tronc était gravé au couteau d'innombrables marques "C'est ici que mes parents se sont rencontrés en quelques sortes aussi, ils étaient beaux tout les deux, le dimanche, se promenant main dans la main, leurs yeux plongés l'un dans l'autre..."

     Je tournais la tête vers lui qui me regardait toujours aussi intensément, me scrutant comme si j'étais une peinture, une œuvre d'art, à la recherche du moindre détail.

     "Tu voulais savoir pourquoi je détestais mes yeux ? C'est tout simplement car mon père avait les yeux marrons et ma mère avait les yeux bleus. J'avais beau aimer mes parents plus que tous l'or du monde, ils ont tout de même gâcher mon enfance qui avait été si parfaite jusqu'au jour où mon père à claquer la porte de la maison en nous abandonnant du jour au lendemain sans raisons apparentes. Après sa disparition, ma mère est devenu dépressive, une part d'elle s'est envolé avec lui, son âme, et elle a apprit qu'elle était atteinte d'un cancer quelques mois plus tard, elle s'est laissé mourir devant mes yeux, tuée par le chagrin et cette maladie incurable. Et un  jour, alors que je rentrais de l'école je l'ai vu, gisante au sol.
Et tu sais, quand on a cinq ans on ne sait pas ce qu'il se passe réellement, on voit sa mère parterre, sa carcasse vide de vie, inanimé. Et ce jour là, j'ai hurler à la mort de me la rendre, mais jamais elle n'est revenu, elle s'en est allé, me laissant seule face à la dur réalité. Et mes yeux sont les fruits d'une union entre deux êtres humains abandonnant leur enfant unique à cet enfer qu'est la vie. Ils ont tout vu, du bonheur que reflétait mes deux parents, a ma mère se laissant mourir petit à petit, devant mes yeux d'enfants." Il me fixait toujours, et ses yeux étaient rempli de compassion envers mon égard. "Ne me regarde pas comme ça, s'il te plaît" Je le suppliais.

     Voyant qu'il ne détournait pas le regard, je me levais, et je quittais le parc d'un pas rapide. Je ne pouvais supporter ce regard rempli de pitié, je ne voulais pas être ce genre de personnes que l'on plaint pour leur passé. Certes mon enfance fut misérable, mais je ne méritais aucunement la pitié de n'importe qui, c'était mon enfance, ma vie, mon histoire, et c'était ainsi.

     "Lisana!" Je l'entendis m'interpeller en me courant après. "Je suis désolé, mais ton histoire ma juste boulversé, j'ai pas les mots..."

     "Tu voulais savoir, maintenant tu le sais, alors, s'il te plaît laisse moi tranquille" Je lui demandais.

     Avant même qu'il ne réponde je m'évadais en m'engouffrant dans n'importe qu'elle rue pour le fuir. Quand j'arrivais enfin chez moi, je me laissais tomber dans mes draps que j'avais quitté quelques heures plus tôt. Mais cette fois-ci le sommeil m'emmenait enfin.

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Hey vous!

Chapitre relativement court mais plutôt important!

J'attend vos impressions avec impatience.

Comment voyez vous l'enfance de ma petite Lisana?

La bise,

MarieKfr

Posté le 18 février 2017