Clochette

Chapitre 1 - Plume Rouge

Allongée dans mon lit, je regarde le ciel étoilé à travers la fenêtre, qui se trouve à quelques centimètres de ma tête. J'aime admirer le ciel pendant la nuit. Même dans les nuits les plus noires, les étoiles et leurs mystères continuent de nous surveiller. Elles nous protègent, brillent de milles feus pour essayer en vain d'égaler le soleil. Je les observe pendant plusieurs minutes, attendant que le sommeil me gagne, quand j'entendis la porte s'ouvrir.

- Clochette, murmura la dame qui s'occupe de nous, vas te coucher il se fait tard.

J'hochai la tête et m'installai sous ma couverture, faisant semblant d'être une gentille fille obéissante. Elle referma délicatement la porte et repartit je ne sais où.
Clochette, oui je vous l'accorde, c'est un prénom peu commun! Comme me l'a dit soeur Margarette, ma mère m'avait abandonner devant l'orphelinat d'une façon un peu étrange. Au lieu de me déposer dans un hospice comme la plupart des mères le faisaient, elle m'avait déposé au seuil de la porte de l'orphelina et avait fait tinter une petite cloche en cuivre pour signaler ma présence.

Soeur Margarette m'avait ensuite trouvé dans un panier, une simple serviette en guise de couverture en ce début de printemps, et une clochette posé juste à côté. Elle m'appela donc Clochette. Pour ce qui est de l'objet, je l'ai perdu quand j'étais petite. Ayant égaré la seule chose qui me reliait à ma famille, j'avai pleuré pendant des jours...

Je m'assied sur mon lit, les jambes en tailleur, observant les enfants en train de dormir. Aujourd'hui, Paul est partit de l'orphelina. La chambre est un peu plus vide de jour en jour. Il a enfin trouvé une famille qui s'occupera de lui, alors il ne faut pas s'inquiéter... non?

Moi, j'attend toujours. Mon plus grand rêve serait d'être dans une famille qui m'accepterai telle que je suis. Mais le problème c'est que maintenant, je suis trop grande: j'ai seize ans. Je fais les tâches ménagères et aide les soeurs à s'occuper des enfants, comme une mère le ferait. Tous les parents veulent des jeunes enfants, alors j'attendrai mes dix-huit ans pour pouvoir partir.

Pourtant, ils disaient tous que j'étais mignonne avec mes cheveux blonds et mes yeux bleus, la plupart voulaient m'adopter. Mais il faut dire que je n'étais pas obéissante, j'aimai me battre, me trainer dans la boue et grimper dans les arbres, une vrai garçon manqué!
Je me présentai devant les familles avec les cheveux en batailles et des vêtements crasseux à moitié déchirés. En voyant mon attitude, ils ont préféré choisir quelqu'un d'autre.

J'ouvris ma fenêtre et m'accoudai au rebord. Nous sommes en plein été, le ciel est dégagé et la température est ambiante. Je regarde devant moi le champs qui s'étend à perte de vue. J'aimerai bien y être en ce moment, courrir sans m'arrêter dans les blés pour me sentir enfin libre.

Une fine plume rouge détourna mon attention. Elle venait de tomber sur le rebord de la fenêtre et je décidai de la prendre entre mes mains. Une plume rouge, on en voit pas souvent, en particulier lorsqu'elle tombe du ciel juste sous votre nez. Elle était douce et sa couleur rouge sang ne me laissait pas indifférente. Je crois que c'est une des plus belles choses que je n'ai jamais vu.

- Tu as l'air de l'appréciée.

Je sursautai à l'entente de cette voix et reculai vivement, surprise. Un garçon de mon âge vêtu bizarrement venait d'apparaitre subitement derrière la plume que je contemplai. Je regardai précipitament derrière moi pour voir si les enfants étaient réveillés, mais non, ils dormaient paisiblement.
Le jeune homme aux cheveux chatains me regarda intrigué.