1.

11K 438 42
                                    

Le quartier était loin de celui que j'avais l'habitude de fréquenter et pourtant le VIIe était tout près du XVe. Assise dans le couloir de ce qui devait être mon nouveau lycée, ma mère ne pouvait s'empêcher de me demander de bien me tenir, d'éviter d'être condescendante, de ne pas tirer la tronche et remit mes cheveux derrière mes oreilles.

La porte s'ouvrit sur la secrétaire qui nous fit signe d'entrer dans un bureau trop étroit pour être le bureau d'un proviseur qui serra d'abord la main de ma mère avant de serrer la mienne et nous inviter à nous asseoir. Celui de mon ancien proviseur devait facilement être trois fois plus grand. Les meubles étaient deux fois plus imposants et moins boisés. Gris, blanc. Tout ce qui inspire de froid et de sinistre. Comme pour nous assurer de ne jamais vouloir y retourner.

Une alarme incendie retentit ce qui coupa ma mère et le proviseur dans leur échange qui me dépassait. D'ailleurs ce dernier ne réagit même pas.

- N'en prenez pas compte, ça arrive souvent ici.

Ils poursuivaient leur discussion de plus belle. Complètement désintéressée, je regardais par la fenêtre où je vis une groupe de trois garçons courir et rire aux éclats en même temps vers la grille du lycée avant de se faire intercepter par un surveillant.

-Donc, Mey, vous commencez demain à 9:00. Je demanderai à un élève de votre classe de vous aider à vous retrouver dans le lycée. Et surtout n'aillez pas d'inquiétude, nous recommençons tout à zéro ici.

Ma mère le remercia et me tira hors de la salle où on croisa les trois garçons. Ils rigolaient moins et semblaient même angoissés. Sauf un, dont les cheveux étaient magnifiquement désordonnés qui me suivais du regard, c'est pour je décidais de maintenir le contact mais je dû me résoudre puisque ma mère me tira par le bras jusque dans la voiture.

Ken:

- C'était qui cette go? Me demanda Alpha.

Je levais les épaules et le proviseur nous ordonna d'entrer dans son bureau.

- Deux fois dans la même semaine. C'est pourquoi cette fois?

Je regardais les Mohamed et Alpha qui détournaient le regard pour éviter de répondre. Je me résignais donc à répondre vu que nous allions être sanctionnés de toute manière.

- Peu importe de quoi nous somme encore accusés, ce n'est pas nous.

Les gars cachaient leur visage dans leur sweat.

- Vous pensez vraiment que j'ai du temps à perdre ? Je ne peux plus rien pour vous. L'année vient à peine de commencer et vous enchaînez déjà conneries sur conneries. Si vous ne voulez pas venir en cour, ce n'est pas mon problème mais n'empêchez pas les autres de bosser en activant l'alarme incendie à tout bout de champ quand vous avez la flemme d'aller en cour.

Je tentais de me retenir de rire tant de bien que mal.

- Comme ça vous fais rire on verra si samedi matin ce sera toujours le cas.

Le visage des gars s'était décomposé. Samedi, c'était impossible. On avait un Open Mic qui tombait pile le même jour.

- Nooon. Monsieur je vous en supplie tout mais pas samedi. S'écria Mohamed.

- Vous y réfléchirez à deux fois la prochaine fois. Au revoir messieurs.

Et nous nous retrouvions aussitôt devant la porte. Complètement déçus je décidais de sécher le reste de la journée. Nous n'étions pas à une connerie près.

ChildhoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant