-Honnêtement, je dois être le plus grand danger à des kilomètres. Ou alors, mon corps est persuadé que je vais me mettre à manger les petits champignons toxiques de la forêt, dis-je en levant les yeux au ciel à la mention de sa théorie plus que douteuse.

-Tu as raison... Si nous sommes effectivement les seuls à des kilomètres, répondit ma mère d'un ton qui laissait croire qu'elle doutait que nous soyons seuls.

-Nomme-moi une autre personne saine d'esprit qui irait s'isolé à la frontière du territoire des Nakras et donc loin de leurs protections, dans les bois et sans contact avec un autre être vivant?!, m'exclamais-je en trouvant sa paranoïa du danger de plus en plus agaçante.

Le corps de ma mère se figea brusquement, ses yeux étaient fixés sur la fenêtre de ma chambre qui offrait le même paysage de forêt qu'à l'habitude. Pourtant, le regard de celle-ci semblait frôler la panique.

-Kayla, quelle heure est-il?, me demanda-t-elle frénétiquement.

Je commençais franchement à m'agiter en la voyant dans cet état et sa question qui semblait tirer d'un mauvais film d'horreur avant que le tueur arrive n'aidait vraiment pas la situation. Je pouvais sentir mon pouls et ma respiration accélérée comme lors d'un début de crise.

-Il est deux heures et demie de l'après-midi, mais qu'est-ce que sa change? Calme-toi maman, tu vas me faire commencer une crise, répondis-je, confuse.

-Il ne devrait pas faire si noir..., murmura-t-elle en fixant toujours ma fenêtre.

En me retournant, j'aperçue qu'il faisait effectivement plutôt noir dehors pour un milieu d'après-midi. On se serait cru tard en soirée.

-C'est probablement juste un gros nuage qui passe, c'est pas bien grave, dis-je en ne comprenant toujours pas le comportement de ma mère.

-Kayla, tu sens une crise venir? Dis-moi la vérité!, demanda-t-elle en agrippant par les épaules et en me regardant droit dans les yeux.

-Euh... oui, mais c'est ton comportement qui me fait paniqué! Dis-moi ce qui se passe?, demandais-je.

-Il faut sortir d'ici, suis-moi et fais ce que je te dis pour une fois!, s'exclama-t-elle avant de me prendre par le bras pour m'entraîner vers la cuisine où elle attrapa une large poêle qui traînait sur le comptoir au passage.

Sans perdre un instant, elle poursuivit sa course en me tenant toujours à sa suite. Elle ouvrit brusquement la porte de la maison avant de s'immobiliser après avoir fait quelques pas à l'extérieur. Je réussis de justesse à m'arrêter avant de foncer dans son dos.

-Qu'est-ce qui se passe, bon sang?!, criais-je en sentant mon anxiété s'intensifier rapidement.

Je n'eus pas à attendre la réponse de ma mère, la réponse était devant moi. Devant ma maison, quatre silhouettes d'homme à large capuche noires se dressaient, bras derrières le dos et tête diriger vers le sol. Je n'avais jamais vu devant moi un autre être que ma mère, mais je savais que ces hommes n'étaient pas là pour nous demander l'hospitalité. Ma mère agrippait fermement sa poêle, comme si elle pouvait nous sauver avec son arme fatale. Ma respiration s'accélérait et je sentais un poids qui me prenait les tripes. La crise. Je savais que c'était le pire temps pour en avoir une, mais j'imagine que vous comprenez qu'on ne choisit pas vraiment les moments pour ça et qu'on ne comprend pas les causes non plus, bien que la théorie de ma mère devenait plus plausible avec quatre étrangers devant la maison.

Je m'assis au sol, me sentant étouffé et essayant de calmer ma respiration, remarquant à peine comment la lumière environnante avait disparu, donnant l'air d'être en pleine nuit plutôt qu'au milieu de l'après-midi.

Cœur de flammesWhere stories live. Discover now