Drôles de Coloc'

Chapitre 13

- Hum-hum... raclais-je ma gorge pour attirer l'attention de Nora.

- Ne me pose pas de question s'il te plaît. J'en suis encore retournée.

J'éclate de rire tandis qu'elle joue avec ses doigts. Désolée mais c'est marrant. J'ai jamais vu Nora comme ça. Là, elle semble tellement fragile, sensible que ça me fait rire. Non je ne suis pas sans coeur, mais je suis pas habituée à la voir ainsi.

On se laisse enfin devant nos amphi respectables.

* Éclipse des cours *

J'ai fini à 17H. J'étais tellement épuisée que je rentrais direct à la maison. Sur le trajet du retour, je mis à fond la musique. Ce n'est pas mon habitude de faire ça mais... je sais pas pourquoi je suis joyeuse aujourd'hui.

J'arrive à l'appartement et dès que je franchi le pas de la porte:

« Quoi ? Tu te fous de ma gueule ? »

(...)

« Bien sûr que non je ferais pas ça ! »

(...)

« Merde j'suis majeur putain ! Je fais ce dont j'ai envie ! »

Calum hurlait au téléphone. Je ne sais pas avec qui il parlait mais il était tellement énervé que j'osais pas faire un pas de plus. Quand il remarqua enfin ma présence, il acheva sa conversation. Dès qu'il raccrochait, il tournait sur lui-même, nerveusement.

Mais que lui arrive-t-il ?

Il se rassois enfin, sa mâchoire était tellement serrée que je suis sûre qu'il se faisait mal. Je me glissa discrètement sur l'autre fauteuil. Je le fixais alors qu'il commençait à tapoter du pied.

- Cal ? je l'interpelle avec la voix la plus douce que je puisse prendre.

Il ne répond pas et il fixe ses chaussures.

- Tu peux me dire tu sais ? On est amis, non ?

- Je vais prendre l'air.

Il se leva brusquement et se dirigea vers la sortie. C'était la première fois que je le voyais autant énervé. Va savoir qui l'a rendu comme ça.

Quelques minutes après, alors que je faisais le dîner, il revint. Il me lance un regard avant de s'assoir à la table.

- Ça va mieux ? je demande.

- Oui, merci.

- De rien. J'ai crû que tu allais devenir fou ! je lui dis en levant les yeux au ciel.

- Je n'étais pas loin, il me sourit.

- Bon tu veux en parler ou... c'est privé ?

Il lâche un profond soupir avant d'hocher la tête.

- Ok. Pas grave. Je comprends.

Il ne dit rien de plus et on entama le dîner. C'était plus que silencieux. Limite, j'avais peur.

On finit enfin et je range le tout dans le lave-vaisselle.

- Les exam' sont dans deux jours. On devrait peut-être commencer à bosser. Qu'en dis-tu ? je lui demande alors que ses yeux sont sur son phone.

- Ouais...

Il est vraiment bizarre ce soir ou c'est juste moi qui l'ai remarqué ?

Calum est allé prendre sa douche et j'ai donc profité pour lancer un coup de fil à Marie. Elle me manquait trop. Elle était trop contente de m'entendre. Apparemment, elle a même oublié ce que je lui fais la dernière fois.

« Tu lui as pas dit que tu avais un colocataire ? » elle demande après quelques mots échangés.

« En fait, j'ai pas précisé que c'était un mec mon coloc'. Tu le connais. Il aurait exploser de jalousie. » je lui répond.

« Ah ouais ! Et je le comprendrais. Il est so sexy ton Calum. »

On parle d'Ethan. Marie m'a dit qu'il était furax du fait que je ne lui ai pas dit joyeux anniversaire.
Comme si moi je m'étais plains à mon tour.

« En parlant de lui, je pourrais lui faire un coucou s'il te plaît ? S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te- »

« Marie, je crois pas qu'il soit dispo là » je la coupe sachant qu'elle ne va pas arrêter.

« Ah-ah je te crois pas. »

« T'es pas obligé chérie. »

Je l'entends m'insulter à travers le téléphone mais je suis trop occupée à mater Calum. Le mec, il est en train de défiler dans le salon, torse nu, avec une simple serviette autour de la taille.

« Jamie, tu m'entends ? »

« Hein ? Pardon, tu disais ? »

« Non rien ma belle. Je dois te laisser là. Bonne jour-euh... Bonne nuit ! »

« Merci chérie ! »

Après s'être laissées des bisous, je dépose mon téléphone sur la table et regarde le spectacle. C'est gratuit donc je vois pas pourquoi je me gênérais. En plus, j'ai l'impression qu'il a fait exprès de laisser la porte de sa chambre ouverte. Il est de dos, et je peux observer sa carrure.

- Bon t'as fini de me mater là ? il demande subitement.

- Hum ? je réponds par surprise.

- Je demande si tu as fini de me mater, il se retourne enfin et je peux le voir sourire.

- Je te matais pas, mentis-je en détournant le regard.

- Mais bien sûr ! Je comprends que tu sois tombée sous mon charme, baby. T'as pas à avoir honte hein.

J'étouffe de rire alors que lui garde la même expression.

- Tu parles ouais !

La soirée se termina ainsi dans la bonne humeur. Avec Calum et moi, se chamaillant comme toujours.