A ce moment précis, je regrettais de ne pas m'être confiée à Axel, cela m'aurait évité de tout garder en moi. Pour me changer les idées, je mis mon manteau, mes écouteurs, vérifier qu'il ne pleuvait pas et sortis faire un tour.

Je marchai le long de l'avenue commerçante, observant les personnes massées le long des vitrines de luxe. Il y avait des familles qui ne paraissaient pas dans le besoin, des filles qui rêvaient du jour où elles pourraient s'offrir ces tenues hors de prix, des jeunes hommes qui attendaient leurs copines etc. Tout ce luxe ne m'attirait pas, sûrement parce que mes parents aimaient le luxe.

J'aperçus des personnes du lycée, et forçai le pas en baissant la tête. J'arrivai dans le quartier le moins fréquentable de la ville sans m'en rendre compte. Je regardai autour de moi. Les maisons étaient sales et délabrées. Les trottoirs étaient recouverts de déchets, et des tags fleurissaient un peu partout. N'étant pas souvent venue ici, je ne savais pas vraiment où je me trouvais. Je pris une rue au hasard et avançai, cherchant comment partir de cet endroit.

Au croisement de la rue que je prenais et d'une impasse, un groupe de jeunes attendait. Ils étaient grands, baraqués, et couverts de tatouages et de piercings. Et leurs regards étaient fixés sur moi. Je sentis ma gorge se nouer tandis que je réalisais que j'étais obligée de passer devant eux. Je marchai de plus en plus lentement, retardant le moment où j'allais parvenir à leur hauteur. Mais je sentis un bras passer au-dessus de mes épaules, me serrant contre une personne, qui me murmura :

« - Continue à avancer normalement Julie. »

Je sentis mes joues s'enflammer en reconnaissant la voix d'Alec. J'obéis et passai devant le groupe sans encombres. Le frère d'Allan garda son bras autour de mes épaules encore un moment, puis me relâcha quand il estima que le ''danger'' était passé. Je lui fis face, et bredouillai :

« - Je... Merci... Mais comment...

- J'étais en train de me promener le long de l'avenue commerçante quand tu m'es passée à côté. J'ai voulu t'interpeller, mais j'ai vu que tu avais des écouteurs. Et quand j'ai vu que tu te dirigeais vers ce quartier, j'ai décidé de veiller sur toi à distance. »

C'est fou comme il me donnait l'impression d'un preux chevalier. Je ne savais quoi dire, et hochai stupidement la tête. Il me regarda avec gentillesse, et me proposa :

« - Que dirais-tu d'aller marcher avec moi ? »

J'avais l'impression de me liquéfier de l'intérieur, et hochai de nouveau la tête. Un sourire éclaira son visage, et il me prit le poignet pour m'entraîner vers la plage. Nous marchâmes pendant un moment en silence, puis il engagea la conversation :

« - Que faisais-tu dans ce quartier mal-famé à cette heure-là ?

- Je... Je faisais le vide dans ma tête. »

Dès que les mots eurent franchi mes lèvres, je me maudis. Génial. Maintenant, il va me poser pleins de questions personnelles, et je n'ai absolument PAS envie d'y répondre. Mais contre toute attente, il se contenta de me dire :

« - J'espère que tu as réussi. »

Putain, mais ce n'est pas possible ! En plus d'être physiquement parfait et adorable, ce type sait dire exactement ce qu'il faut ! Je souris, et lui demandai :

« - Tu habites par ici ?

- Oui, juste en face de la plage. »

Et en plus il habite en face de la mer... Le mec parfait quoi. Je gardai le silence, et il me posa la question tant redoutée alors que nous arrivions sur la plage :

La fille au parapluie bleu [terminé]Kde žijí příběhy. Začni objevovat