Chapitre 1

25.4K 1.1K 107
                                    

 Marianne :

Comme chaque matin, je sens une légère brise s'écraser sur mon visage pour venir le chatouiller doucement. Signe qu'Abigail se trouve en ce moment dans mes appartements. Abigail est ma gouvernante et l'a toujours été, d'aussi loin que je m'en souvienne. Elle est née au Royaume Uni et lorsqu'elle était plus jeune, elle a tout quitté, sa famille, ses amis et ses études, dans le but tout recommencer et  avoir la vie dont elle a toujours rêvé. Cependant elle s'est vite rendu compte qu'il ne suffisait pas de la vouloir pour pouvoir l’avoir. Les choses sont rarement aussi simplesqu’on le voudrait. On ne peut pas les planifier sans s’attendre à un obstacle. Elle l’a malheureusement appris à ses dépens et s'est rapidement retrouvée sans un sous, avec juste son rêve en poche, au beau milieu de Monaco. A l'époque elle s’endormait souvent sur l'herbe du parc près du château. Jusqu'au matin où mon père l'a découverte. Etant de nature généreuse, il lui a demandé de lui conter son histoire, alors qu’il la recouvrait d’une grosse couverture. Puis il lui a proposé de venir travailler pour lui, enfin pour moi. Evidemment elle n’a pas pu refuser sa proposition. Mais aujourd'hui si elle le voulait elle pourrait repartir et vivre son rêve. Elle ne le fait pas parce que d’après elle, il a changé, désormais elle rêve de mon avenir.

"Marianne, princesse, réveillez-vous, il est l'heure de déjeuner" Dit-elle, en posant un plateau bien garni devant moi.

" Je vous remercie. " Commençais-je en me redressant dans mes draps. " Si vous le souhaitez, vous pouvez disposer. Je serais cependant honorée de votre présence" Finis-je par dire espérant qu'elle me tienne compagnie le temps de mon petit déjeuner.

" L'honneur me reviens. J'en serais tout à fait comblée "

"Dites-moi Abigail qu’y-a-t-il de prévus aujourd'hui ?"

"Tous les domestiques s'affairent à organiser la salle de bal. Par conséquent, vous passerez votre journée à vous préparer pour le bal de ce soir "

"Pensez-vous que je pourrais me rendre chez Albert ? "

" J'en doute fortement. Si cela ne tenait qu'à moi, je vous laisserais sortir autant que vous le souhaitez. Or cette décision ne me revient pas. "

" Bien. Je vais quémander le roi, dans ce cas." Commençais-je en me levant " Merci pour ce déjeuner Abigail, il était délicieux, comme toujours" Me permis-je de lui dire tout en l'enlaçant.

Rien d'étonnant pour elle, étant donné que lorsque nous sommes seules je me permets quelques écarts de conduite comme celui-ci. Et heureusement parce que déjà que je trouve ma vie froide, je ne veux pas imaginer, même une seconde, ce qu'elle serait sans elle. La plupart des personnes pensent que c'est génial d'être une princesse qu'on a tout servit sur un plateau d'argent. Et ils n'ont pas complètement tort, je ne vais pas vous dire que ma vie est difficile ça reviendrai à mentir. Cependant je peux me permettre de vous dire qu'elle est ennuyante. Pour commencer, il y a tous ces bals auxquels je dois participer. A chaque fois je retrouve les mêmes personnes. Elles sont toutes de la haute société et soporifiques. Je n’ai jamais trouvé aucun amusement dans le fait de passer mon temps avec ces dernières.

Ensuite il y a toutes ces restrictions. Je ne peux même pas sortir comme une adolescente normale. Parce que même lorsque j'ai l'approbation de mon père mes sorties se résument à aller chez Albert mon couturier et chez le libraire. Rien de vraiment exaltant. Et pour finir il y a toutes ces formules de politesse. Je vous avoue que m'y étant habituée depuis ma plus tendre enfance ce n'est pas le pire. Mais avouons-le,  ça rend les dialogues moins spontanés, moins intéressants. J'aime beaucoup ma vie mais parfois j'aimerais simplement être une autre pendant un temps.

Royalement Votre ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant