4. Pharell

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Je pris le temps de bien regarder chaque élément de l'accord que j'allais passer, le nez plongé dans les documents. J'allais ouvrir une nouvelle chaîne de magasins dans quelques jours et j'avais besoin de savoir que tout était prêt. Que tout était stable. Pas comme une autre partie de ma vie, plus intime et plus privée. Je n'étais pas n'importe qui dans le monde de la mode de ce côté-ci des États-Unis. Et si j'étais très doué dans ce que je faisais, j'avais aussi une meute de qui m'occuper. Mais pour l'instant, je devais faire en sorte que l'ouverture des six magasins de ma nouvelle marque de fringue soit parfaite. J'étais rarement à la maison pour préparer ce genre d'événement. J'avais une agence de mannequins à Springfield et en soi, c'était un peu le quartier général. J'avais cependant d'autres spots de travail un peu partout dans l'état de l'Illinois... et ailleurs. J'avais développé une très grande ligne de vêtement, mais aussi des agences de mannequins un peu partout et d'une renommée toute particulière. J'avais d'ailleurs des meutes d'autres états qui bossaient pour mes branches extérieures de magasins. J'étais un investisseur. J'étais un créatif, mais aussi un calculateur. Un homme d'affaires occupé... très occupé.

Je cherchai un papier très important quand mon Second, Wayan Silva, débarqua dans mon bureau. Je levai à peine mon regard sur lui et continuai de fouiller dans le tas de papier devant moi. Un accord ne pouvait pas disparaître comme ça bon sang ?

_ On a un problème, remarqua Wayan en s'asseyant devant mon bureau.

Je haussai un sourcil et reposai les quelques papiers que j'avais dans la main. Wayan était un peu le même type d'homme que moi. Grand, baraqué et basané par nos origines respectives. Nous étions l'image de mon travail. Toujours très bien habillé, bien que je n'aimais pas le pantalon que portait Wayan. Ce n'était pas de mon stock ça. Je pouvais reconnaître n'importe quel vêtement que je commercialisais. Ils portaient presque tous une petite touche de Lou-Anne, mon Lieutenant, qui était-elle dans le stylisme et dans la création. Je pouvais créer des vêtements à mes heures perdues, mais je n'avais pas le temps en ce moment. J'avais une armoire secrète dans ma chambre avec que des créations de mes mains. Lou-Anne m'avait aidée pour certaines d'entre elles, mais autrement... Wayan était l'image d'une marque particulière et il allait être l'image des nouveaux magasins que je m'efforçais de faire ouvrir à l'heure précise.

_ Pas le temps, grognai-je.

Je replongeai de nouveau dans la paperasse, certain d'avoir vu ce maudit accord. Trop de papier. J'aurais dû aller au bureau... Mon assistante aurait tout trié. Au lieu de ça, je voyais bien que je n'étais pas assez soigné pour tout ranger dans le bon tiroir. Je grommelai contre ce maudit contrat quand Wayan me fila une tape sur le haut de mon crâne. Je me figeai et le fusillai du regard.

_ Je répète, grogna mon Second, on a un problème.

Je soupirai et passai une main dans mes cheveux. Je me laissai aller dans mon siège et mon regard s'attarda sur la porte entrouverte. Le souvenir grimpa. Comme tous les souvenirs qui remontaient depuis bientôt cinq longs jours.

Cinq maudits jours.

Cinq longs et douloureux jours.

Je n'étais pas le genre de mec qui rappelait. Je n'étais pas le genre de mec qui tenait à une relation en particulier. Mais Dieu seul sait que j'avais mis de l'énergie dans cette relation là... J'avais mis tellement d'énergie que je n'en revenais toujours pas qu'elle ne m'appelle pas. Je n'en revenais toujours pas qu'elle soit... partie sans un mot.

J'ouvris la porte de mon bureau, riant encore des conneries de Wayan. Mon regard se posa sur la louve qui se tenait debout au milieu de mon bureau. Mon loup fut tout de suite à l'écoute et observa de haut en bas la jeune femme. Elle était définitivement belle. Du genre, pleine de charisme.

DE SANG ET D'ARGENT T6  Once given never forgotten [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant