DE SANG ET D'ARGENT T6 Once given never forgotten [Terminée]

3.1 Nana

Refoulant mes larmes, je quittai la voiture dès que Pharell s'arrêta. Je claquai fort la portière et alors que je faisais le tour de la voiture pour me diriger à l'entrée de l'hôtel, il en sortit à son tour, ne cachant pas sa surprise.

Sa surprise ! Quelle bonne blague bon sang. Quelle bonne blague !

— Nana !

Je le détestai.

En cet instant, je crois que j'avais rarement atteint un tel niveau de colère. Pour qui se prenait-il ? Pour qui me prenait-il ?

Pensait-il sérieusement qu'il pouvait m'embrasser et après redevenir tel qu'il était toujours ?

C'était... blessant.

Bien plus que ça n'aurait dû l'être en fait. Bien plus que ce que j'avais ressenti en voyant Shane et...

Je secouai la tête, ravalant difficilement mes larmes.

Cela n'aurait même pas dû me toucher.

Cela n'aurait même pas dû faire aussi mal.

Et pourtant.

C'était comme une lacération en plein cœur. C'était comme une lame plonger en plein dans mon cœur.

C'était douloureux.

Je savais comment était Pharell. L'avais toujours su ; même avant notre rencontre. Certains le comparaient à Hermès Chavez, mais un Hermès Chavez hétéro alors.

Que Pharell aime les femmes n'avait jamais été un problème pour moi. Puisque je ne ressentais rien pour lui.

Mais ce soir... Ce baiser... Bon sang, non. Je ne pouvais pas. Il n'avait pas le droit de me traiter comme ça.

— Nana !

Sa main me retint et il me força à lui faire face. Ma pochette tomba par terre et je le repoussai de toutes mes forces. Il chancela en arrière avant de reprendre contenance.

Ses yeux étincelèrent soudain et sa main agrippa mon menton, y mettant suffisamment de force pour me montrer que le danger était bien réel.

Ce n'était plus Pharell.

C'était l'Alpha en lui.

— Ne me repousse jamais, Nana, gronda-t-il.

La peur au ventre, je laissais ma louve monter. Elle n'était pas contente non plus. Elle n'avait jamais accepté mes sentiments pour Shane et avait trouvé quelque chose en Pharell. Quelque chose que je ne pouvais pas vraiment expliquer. Ma louve n'avait jamais été intéressée par les mâles et pendant un temps j'avais cru que peut-être, elle avait d'autres... préférences.

J'en avais parlé avec Auxann.

J'avais eu peur d'être différente.

Pendant les pleines lunes, elle ne recherchait que l'attention des hauts gradés, se fichant de tous les autres.

Mais il y avait eu Pharell. Il y avait eu cet Alpha puissant et... captivant.

Cet Alpha qui nous menait par le bout du nez et qui se jouait de nous.

— Ne nous prends pas pour ton jouet, lâcha-t-elle, mauvaise. Ne nous prends jamais pour... un objet.

Je repris le dessus et repoussai Pharell en frappant son torse. Il me laissa faire, mais je sentais sa puissance.

Je sentais sa force.

C'était oppressant.

C'était étouffant.