DE SANG ET D'ARGENT T6 Once given never forgotten [Terminée]

3.1 Nana

C'était effrayant.

C'était un Alpha.

Et qu'étais-je à part une simple louve ?

— Ne m'embrasse plus, soufflai-je. Je ne veux plus que tu le fasses. Plus jamais, tu entends ?

Pourquoi est-ce que ça faisait si mal ?

Pourquoi qu'il me traite comme ça faisait-il si mal ? Pharell n'était pas méchant. Du moins, c'est ce que j'avais toujours cru.

Notre accord n'avait jamais été un problème. Mais aujourd'hui ce n'était plus possible.

Je ne pouvais pas me protéger de tout en même temps.

J'étais trop vulnérable.

Et Pharell en profitait.

Il savait que j'étais amoureuse de Shane. Il savait que cela me faisait mal.

Pharell s'avança et la seconde suivante, sa bouche écrasait la mienne.

Son baiser n'avait rien de doux, rien de tendre.

Il était dur. Terriblement dur.

Je le frappai au torse, mais il m'agrippa les poignets et colla mon corps au sien. Je sentis ma résistance fondre.

Je le laissais s'emparer de moi. Comme il savait si bien le faire.

C'était Pharell.

C'était... juste... Pharell...

Il mit fin au baiser quand nous fûmes à bout de souffle tous les deux.

Pendant un instant, on ne fit que se regarder.

Que s'observer.

Il prit ma main dans la sienne et dans un geste qui me surprit, entrelaça nos doigts.

Pourquoi est-ce que ça devait toujours être ainsi avec lui ?

Pourquoi devait-il seulement être comme ça ?

Et pourquoi est-ce je ne pouvais pas juste rester de marbre ? Parce que c'était Pharell ? Et parce que quelque part, il avait chamboulé quelque chose en moi.

Pas d'une mauvaise façon.

Malgré tout, je n'arrivais pas à lui en vouloir.

Je ne pouvais en vouloir à personne si je n'étais pour personne.

— Je crois sincèrement que notre accord n'a que trop duré, tu ne crois pas ? dis-je à mi-voix.

Pharell ne répondit rien. Il me regarda. Tout simplement.

— C'est allé au-delà de tenir compagnie à l'autre. Moi aussi j'aime passer du temps avec toi, Pharell, mais je veux qu'on soit ami, comme avant. Comme au début. Alors plus de baisers. Plus rien.

— Je n'en ai pas envie, répliqua-t-il. Si j'ai envie de t'embrasser, je le fais. Si j'ai envie de t'emmener quelque part, je le fais.

— Je ne t'appartiens pas. Il n'a jamais, jamais été question de ça.

Sa mâchoire se crispa.

Sa puissance s'enroula autour de mon corps, me laissant complètement pantelante.

— Avec les loups, il est toujours question de ça, Nana. Tu es juste trop naïve pour t'en rendre compte. Comme tu es une idiote pour être encore amoureuse de ce connard qui s'est tapé ta meilleure amie !

La gifle partie.

La joue de Pharell rougit et il ferma un instant les yeux.

— Je t'interdis de parler de ça. Je t'interdis de dénigrer de la sorte mes sentiments. Pourquoi est-ce que tu fais ça, Pharell ? Pourquoi est-ce que tu me dis que tu n'es gentil qu'avec moi si c'est pour me traiter de la sorte ? Tu n'es qu'un salop.