Stalag(Stammlagër)

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Papa m'avait rassuré devant les gros chiens,
Me tenant la main pour monter dans le wagon,
C'était la première fois où je prenais le train,
Pour un nouveau travail,une nouvelle maison.

Maman gardait le silence,
Les larmes aux yeux,
Accusant la fumée des locomotives,
Mais à l'air de son visage comme un aveu,
De tout abandonné la douleur fut vive.

Moi petit,je ne me rendais pas trop compte,
Mais j'aurais peut-être plein de nouveau amis;
Juste l'étoile cousue,j'avais un peu honte;
Puis,aussi ce pyjama rayé comme seul habit.

A l'entrée,il était écrit "Arbeït macht freï"
Sur la gauche,allaient ceux en bonne santé,
Les cris quand se fermait le grand portail,
A la droite,allaient ceux vers la cheminée.

Et ce jour là,j'avais eu la chance,
Mon violon emmené en seul bagage,
Je fus obligé de jouer en cadence,
Il me fallut tous de force et de courage.

Aujourd'hui,je me rappele ces barbelés,
La clairière ou s'envola mon enfance,
La distance infranchissable vers la libertée
Où la mort serait la seule délivrance

VDSPWhere stories live. Discover now