Chapitre 2 - Maïwen

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𝐏𝐃𝐕 : 𝐌𝐚𝐢̈𝐰𝐞𝐧

𝐋𝐲𝐨𝐧, 𝐎𝐜𝐭𝐨𝐛𝐫𝐞 𝟏𝟗𝐡𝟐𝟑

La sensation de mes larmes qui roulent sur mes joues me rappelle que sa main sur ma cuisse n'est qu'un souvenir.

Pourtant son absence empêche mon cœur de battre. A chaque instant, j'ai l'impression d'être étrangère à ma propre vie, j'ai oublié comment exister sans elle.

Je suis appuyée, contre ma meilleure amie, les pointes de ses cheveux blonds me frôlant à chacune de ses respirations.

Ces yeux verts fixés sur la télévision me paraissent fictifs. Elle est majestueuse dans son top blanc, et se veste en cuir, qui met en valeur son eye-liner parfait, comme toujours.

Malgré tout, elle a les traits tirés et semble préoccupée, et je devine sans aucun doute que je suis la cause de ces inquiétudes.

Déjà trois semaines que j'ai perdu ma raison de vivre.

Ou plutôt qu'elle m'a quittée.

Déjà trois semaines que je suis collée à ce canapé qui n'est même pas le mien. Ma glace à la vanille n'étant qu'un leurre, qui ne me fait même pas oublier ma souffrance.

Mes larmes se transforment en sanglots, je peux à peine laisser l'air entrer dans mes poumons tant son absence me pèse.

Son parfum, ses baisers, son rire...

Je me perds dans mes souvenirs, son visage est comme imprimé dans mon esprit. Elle me hante presque autant que je l'aime.

Je revois ses yeux d'un bleu azuréen, dans lesquels, je pouvais me perdre pendant des heures. Et surtout ses lèvres sur lesquelles je ne pourrai plus jamais laisser la trace de notre amour.

Je remarque que mes larmes ont taché le canapé, étrangement rose, choisi par les soins de ma nouvelle colocataire.

La sobriété n'a jamais été son point fort.

Smelly cat, smelly cat...

Je jette un coup d'œil à la télévision que j'ai délaissée au profit de mes pensées, aussi noirs soient-elles.

Je pourrai presque rire, la voix dissonante de Phoebe raisonne dans l'atmosphère tendue qui règne dans la pièce.

Dès que l'une de nous va mal, on se retrouve toujours toutes les deux, nos glaces à la main devant un épisode de Friends, en version original bien sûr.

Et ce depuis presque toujours, j'ai beau fouiller ma mémoire je ne retrouve pas un souvenir sans elle.

Lana est ma seule certitude.

Elle est comme ma sœur, et sa main qui passe tendrement dans mes cheveux ondulés me met du baume au cœur.

Je me permets pendant quelques instants d'oublier mon existence pour me laisser aux sensations qui m'enivrent.

Je verse une dernière larme et souffle doucement. Je pose mes yeux encore quelques instants sur l'image de Phoebe qui gratte sur sa guitare d'une façon dont, elle seule a le secret puis me lève.

Lana me jette un regard interrogateur, auquel je mets fin en répondant :

— Je vais me rechercher de la glace, si on en a encore...

Et je lui lance un demi-sourire, tout ce dont je suis capable en ce moment. Elle ouvre la bouche, comme pour ajouter quelque chose mais la sonnette qui retentit la coupe.

Elle me regarde suppliante, je roule des yeux et me dirige vers la porte.

Avant de poser la main sur la poignée je jette un coup d'œil à ma tenue.

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⏰ Last updated: Jul 14 ⏰

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