𝐀𝐃𝐔𝐋𝐓 𝐒𝐖𝐈𝐌 𝓖𝓸𝓳𝓸 𝓢.

𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄

  — Matsumoto Ogawa, vous êtes jugée coupable.

  L'accusée se tenait debout, le menton levé en signe de fierté inébranlable. Elle était entourée de ces personnes invisibles à cause de ce qui se trouvait devant eux qui l'interrogeaient et se concertaient auparavant. Le jugement à présent retombé, elle ne s'empêchait de laisser échapper un ricanement. Après tout, elle se doutait bien qu'il était strictement impossible pour elle de s'en sortir sans au moins le scellement de son énergie occulte et son bannissement du monde de l'exorcisme.

  Ses pupilles dorées scrutaient une à une les sources des voix qui l'entouraient et, attendant son châtiment, elle souriait. Après tout, ce n'était pas les "anciens" comme les appelait Satoru Gojo, qui allaient faire d'elle une femme morte ou participer à sa déchéance. Elle pouvait le jurer, personne ne pourra se permettre de la saboter, c'était son rôle et celui de personne d'autre.

  — Pour conspiration, pacte avec fléaux, génocide de masse, de civils et d'exorcistes, usage de sorts interdits et attaque aux hauts gradés du monde de l'exorcisme, vous, Matsumoto Ogawa, êtes condamnée à la peine maximale étant exécution, et scellement des pouvoirs occultes.

  Ogawa restait silencieuse, elle n'avait pas prévu de se faire exécuter mais se permit de demander le jour de où ces châtiments auront lieu, ce à quoi on a répondu « Demain un volontaire viendra vous interroger au sujet de vos actes la journée durant, le soir venu, vos capacités occultes seront scellées puis, le jour d'après, vous vous ferez exécuter à la première heure. En attendant, vous serez confinée dans une maison en montagne spécialement préparée pour vous. » Après cela, deux hommes vinrent l'emporter assez violemment, comme pour prouver qu'ils ne se laisseraient pas faire si elle se décidait à prendre les choses violemment.

  Après tout, ce n'était pas tous les jours que l'on rencontrait une femme dite si dangereuse.

🕷️

Maison de quarantaine pour individus
dangereux, Tokyo, 23h07

  Seulement 23 heures passées et nous étions enfin arrivés. Une maison, simple, paumée au milieu des arbres. Je pense avoir connu mieux, à vrai dire. Mais soit, je n'en avais pas tant le choix que ça. La manière dont ces types agrippent mes bras pour me signaler que nous devons bouger dans telle ou telle direction m'agace, ne peuvent-ils pas se calmer ?

  Je soufflais de manière à être entendue afin d'exprimer mon mécontentement quand, droit comme un piquet, un des deux hommes prit la parole d'une manière si froide que je me sentais presque déshumanisée. Il ouvrait la porte de la maison.

  — Entre, m'ordonnait-il.

  Apparemment, je suis légèrement susceptible, me disait-on. J'ai souvent nié ce fait mais, je l'avoue, menacer un homme avec un poignard seulement car il ne m'a ni vouvoyé, ni respecté, était un peu tiré par les cheveux. En même temps, quitte à claquer, j'aimerais le faire un minimum dignement.

  Finalement, son copain est venu me maîtriser et me plaquer contre le sol, tordant mon bras sur mon dos. Il pointait un flingue sur ma tempe et menaçait de tirer si j'avais l'audace se faire ne serait-ce qu'un mouvement brusque.

  Si l'on m'avait dit que, dans ma vie, il m'arriverait d'être plaquée contre un seuil de maison car je serais apparemment un danger de classe S pour la civilisation, je pense que je n'y aurais jamais cru. La situation dans laquelle je me retrouve actuellement est improbable, je l'admets, mais elle promet d'être plutôt intéressante.