Chapitre 21 : Je l'aurais fait.

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Je cours jusqu'à l'appartement, au début, j'ai eu un peu de mal à me repérer parce que je n'avais pas compris ou habite précisément Charles, mais maintenant que je connais un peu mieux le chemin, je me permets de ralentir un peu le rythme.

"Il va me tuer !"me murmurais-je à moi-même ce qui n'arrangeait pas vraiment la situation.

J'arrive devant l'immeuble, je monte les marches 4 à 4 pour arriver devant ma porte.

Quand je rentre la clé dans la serrure pour entrer, j'entends des pas se faire de l'autre côté.

Ce n'est seulement qu'à ce moment précis que je me rends compte que j'ai vraiment peur de lui, de sa colère, il pourrait me mettre dehors ou encore me frapper, je n'en sais rien.

Mon père n'a jamais vraiment été violent, mais je sais qu'il ne contrôle pas beaucoup ses émotions en ce moment et encore moins avec les problèmes de dette et maintenant mon petit frère.

"Tu étais où ?!"me demande-t-il d'une voix glaçante et désagréable.

Je me fais toute petite en fermant la porte derrière moi, ayant l'impression de me retrouver quand j'avais 6 ans à avoir fait une énorme bêtise.

"J'ai passé la nuit chez une amie du travail."mentis-je, honnêtement, c'est presque la vérité parce que j'ai passé une grande partie de la nuit avec Marta et sa sœur.

Il n'a pas besoin de savoir pour Charles et encore moins pour toute cette histoire faramineuse.

Je retire mes chaussures et ma veste que je pose dans l'entrée avant de m'avancer vers la salle de bain pour me nettoyer le visage.

Mon maquillage a coulé, je fais même peine à voir, ressemblant de la sorte à une fille malade donc je passe un coup d'eau et me démaquille.

Mon père, fait irruption dans la pièce en restant contre l'encadrement de la porte, l'air énervé contre moi.

"Je t'avais dit de ne pas laisser partir ton frère !"

Je soupire en le regardant dans le miroir avant de poser le coton que j'étais en train d'utiliser sur le rebord du lavabo.

"Papa, je n'ai rien pu faire, je te jure que si j'avais pu le garder, je l'aurais fait."

J'ai l'impression que tout est de ma faute alors que ce n'est pas moi qui nous ai causé des problèmes d'argent à la base et que j'essaye chaque jour de me démener pour nous faire sortir la tête de l'eau.

"Et donc pour toi c'est normal que ton petit frère, à 10 ans se retrouve dans un centre pour enfant maltraité ?"me demande-t-il en me regardant d'une façon tellement mauvaise que j'aurais voulu disparaître.

Je continue de me démaquiller sans savoir quoi lui répondre.

J'espère qu'il prendra son temps pour y réfléchir et qu'il arrêtera de m'accuser de la sorte.

Au lieu de baisser d'un ton et d'arrêter de s'énerver contre moi, il m'arrache des mains le petit flacon de démaquillant.

Je suis sursaute me recule pour le regarder droit dans les yeux, face à face avec l'homme qui me terrifie maintenant.

"Je t'avais dit que tu ne devais pas le laisser partir !"

"Ce n'est pas ma faute ! J'ai jamais voulu qu'il soit embarqué avec eux !"

Je commence à paniquer, mais je refuse de pleurer devant lui, je refuse de pleurer devant quelque chose que je n'ai pas fait, une faute que je n'ai pas commise.

Destroy me [ 𝑪𝒉𝒂𝒓𝒍𝒆𝒔 𝑳𝒆𝒄𝒍𝒆𝒓𝒄 ] VERSION FRANÇAISE Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum