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"Marcher dans le noir complet ça faisait partie du plan, ça aussi ?" dit un homme russe à l'accent prononcé.

"Ils nous donnent les flammes, on sera leur enfer", poursuit un autre homme. Il est purement américain.

"On ne prend pas l'enfer à la légère", répond ce qui semble être une voix asiatique.

"C'est bon, Tak, c'était juste une façon de parler", proteste l'Américain.

"Messieurs, nous sommes arrivés", annonce cette fois-ci un Allemand.

J'ouvre les yeux à nouveau, je me remue et j'entends un froissement de vêtements. Je suis sur l'épaule de quelqu'un. Le sol est rempli de sang et de morceaux de chair putréfiés. L'odeur est infecte. On descend des escaliers et l'homme qui me portait au préalable m'allonge sur ce qui semble être un canapé. Je garde mes yeux fermés, alourdis par la fatigue.

"Vous êtes en retard." La même voix allemande ressurgit. L'homme a l'air pressé et en colère.

"Docteur, y a-t-il un problème?" Les voix sont tellement similaires qu'on pourrait croire qu'il se parle à lui-même.

"Deux pour chacun d'entre vous, votre survie en dépend." Il ordonne d'abord. "Oui, oui, vous vous souvenez." Son ton est las maintenant. "Ah, il y a tant à faire. Un véhicule pour Maxis et l'ouverture des portails !" Il s'exclame, semblant tourner en rond dans la pièce pendant qu'il cogite.

"Tu es sûr de ne pas t'embrouiller, Edward ?" Lui demande le plus calme des deux.

"Vous aurez besoin de ça." L'autre dit, ou bien c'est le même. Non, certainement pas, il parle bien plus sévèrement que le précédent. Pourquoi aucun des autres ne participe à la discussion ? Sont-ils partis ? On m'avait dit qu'ils seraient quatre. Ah, j'ai mal au crâne.

"Le Kronorium ? Je l'ai déjà parcouru !" Rigole-t-il, semblant indifférent aux avertissement de son interlocuteur.

"Relisez-le, encore." Impose-t-il, son ton toujours aussi sérieux.

"Quoi ?! Qu'est-ce que c'est cette histoire ?!" L'allemand semble perdre son calme. J'ouvre à moitié mes yeux, affaibli par la fatigue et les lumières intenses de cette pièce. J'arrive à distinguer deux silhouettes, les deux Allemands. Avant que je ne puisse voir son visage, il s'était approché d'une sorte de portail magique qu'on voit dans les jeux vidéo, bien trop de lumière s'en dégage pour que je distingue quoi que ce soit.

Celui encore dans la pièce tient un énorme bouquin, il le feuillette avant de s'exclamer à nouveau. "Les pages ont changé, elles ! Notre sang, mon sang ! Tu n'imagines pas que je vais rester les bras croisés ?!"

L'autre hausse les épaules, avant de marcher dans l'étrange portail et de disparaître. "Sale fils de pute !" L'allemand s'énerve avant de lancer le livre qu'il tenait dans le portail. L'ouvrage rebondit contre le mur, atterrissant ouvert par terre. Un vent imaginaire fait tourner les pages, puis le livre se referme tout seul. Je referme les yeux, le léger silence soulageant mes tympans sifflants.

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"Elle meurt de froid, Dempsey, allez lui chercher une couverture", demande Edward à l'Américain, qui s'empresse de quitter l'endroit aussitôt. "Quant à une éventuelle commotion cérébrale, nous n'avons pas à nous en faire. Il semblerait qu'elle ait simplement subi un choc bien trop fort pour son corps, la plongeant dans un simple malaise, rien de bien grave. Il faudra tout de même la surveiller et s'assurer qu'une telle erreur n'arrive pas une deuxième fois. Je préconiserai tout de même qu'elle s'hydrate énormément."

"Où suis-je ?" Ma bouche est horriblement pâteuse.

"Ah, vous avez repris conscience, très bien." Ma vision est trouble pour un moment, mais je reconnais la figure d'Edward. "Je me présente, Docteur Edward Richtofen. Vous semblez avoir fait un malheureux malaise, heureusement nous sommes tombés sur vous, qui d'autre sait ce qui aurait pu vous arriver..."

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⏰ Last updated: Feb 29 ⏰

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