[Le Prince et le Pirate]

Chapitre 2 : L'anniversaire qui tourne mal

Les premières lueurs de l'aube illuminaient les murs du château, annonçant l'arrivée du jour tant attendu dans le royaume. Les préparatifs pour l'anniversaire des Faux jumeaux étaient en cours, et une excitation électrisante régnait dans l'atmosphère du château.

Les domestiques s'affairaient à décorer la grande salle de fête avec des rubans chatoyants et des guirlandes scintillantes. Pendant ce temps, dans la cuisine, les chefs concoctaient un festin digne de la royauté, composé de plats délicats et de desserts somptueux.

Revêtue d'une robe d'un rose éclatant, Ran attendait avec impatience le début des festivités. Son visage affichait un sourire authentique, anticipant l'attention et les cadeaux qui allaient lui être offerts.

À ses côtés, Sonoko, sa fidèle amie, étincelait dans une robe de soie violette, son regard pétillant de joie. "Ran-chan, je suis tellement excitée ! Cette fête sera la plus spectaculaire que le royaume ait jamais connue !"

Ran acquiesça, son cœur palpitant d'excitation. Cependant, malgré l'effervescence de la soirée, une ombre persistait dans son esprit : son frère, Shinichi. Même pendant leur anniversaire, elle ne pouvait ignorer la présence indésirable qu'il représentait pour elle.

Pendant ce temps, dans une autre partie du château, Shinichi, vêtu d'une tenue royale impeccable, observait la scène avec un mélange de curiosité et de résignation. Pour lui, cette fête n'était qu'une autre occasion de jouer le rôle du Prince parfait, un rôle qu'il exécutait avec habileté mais sans véritable passion.

Alors que Ran et Sonoko croisaient Shinichi dans le couloir, la tension entre les Faux jumeaux était palpable, cachée derrière des sourires forcés pour préserver les apparences devant les adultes.

Sonoko, observant la situation, arborait un sourire taquin. "Oh, regardez qui voilà, les adorables faux jumeaux. Vous êtes aussi charmants que toujours."

Ran, jouant la carte de la gentillesse devant les adultes, répondit avec un sourire étudié. "Bonjour, Sonoko-chan. Comment trouves-tu notre fête jusqu'à présent ?"

Sonoko, comprenant la dynamique complexe entre les jumeaux, choisit de jouer la carte de l'innocence. "Oh, c'est merveilleux, vraiment ! Mais dites-moi, Ran-chan, comment se fait-il que Shinichi-kun ne participe pas aux festivités ?"

Ran, ne pouvant résister à l'opportunité de se moquer de son frère, répondit avec un haussement d'épaules feint. "Oh, Shinichi a ses propres préoccupations. Il préfère probablement passer du temps avec ses livres plutôt qu'avec de la bonne compagnie."

Sonoko retint difficilement un rire. "Vraiment ? Eh bien, chacun ses goûts, je suppose."

Shinichi, ayant entendu les commentaires voilés, décida de jouer le jeu avec entrain. "C'est vrai, Sonoko-kun. Les livres sont mes compagnons les plus fidèles. Ils ne trahissent jamais."

Ran, maintenant décidée à afficher son désintérêt pour son frère, ajouta avec un air détaché, "Enfin, tant que cela te rend heureux, Shinichi. Nous ne voudrions pas te priver de ton plaisir solitaire."

Sonoko, consciente du jeu de mots subtils, esquissa un sourire malicieux. "Eh bien, je suis ravie de voir que la fête ne perturbe pas trop votre... harmonie familiale."

Les Faux jumeaux échangèrent des regards chargés de sous-entendus, tandis que Sonoko, décidément amusée par la situation, continua son chemin, laissant les jumeaux piégés dans une danse subtile d'ironie et de dissimulation.

"Il n'est pas question de me disputer avec toi, pendant mon jour de gloire" commença Ran en rejoignant Sonoko, toute excitée à l'idée des cadeaux qu'elle allait recevoir.

"De toute façon, je finis toujours par gagner quand nous nous disputons. Elle part toujours en pleurant et reçoit toute l'attention possible," pensa Shinichi.

La grande salle du château était magnifiquement décorée, et les rires résonnaient parmi les nobles réunis pour célébrer l'anniversaire des Faux jumeaux.

Pendant que le festin battait son plein, un incident sombre se produisit. Ran, dans sa quête égoïste d'attention, désirait un cadeau exceptionnel, quelque chose qui la ferait briller comme la véritable étoile de la soirée.

Le moment crucial arriva lorsque les précieux bijoux de la reine Eri disparurent mystérieusement. La salle fut plongée dans le silence, chacun regardant autour de soi pour trouver le coupable.

Ran, flairant l'occasion de se victimiser, pointa du doigt Shinichi. "C'est de sa faute ! Il me déteste, il voulait ruiner ma fête !" accusa-t-elle, les larmes aux yeux.

"Pourtant, c'est aussi ma fête" pensa-t-il avec une mine triste, mais il n'eut pas le courage de le dire à voix haute, craignant les conséquences de cet acte.

La tension s'épaissit dans la salle, et tous les regards convergèrent vers Shinichi, qui demeura stoïque face à l'accusation. Les nobles murmuraient entre eux, tandis que Yusaku, le roi, se leva du trône avec sévérité.

"Shinichi, comment oses-tu gâcher la fête ?" gronda-t-il.

Shinichi tenta de se défendre, mais les mots semblaient s'éteindre dans l'atmosphère tendue. Ran, habile comédienne, pleura davantage, renforçant sa posture de victime.

"Je vous assure, père, mère, je n'ai rien fait !" plaida Shinichi.

La reine Eri, confuse quant à qui disait la vérité, lança un regard inquisiteur à Ran.

"C'est un complot ! Il cherche à ternir mon image devant tous les invités !" s'exclama Ran, déviant l'attention de ses propres méfaits.

La fête fut plongé dans la confusion, transformant l'anniversaire tant attendu en un sombre drame. Ran, satisfaite de son succès temporaire, continuait à jouer la victime, tandis que Shinichi, injustement accusé, tentait désespérément de rétablir la vérité.

______

Finalement, la faute fut attribuée à Shinichi, car sa sœur avait placé les bijoux dans sa chambre. Il fut sévèrement puni, selon la tradition visant à inculquer aux enfants la nécessité d'un comportement exemplaire. Une journée entière dans le cachot, une punition tout simplement sadique, pensa le prince.

Mais à cette époque, le Prince n'avait pas vu une personne qui le regardait, c'est bien plus tard qui sans rendit-compte. Au moins il avait une bonne chose dans tous ce désastre.

A suivre...