Chapitre 35

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Le lendemain c'est avec une certaine appréhension que je sonnais au digicode devant moi. Miraculeusement, j'avais retrouvé ma route sans trop de difficultés. Je ne savais pas encore ce qui m'avait prit de prendre cette décision mais j'étais montée sept heures auparavant dans le premier avion que j'avais trouvé. Quand je parlais de décision posée et réfléchie, j'avais rapidement compris que c'était incompatible avec cet homme.

- Oui c'est pour quoi ? Demanda-t-on.
- Je... Coucou... C'est... C'est moi, me contentais-je de dire.

L'interphone se coupa.

Bon...

Le taxi était reparti, je me retrouvais sur le trottoir devant un immense portail avec ma valise. J'appuyais à nouveau sur l'interphone mais celui-ci sonna dans le vide.

Soudain, je le vis au loin, arriver en courant. Le portail s'ouvrit enfin. Timidement et hésitante, je fis quelques pas en avant. Harry s'arrêta à moins de deux mètres de moi, légèrement essoufflé. Ses yeux reflétaient tout l'étonnement qu'il semblait ressentir, mais son sourire réchauffa aussitôt mon coeur.

Je lâchais la poignée de ma valise et lui sautais dans les bras. Les siens me saisirent fermement, me tenant contre lui.

- T'es là... Tu es enfin là..., murmura-t-il.

Je m'éloignais légèrement, m'apercevant que ses yeux étaient embrumés de larmes, comme les miens. Mais cette fois, aucune once de tristesse. Bien au contraire...

Un petit rire nous échappa à tous les deux.

- C'est pas si fou finalement de traverser les Etats-Unis, plaisantais-je.

Sa main se posa sur ma joue, il m'observa longuement. Je savais qu'il avait du mal à croire que j'étais vraiment ici. Puis sans un mot, il attrapa ma valise. Il grimaça ne s'attendant visiblement pas à ce qu'elle soit si lourde.

- June Duncan ne sait pas voyager léger, j'avais oublié cette réalité, se moqua t-il.
- Et toi tu as retrouvé la parole, le taquinais je.

Il s'approcha pour déposer un baiser sur ma joue, et de son bras libre il m'enlaça, nous guidant vers l'intérieur de la villa. Je constatais qu'il devait être en train de composer si j'en jugeais sa guitare posée négligemment sur le canapé et les feuilles tout autour. Son carnet était quant à lui au sol :

- Désolé, grimaça Harry. Quand j'ai compris que c'était toi je suis un peu parti en urgence...

Je ne répondis rien, déposant simplement mes lèvres sur sa joue. Harry posa ma valise dans un coin de la pièce et me tendit sa main :

- Je te fais visiter ? Officiellement ?
- Je veux bien, rougis je avant qu'un bâillement m'échappe.
- Tu... Tu préfères faire une sieste ?
- Je t'avoue que les presque vingt deux heures de vol en deux jours m'ont épuisée...
- Viens alors, je te montre la chambre. Je te laisse te reposer et...
- Je préfère le canapé, souriais je.
- C'est pas des plus confortables et...

Soudain, je vis son petit sourire arriver.

- Ok, le canapé et ma présence sur ce canapé, peut être ?
- Tout à fait, souriais je en venant me blottir contre lui.

Nous finissions par nous poser sur le canapé. Malgré mes multiples demandes, Harry avait mit de coté son travail. J'étais allongée ma tête sur ses genoux comme nous le faisions lorsque nous étions en tournée avec le groupe. Ce souvenir apporta son lot d'émotions avec lui. Une larme m'échappa. Je ressentais enfin le même sentiment de quiétude qu'à cette époque.

- J'espère que c'est une larme de joie... murmura Harry en caressant ma joue.
- Evidemment, souriais je.
- Si tu savais comme je suis heureux de te savoir ici... J'ai eu peur que tu repartes à Londres...
- Je n'y ai pas pensé un seul instant.

As It Was - [Tome 2 Baby Honey]Where stories live. Discover now