Chapitre 30

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Aida gara la voiture et sortit. Elle ne s'attendait pas à ce que son amie l'envoie dans cet endroit. Cette pièce lui rappelait de mauvais souvenirs.

- Alors ? Tu te souviens de cet endroit ? Demanda Fatima.

Aida n'oublierais jamais cet endroit. C'est ici qu'elle avait été séquestré avant qu'Amidou ne vienne la secourir.

Fatima l'obligea à s'asseoir et lui attacha les mains et les pieds.

- Maintenant que tu es bien  et confortablement installé, je vais te raconter une petite histoire.

Aida priait tous le ciel afin que Jason puisse voir l'indice qu'elle lui avait laissé.

- C'est l'histoire d'une fillette qui naquit dans une famille de cinq filles et dont le père ne voulait que des garçons. Tous les jours, il nous faisait comprendre que nous n'étions que des échecs et qu'il aurait mieux fait de nous avortés avant que nous ne venons au monde.

Aida écoutait son amie Fatima parler de sa famille pour la première fois. Elles se connaissaient depuis longtemps mais Fatima n'avait jamais voulu parler de sa relation avec ses parents ni moins de celle qu'elle avait avec ses frères et sœurs.

- Puis un matin, il vint à la maison avec une autre femme qui était enceinte. Il nous appris qu'elle au moins était capable de faire ce que notre mère avait été incapable de faire en quinze ans de mariage. Nous sommes devenus invisibles à ses yeux, nous ne comptions plus à ses yeux.

Aida n'avait pas le choix que d'écouter. Elle priait intérieurement pour que Jason arrive avant la fin de l'histoire afin de la faire sortir d'ici .

- Toi tu es née dans une famille où tout allait bien, tu avais tout pour toi. C'est vrai, ton père te couve et ta mère ferait tout pour le bien être de la famille. Elle est toujours à vos petits soins. Chaque fois que je revenais de chez vous, ma jalousie était grandissante et je vous maudissait tous pour cette vie si parfaite et si différente de la mienne. Je priait Dieu pour qu'il fasse en sorte que ma vie change mais chaque jour c'était pareil.

Fatima déposa son arme et bu une grande quantité d'eau.

- Mon père était toujours aux petits soins de sa femme chérie qui avait pu lui donner un garçon, nous autres n'étions que des décorations pour lui. Il nous regardait avec dédain et moi je voulais lui montrer qu'il avait tort. Je me suis battue corps et âme pour lui montrer que j'étais bien meilleure que tous les garçons qu'il aurait voulu avoir. J'ai toujours été major de ma promotion et réussir à avoir ton frère dans la poche était une grande réussite. Mon père convoitait déjà le fauteuil de ton père mais cela était compliqué vue que celui-ci l'avait viré de ses entreprises pour détournement.

Aida se demandais si cette jeune femme qui se tenait face à elle était réellement son amie Fatima. Elle avait beau retourner la situation, elle ne voyait pas à quel moment la situation lui avait échappé. Elle connaissait Fatima depuis petite. Leurs mères avaient vécues ensemble toute leurs vies et jamais elle n'avait soupçonné une telle souffrance ni même un tel mal être chez cette dernière. Fatima était toujours de bonne humeur et elle était celle qui donnait du courage aux autres. Elle était complètement perdu.

- Dans ce plan que je préparais, j'ai eu un allié de taille. Amidou était un allié digne de confiance, il partageait la même vision que moi et il faisait tout pour éjecter ton père du pouvoir. Être proche de vous était beaucoup facile. Vous étiez si stupides et si manipulables, surtout toi avec tes jérémiades a n'en point finir et ton frère si ennuyeux.

Elle reprit son arme et le pointa sur Aida.

- Tout se serait bien passé si ton fichu garde du corps n'avait pas pointé son nez ici et s'il n'avait pas fouiné partout. Je crois bien que je m'occuperai de lui plus tard.

Jason était devant l'endroit. Il était sûr que Fatima avait emmené Aida ici. Fatima vouait une haine pour Aida depuis l'enfance et le fait de savoir que la première tentative de kidnapping avait échouée par la faute d'Amidou qui avait jugé bon de relâcher Aida l'avait mise dans une situation inconfortable et si Aida était toujours en vie , c'était bien grâce à cet amour obsessionnelle que cet homme vouait à Aida.

- Il aura au moins accompli quelque chose de bien dans sa vie , fit Jason en entrant dans l'entrepôt.

Tout était sombre par ici. Il savait que chaque minute était compté et il lui fallait faire vite. Une minute de plus  et il risquait de trouver Aida dans un état qu'il n'osait imaginer. Il fit le tour mais ne trouva rien. Il avança vers la dernière pièce et vit qu'elle était verrouillée. Il força la porte et tomba nez à nez avec Fatima qui avait l'arme pointé sur Aida.

- Encore lui, fit Fatima en détournant l'arme vers Jason.

Jason savait qu'un faux pas et tout allait tourner au drame. Il devait tout faire pour garder son sang froid. Il respira longuement et avança doucement.

- Juste à temps pour le clou du spectacle. Ajouta Fatima.

- Je crois que le mieux c'est de jeter cette arme chère demoiselle. Dit calmement Jason.

Fatima haussa les épaules.

- Je n'ai plus rien à perdre finalement, ma tête est déjà placardée dans tout le Sénégal et le mieux pour moi c'est de mourir ou alors de finir en taule mais je crois bien que je ne vais pas finir seule dans ce merdier. Je dois faire descendre quelqu'un d'autre .

Elle pointa l'arme sur Aida mais n'eut pas le temps de tirer. Jason avait été rapide. Il courut rapidement la neutraliser . Il la ligota et libéra Aida.

- Tout va bien ? Tu n'as rien ?

Aida hocha la tête en signe d'affirmation. Elle tremblait. Jason la prit doucement dans ses bras et sortit. Il trouva la police dehors et leur indiqua où se trouvait Fatima. Il devait à tout prix faire passer des examens à Aida pour s'assurer que tout se passe bien.

- Je vous ai déjà dit que je vais bien , fit une fois de plus Aida.

Jason avait exagéré en  demandant qu'on lui fasse un bilan de santé complet. Elle n'avait rien mais il n'était pas rassuré.

- Voyez vous ça , Jason Parker , l'homme le plus célibataire au monde qui s'occupe d'une jeune femme comme si sa vie en dépendait. Fallait vraiment que je sois là pour le croire, fit Andreï.

Jason se fichait mal de toutes ces remarques. Il voulait juste qu'on vienne lui dire qu'Aida va bien.

- Si toi tu as réussi à trouver l'amour alors moi aussi je peux le faire, répliqua -t-il.

Lorenzo voulu ajouter quelque chose mais le médecin vint leur dire que tout allait bien et que la jeune femme pouvait rentrer chez elle. Sans un regard pour les autres, il alla la chercher et porta. Il s'en alla s'en occuper d'eux, il avait beaucoup de choses plus importantes à faire .

L'irrésistible Garde du CorpsDonde viven las historias. Descúbrelo ahora