Aimer(point)

Chapitre 1: Lui

_Yaaron, il serait peut-être temps de te réveiller tu ne crois pas?

_Maman! cria-t-il en bondissant sur elle.

_Je t'ai manqué à ce point mon petit?

_Bien sûr! Tu travailles jusque tard et parfois même jusqu'au petit matin...

_Je suis désolée mon poussin, je fais tout cela pour nous. Et je te promet que très bientôt on aura une belle vie; toi et moi.

En entendant ces mots, il fut plus que rassuré. Pour l'enfant qu'il était, les promesses avaient une valeur inestimable et ne pouvaient être violées. Et dans son cas, ça n'était pas seulement une promesse, mais une promesse de sa mère; l'être le plus cher qu'il avait dans ce monde. Et ça, c'était vraiment plus qu'inestimable.

Il se réveilla tout à coup, nostalgique. Il sentit que son visage était mouillé de larmes. "Merde", se dit-il. Il avait encore fait ce fichu rêve. ça lui faisait le même effet à chaque fois. Il faut dire que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas rêvé d'elle. Il se leva, étira son bras vers la table de nuit, cherchant son téléphone portable. Une fois fait, il l'alluma; la lumière l'aveugla un moment mais ses yeux finirent peu à peu à s'y habituer. Il regarda d'abord la date : 11 juin 2022. "Ah, je comprends tout", se dit-il avant de se lever et de se diriger vers la salle de bain. Il était seulement cinq heure du matin. Il faut dire qu'avec des rêves comme celui qu'il venait de faire, l'envie de dormir vous passe bien vite. Une fois dans la salle de bain, il observa longuement la douche, puis les toilettes.

_Bon, mon vieux va falloir te décider là. Il faut pas que ça se termine en pagaille comme la dernière fois où t'a voulu te brosser les dents et couler un bronze en même temps.

Il observa encore un bon moment et finit par décider qu'il valait mieux terminer "son affaire" avant de se faire tout beau et propre.

Ceci fait, il prit encore une fois son portable et décida de consulter sa messagerie. Oui, un vrai adulte. "3 messages de: Nawal Housnia M., et 1 message de: Victory Assistante. Les deux seules femmes de sa vie se dit-il. L'une était sa seule amie depuis la Fac, mariée, et l'autre son assistante de travail. C'était d'un pathétique. Les messages d'Housnia étaient toujours les mêmes; elle parlerait sans doute de l'importance de se caser et du mariage. "Il faut que tu ais une vie personnelle à la hauteur de ta vie professionnelle, Yaaron!" C'était sa phrase préférée. Par contre le message de son assistante était plutôt intéressant aujourd'hui. Elle parlait des nouveaux stagiaires dans le département.

_Ouh, des nouveaux esclaves, se dit-il en lisant le message. Il adorait vraiment recevoir des stagiaires contrairement à ses collègues. Il aimait voir ces jeunes gens se démener afin d'acquérir plus d'expériences, évoluer petit-à- petit pour se faire une place au soleil... Mais en vérité il aimait juste les voir trimmer comme des bêtes et avoir des nouveaux sujets à exploiter. Quoique, il n'en avait pas vraiment besoin, lui...

Oh, j'oubliais les présentations.

Yaaron Ben-Aim ( Yaaron se lit i-aaron), 32 ans, Directeur d'une entreprise Israëlo-Canadienne d'agroalimentaire: HAPPY DIET. Célibataire depuis sa naissance, il ne savait même pas comment ouvrir un préservatif. Il vivait au Canada, plus précieusement à Toronto depuis qu'il avait 11 ans. Avant ça, il était née et avait grandi en Israël, à Tel-Aviv. Il était un homme plutôt simple malgré sa richesse. Contrairement à tous ces clichés sur les boss hyper froid et célibataires des romans et des films, lui habitait dans une belle petite maison et non dans un super appart' moderne. Il aimait les choses simples, détestait les complications, le bruit et avait horreur des inconnus; en clair : c'était un flemmard doublé d'un asocial. Et ça, housnia ne ratait pas une occasion pour le lui rappeler. A 32 ans, plus de la moitié de ses amis de fac et ses amis en Israël étaient soit: en couple, mariés ou avaient des enfants; mais lui, son seul soucis était de battre maître Jong, du restaurant coréen près de son travail au jeux de Go.