Le chef de paddock l'invita alors à quitter la détente afin de se présenter sur la carrière d'honneur. Elle s'approcha du sélectionneur national qui lui donna ses derniers conseils, en enlevant les guêtres et cloches de Flamenco.

Alors que Charlotte et Charles lui souhaitaient bonne chance, Carlos ajouta avec un clin d'oeil appuyé "No olvides que puedes pensar en mí si lo necesitas" (N'oublis pas que tu peux penser à moi si besoin)

Malgré le stress, Sol ne put s'empêcher de rougir. Et c'est sous les regards attentifs de ses amis et le sourire en coin de l'espagnol que le couple français s'avança pour se présenter à l'entrée de la carrière d'honneur où se déroulait l'épreuve. L'anglaise Charlotte Fry venait de terminer sa reprise et sortait du carré sous les acclamations du public.
Jean Morel invita Charlotte, Charles et Carlos à les rejoindre au bord de la carrière afin qu'ils puissent être aux premières loges pour soutenir Sol. Ils rejoignirent donc les trois coéquipiers de Sol qui s'y trouvaient déjà.

Le speaker annonça l'entrée de Sol et Flamenco et la tension monta d'un cran. Les spectateurs éclatèrent en applaudissements et acclamations lorsque Sol et Flamenco pénétrèrent sur la piste. Le couple, après leur performance de la veille, était l'un des plus attendus du jour.
La française se présenta aux différents juges. Elle fit le tour du carré de dressage au trot puis le président du jury sonna la cloche, signalant à la cavalière que la piste était à elle.

Sol se plaça à quelques mètres de l'entrée de la piste. Après un dernier arrêt et une caresse sur l'encolure de Flamenco, elle leva la main, signe que la musique pouvait être lancée.

Le morceau débuta et, après un arrêt et un salut impécable, l'étalon s'élança, trottant en rythme sur l'air de la musique que Sol avait choisi parce qu'elle la motivait : Don't Let me Misanterstood.

Sous les yeux des spectateurs émerveillés, cavalière et monture formaient un duo parfait. Tous les mouvements étaient excécutés à la perfection, peu importait l'allure : appuyés, piaffe, passage, allongements, pirouettes... Rectitude, souplesse, équilibre, décontraction. Sol était totalement concentrée, focalisée sur sa reprise et sur les sensations grisantes que ce moment lui procurait.

Charles, Charlotte et Carlos observaient la française évoluer sur le carré en rythme avec sa musique. Maxime, Alexandre et leur sélectionneur retenaient leur souffle, alors que Morgan trépignait sur place, observant les notes attribuées par les juges. Alors, après un dernier doublé et un arrêt final impécable, les applaudissements tornitruants du public ramenèrent Sol à la réalité.

"Ladies and gentlemen, with the extraordinary score of 94.76%, we have our new leader in the individual standings : Sol Fernandez! This propels Team France to the top of the team rankings !", annonça le speaker.
(Mesdames et messieurs, sur le score extraordinaire de 94.76%, nous avons notre nouvelle leader au classement individuel  : Sol Fernandez ! Elle propulse de ce fait l'équipe de France en tête du classement par équipe)

Les applaudissements résonnèrent avec encore plus de force, et le public se leva pour acclamer la française qui n'avait pas encore réalisé ce qui venait d'être annoncé. Elle entendit Charlotte crier son nom au bord de la piste, et reporta alors son attention sur sa meilleure amie. La monégasque sautillait sur place, applaudissant son amie d'enfance avec force et scandant son prénom avec fierté. A ses côtés, ses coéquipiers étaient dans le même état, laissant exploser leur bonheur en se prenant dans les bras. Même Jean Morel, pourtant d'un naturel discret, semblait intenable. Charles, quand à lui, se tenait près de sa petite-amie et applaudissait avec entrein. Alors, Sol posa son regard sur Carlos. Et son regard rempli de fierté finit de la convaincre qu'elle avait réalisé l'impensable.
Elle lâcha les rênes et caressa l'encolure de l'étalon. Sans qu'elle ne s'en soit rendu compte, les larmes commencèrent à glisser le long de ses joues. L'équipe de France était sacrée championne aujourd'hui, ils avaient réussi !

Lorsqu'elle mit pieds à terre au bord de la carrière, Charlotte fut la première à lui sauter dans les bras, rapidement imitée par ses trois coéquipiers.

"C'était incroyable ! Tu as été fantastique !" S'exclama la monégasque.

"Sol, tu as été sensationnelle !" La félicita à son tour Morgan.

Le bonheur de Sol était à son paroxysme. Alors submergée par l'émotion, la française laissa enfin éclater ses larmes de joie. Charlotte la serra tendrement dans ses bras, partageant sa joie.

Jean Morel s'approcha du groupe avec fierté "Mes félicitations à tous les quatre, vous avez été exceptionnels ! Vous avez représenté la France avec fierté et vous avez porté nos couleurs avec honneur. C'est un jour dont vous pouvez être fiers !"

Mais Sol n'en revenait toujours pas "Je n'arrive pas à y croire..."

Morgan la serra à nouveau dans ses bras, un sourire radieux sur le visage "C'est pourtant vrai, on est premiers, Sol ! On a gagné !"

Malgré l'euphorie du moment, Jean Morel indiqua à Maxime, Alexandre et Morgan d'aller se préparer pour la remise des prix. Le sélectionneur les accompagna donc jusqu'aux boxes, laissant Sol aux soins de Charlotte, Charles et Carlos. Le calme revint dans le public alors que la dernière cavalière, l'Anglaise Charlotte Dujardin, déroulaient sa reprise sous leurs yeux. Son regard rivé sur l'écran, Sol attendaient, anxieuse, alors que les notes défilaient. Et lorsque la note finale de l'Anglaise s'afficha, Sol réalisa qu'elle venait aussi de remporter le Grand Prix Spécial.

Charlotte, à ses côtés, explosa de joie, provoquant un sursaut chez Flamenco qui retrouva rapidement son calme. Elle la prit à nouveau dans ses bras, riant et pleurant avec sa meilleure amie. Lorsqu'elle se lâchèrent, Sol caressa l'encolure de l'étalon, félicitant celui-ci avec gratitude. Ils avaient travaillé tellement dur, s'entrainant des heures durant. Mais ça avait fini par payer ce week-end !

Alors Carlos, qui n'avait pas encore félicité la brune, s'avança vers elle et l'enlaça à son tour, la prenant par surprise. Il lui murmura à l'oreille "Estoy orgulloso de ti preciosa, eres increible".
(Je suis fier de toi ma belle, t'es incroyable)

Et dans l'euphorie du moment, Sol se laissa aller et répondit à l'étreinte de l'espagnol "Gracias".
(Merci)

Le pilote et la cavalière profitèrent de ce moment sans oser se l'avouer mais, lorsque Sol et Carlos se séparèrent, la française croisa le regard de sa meilleure amie qui n'avait rien raté de l'étreinte qu'ils venaient d'échanger. Elle lui adressa un clin d'œil complice mais le moment fut interrompu par l'arrivée des coéquipiers de Sol. Sol se remit donc en selle et, une fois tous les cavaliers prêts, le speaker les invita à entrer sur la carrière et la cérémonie de remise des prix commença.

Les résultats furent annoncés, et Sol fut par deux fois invités à se hisser sur la plus haute marche du podium. En tête du Grand Prix Spécial en individuel, devant l'Allemande Jessica Von Bredow Werndl et l'Anglaise Charlotte Dujardin, elle et ses coéquipiers avaient également permit à la France d'acquérir la première place, devant l'Angleterre et l'Allemagne. Sol réussit à contenir ses larmes lorsque la première Marseillaise retentit, célébrant sa victoire en Grand Prix Spécial. Mais lorsque le moment arriva pour elle de se tenir aux côtés de ses coéquipiers et que l'hymne national français retentit à nouveau, elle ne put retenir son émotion, ni ses larmes de bonheur.

Le tour d'honneur qui suivit fut également un grand moment d'émotion. Les quatre cavaliers français célèbrèrent leur victoire ensemble. Au grand galop le long de la carrière, Sol attrapa le drapeau tricolore que lui tendit Jean Morel, le sélectionneur national, afin de le brandir fièrement sous les applaudissements du public et les encouragements de ses amis.

Elle venait de vivre un week-end victorieux et riche en émotion. La France était à son plus haut niveau, et Sol en pleine confiance.

Au détour d'un Grand Prix : Passion à Grande VitesseWhere stories live. Discover now