Pour toi mon cœur [EN CORRECTION]

Chapitre 15 [Corrigé]

- Donne nous des nouvelles rapidement... Nous allons essayer de parler avec le docteur dès qu'il revient dans notre chambre ! dit Yann avec tristesse.

- Mais ne vous en faites pas les gars ! Je suis sûre qu'elle va bien. Elle est entre de bonnes mains avec votre médecin !

Je pousse un petit rire nerveux avant de jouer comme un idiot avec mes doigts. L'image de sa chute me revient en pleine tête.

Son air si fatigué... Son regard vide et sa peau si pâle.

J'ai ressenti comme un pincement au cœur lorsque j'ai vu son corps s'effondrer. Ses yeux étaient clos, sa bouche était légèrement ouverte. Je revois encore les deux mains du docteur qui l'aidait à l'asseoir contre le mur avant de l'allonger en voyant que son état était critique...

Mon vieux, sors-toi cette image de la tête...

Non ! Je ne peux pas m'enlever cette scène de mon esprit. Même si j'essaie de me changer les idées, le résultat reste le même.

- Bon les garçons, je dois reprendre mon service. Tenez-moi au courant si vous avez des nouvelles de la part du docteur Jacob.

- T'inquiète pas, chérie. On te prévient dès que possible en cas de nouvelles ! Rappelle-nous à la fin de ton service si tu as aussi des nouvelles ! répond son copain avec un léger sourire.

- C'est promis ! En tout cas, je suis contente d'avoir enfin entendu le son de la voix d'Hugo !

- Euh... merci ! je réponds avec une petite hésitation.

- Bon courage pour ton service, je t'aime.

- Moi aussi je t'aime mon chat... dit-elle avant de raccrocher.

Après le bip qui signifie la fin de l'appel, le silence s'abat soudainement entre nous. Yann dépose son téléphone sur son lit et ferme les yeux. Il reste assis et prend une grande inspiration. Une sorte de tension se fait ressentir entre nous. Il finit par soupirer avant de dire :

- Putain... j'ai la boule au ventre !

- Mhhh...

- J'espère tellement qu'elle va bien...

Je ne réponds rien. Je ne sais pas quoi répondre, en fait. Je suis comme bloqué par quelque chose qui se trouve en moi.

Je suis sous le choc.

Yann tourne sa tête vers moi, me regarde quelques secondes avant de me dire.

- Je le sens mal pour Ilona.

Je tourne également ma tête en sa direction et fronce un peu les sourcils.

- Si tu essaies de me rassurer, c'est raté.

- Je sais bien Hugo... J'en suis désolé. Anna a raison... Ça fait des mois et des années qu'elle est comme ça. Elle nous a toujours assuré que tout allait bien, qu'elle était maintenant guérie.

- Guérir de quoi ? demandé-je doucement.

- De ses démons...

Il plonge son regard sérieux dans le mien. Il soupire et je reprends la parole :

- Ses démons ? Pourquoi ?

- Ilona aussi a une vie compliquée. Que ce soit à la maison ou ici. Tu ne la connais pas encore très bien, mais tu comprendras plus tard. Mais Ilona n'est pas la fille que tu vois tous les jours depuis ton hospitalisation et son premier jour de stage. Elle est une bombe. Une bombe à retardement.

Je comprends la moitié de ce qu'il me raconte. Je reste là, assis comme un sombre idiot à l'écouter. J'essaie de comprendre le sens de ces mots.

Bombe à retardement...